Le procès des attentats du 13 novembre en chiffres
Six ans après les attaques terroristes les plus meurtrières commises sur le sol français, vingt personnes comparaîtront à partir de mercredi devant la cour d'assises spéciale de Paris. Prévu pour durer jusqu'en mai 2022, le procès s'annonce inédit.
En tout, 1.765 personnes, victimes ou familles de victimes, se sont constituées parties civiles dans ce procès. © PHOTO: AFP
Six attaques, 130 morts et 350 blessés. A partir de mercredi, la justice française se replonge dans les attentats les plus meurtriers qu'ait vécus la France, avec l'ouverture du procès des attaques du 13 novembre 2015. Déjà surnommé «le procès du siècle» dans les couloirs de la cour d'assises spéciale de Paris, ce marathon judiciaire s'annonce hors norme à bien des égards.
Lire aussi :Paris se souvient des attentats du 13 novembre
Une toute nouvelle salle d'audience a été spécialement construite pour l'occasion sur l'île de la Cité, au sein du palais de justice. Cette salle «Grands Procès» qui a nécessité un an et demi de travaux, servira à la tenue d'autres procès d'attentats comme celui du 14 juillet 2016. Longue de 45 mètres de long sur 15 de large, la pièce a coûté 7,5 millions d’euros à l'Etat. Elle peut accueillir 550 personnes et comporte huit écrans géants.
Mais aussi grande soit-elle, cette salle d'audience ne suffira pas à accueillir les 1.765 personnes constituées parties civiles, un nombre susceptible d'évoluer tout au long du procès. D'une vingtaine de nationalités différentes, ces victimes et familles de victimes seront représentées par 300 avocats, parmi les 330 figurant au dossier.
Et puisque tous ne pourront pas assister en présentiel au procès, la justice a également mis en place une webradio spécifique. La captation audio des débats sera diffusée en différé d'une demi-heure sur une plateforme spécifique, protégée par un code d'identification. Une assistance psychologique téléphonique est également proposée aux parties civiles qui suivront ces débats à distance.
En plus de ceux des parties civiles, trois avocats généraux ont été désignés pour représenter l'accusation, portée par le parquet national antiterroriste: Camille Hennetier, Nicolas Le Bris et Nicolas Braconnay. Ils feront leur réquisitoire face à cinq magistrats professionnels composant cette cour d'assises spéciale, présidée par Jean-Louis Périès. Lesquels devront juger quatorze accusés.
Parmi eux Salah Abdeslam, seul membre encore en vie de ces attaques perpétrées à Paris il y a six ans. Dix autres personnes comparaissent détenues et trois libres, sous contrôle judiciaire. Six autres accusés sont jugés par défaut, les forces de l'ordre n'ayant pas réussi à les retrouver avant ce procès qui devrait s'achever le 25 mai 2022, après 140 journées d'audiences.
Un procès filmé pour la postérité
Malgré la présence de 141 médias accrédités dont 58 étrangers qui couvriront le procès, la justice française interdit la captation et la diffusion d'images au sein de la salle d'audience. Seule la justice est autorisée à filmer les débats, ce qui sera le cas lors du procès des attentats du 3 novembre. Comme celles des attaques de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher en 2020, les audiences seront donc filmées, pour les archives judiciaires uniquement. En tout, seuls douze procès ont été filmés en France depuis la loi de 1985.