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Le Sénégal plonge dans la violence

Les manifestations au Sénégal contre une réforme de la Constitution qui visent, selon ses détracteurs, à faciliter l'élection d'un «ticket» du président Abdoulaye Wade et de son fils, ont tourné jeudi à l'émeute, faisant plusieurs blessés.

© PHOTO: (AFP

Les manifestations au Sénégal contre une réforme de la Constitution qui visent, selon ses détracteurs, à faciliter l'élection d'un «ticket» du président Abdoulaye Wade et de son fils, ont tourné jeudi à l'émeute, faisant plusieurs blessés.

Les affrontements les plus intenses se déroulaient jusqu'en début d'après-midi aux abords de l'Assemblée nationale, au coeur du quartier administratif du Plateau, alors que les députés examinaient en séance plénière le projet de loi sur ce très contesté «ticket présidentiel».

Policiers antiémeutes et gendarmes peinaient à contenir des manifestants en colère, qui continuaient de jeter des pierres, d'allumer des feux sur les voies voisines.

Plusieurs personnes ont été blessées dans ces manifestations, sans qu'il soit toutefois possible dans l'immédiat d'établir un bilan global.

Pour les détracteurs du projet, le président sénégalais tente de favoriser l'accession au pouvoir de son fils Karim, 42 ans, déjà «super ministre». Le projet envisage qu'»en cas de démission, d'empêchement définitif ou de décès en cours de mandat, le président de la République est remplacé par le vice-président» qui, en tant que nouveau chef de l'Etat, pourra nommer et révoquer le nouveau vice-président.

Des groupes de manifestants ont essaimé à travers la ville, où on assistait sporadiquement à des courses-poursuites avec des policiers. C'est le cas notamment Place de l'Indépendance, endroit stratégique du quartier du Plateau (centre-ville), où se trouve notamment le palais présidentiel.

Dakar ressemblait par endroits à une ville morte, avec des services publics à l'arrêt, des commerces et boutiques fermés, rues vidées de ses piétons, marchands ambulants et véhicules se disputant habituellement les rues.

La France, ancienne puissance coloniale, et les Etats-Unis ont regretté qu»une réforme aussi importante soit présentée aux députés, à quelques mois du scrutin présidentiel, sans grande concertation. «Les Etats-Unis sont préoccupés par le fait qu'une loi constitutionnelle, qui modifierait de façon aussi fondamentale le système utilisé pour élire le président du Sénégal depuis cinquante ans, ait été proposée sans faire l'objet d'un débat approfondi, significatif et ouvert», selon un communiqué.

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