La CPI lance un mandat d'arrêt contre Kadhafi
La Cour pénale internationale a annoncé lundi la délivrance d'un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre le colonel Mouammar Kadhafi, le second chef d'Etat poursuivi par la CPI, après le président soudanais Omar el-Béchir
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La Cour pénale internationale a annoncé lundi la délivrance d'un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre le colonel Mouammar Kadhafi, le second chef d'Etat poursuivi par la CPI, après le président soudanais Omar el-Béchir
«La chambre délivre, par la présente, un mandat d'arrêt contre Mouammar Kadhafi», a déclaré la juge Sanji Mmasenono Monageng, lors d'une audience publique à La Haye. «Il y a des motifs raisonables de croire que (...) Mouammar Kadhafi, en coordination avec son cercle rapproché, a conçu et orchestré un plan destiné réprimer et à décourager la population qui était contre le régime», a souligné la juge.
Les juges ont également lancé des mandats d'arrêt contre le fils du colonel Kadhafi, Seif Al-Islam, et le chef des services de renseignements libyens, Abdallah Al-Senoussi, comme l'avait demandé le procureur Luis Moreno-Ocampo dans une requête déposée le 16 mai.
L'annonce des mandats d'arrêt intervient au moment où la campagne de bombardements des pays membres de l'OTAN pour aider les rebelles libyens dure depuis cent jours et où le conflit s'enlise, le colonel Kadhafi étant toujours au pouvoir.
Moummar Kadhafi, son fils Seif Al-Islam et son beau-frère Abdallah Al-Senoussi sont soupçonnés par le procureur de meurtres et de persécutions constitutifs de crimes contre l'humanité commis par les forces de sécurité sur la population civile libyenne depuis le 15 février, notamment à Tripoli, Benghazi et Misrata.
La révolte en Libye a fait des milliers de morts, selon le procureur de la CPI, et entraîné la fuite à l'étranger de près de 650.000 Libyens et le déplacement à l'intérieur du pays de 243.000 autres, selon l'ONU.
Un seul chef d'Etat en exercice, le président soudanais Omar el-Béchir, fait jusqu'ici l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI. Recherché pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Darfour (Soudan), M. Béchir ne reconnaît pas la compétence de la Cour, qu'il défie régulièrement.