«La confiance entre les partenaires sociaux est revenue»
Nicolas Buck, le patron des patrons, qui va passer le relais à la fin de l'année, se félicite du retour du dialogue social et de la concorde entre gouvernement, patronat et syndicats lors de la crise sanitaire.
© PHOTO: Chris Karaba
(DH) - Nicolas Buck va délaisser son costume de patron des patrons pour se retrouver, en 2021, à plein temps dans son rôle de chef d'entreprise. Invité de RTL ce mercredi matin, celui qui cédera le relais à Michel Reckinger après huit ans de présidence à l'Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), se félicite d'un dialogue social retrouvé.
Il est vrai qu'à l'automne dernier les crispations succédaient aux tensions entre des partenaires sociaux qui en étaient même venus à couper tous contacts. L'UEL n'étant alors plus disposée à se mettre à la table du dialogue tripartite, parce qu'elle s'y sentait trop souvent lésée. En réponse, les syndicats OGBL, LCGB et CGFP s'étaient mobilisés pour marquer leur opposition au souhait patronal d'abandonner le Comité permanent du travail et de l'emploi (CPTE).
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Les frictions semblent oubliées. Nicolas Buck en convient. «La confiance entre les partenaires sociaux est meilleure qu'en 2019, comme l'a montré l'accord sur le télétravail de mardi.» Le CEO de la fintech Seqvoia admet même que «le Conseil économique et social aurait aussi pu être relancé». Mais, dans les faits, «la crise du covid-19 a montré que gouvernement, syndicats et employeurs étaient à même de trouver des solutions pragmatiques».
A charge pour eux de poursuivre leurs actions «dans cet esprit après la crise». Notamment pour répondre au mieux au développement économique et démographique que connaît le pays depuis 25 ans. Pour ce faire, l'Etat doit répondre aux retards accumulés «en termes d'infrastructures, d'autoroutes et de logements».
Pour ce qui est de la question de la Grande Région, Nicolas Buck lui préfère le terme de «Grouss-Lëtzebuerg», ou de «Grand Luxembourg». Selon lui, il importe de définir où se trouve la main-d'oeuvre, où travaille-t-elle et où vit-elle?
Le futur ex-président de l'UEL a aussi souligné que «seulement 10% du territoire était construit». «Ce n'est pas comme si nous n'avions plus d'espace et que de nouvelles villes ne pouvaient être créées dans ce pays.» De nouvelles constructions, de nouvelles infrastructures, mais pas aux dépens de l'environnement. «Tout dépend du type de voitures qui emprunteront l’autoroute.»
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Quant à la question «hautement politique» de savoir si le modèle luxembourgeois a vécu et comment partager «le gâteau» entre toutes les parties prenantes de la société, Nicolas Buck répond par une double question: «Comment peut-il encore grossir? Et comment s'organiser pour qu'il en soit ainsi?»