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Les Européens veulent tourner la page de la crise

Les dirigeants européens veulent tenter de tourner la page de la crise de la dette lors d'un sommet jeudi et vendredi mais doivent remettre à plus tard un renforcement de leur le pare-feu contre la crise de la dette, pourtant exigé avec force par le reste du monde.

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Les dirigeants européens veulent tenter de tourner la page de la crise de la dette lors d'un sommet jeudi et vendredi mais doivent remettre à plus tard un renforcement de leur le pare-feu contre la crise de la dette, pourtant exigé avec force par le reste du monde.

Au menu: la signature du nouveau pacte de discipline budgétaire, des discussions sur la croissance et la très probable nomination d'Herman Van Rompuy comme patron de la zone euro en plus de sa reconduction à la tête de l'Union européenne.

En revanche, le renforcement du pare-feu de la zone euro ne devrait être abordé qu'à la marge sachant que les 17 dirigeants de l'Union monétaire ont été contraints d'annuler un mini-sommet envisagé un temps vendredi.

«Les Allemands ne sont pas prêts» à accepter dès à présent un renforcement du Fonds de secours de la zone euro pour les pays fragiles, a confié à l'AFP un responsable gouvernemental européen s'exprimant sous couvert d'anonymat.

La zone euro --à l'exception de l'Allemagne-- souhaite combiner la capacité de prêts du fonds de secours temporaire, le Fonds européen de stabilité financière (FESF), avec celle du futur mécanisme permanent, le MES (500 milliards d'euros en théorie). Objectif: obtenir une force de frappe d'environ 750 milliards d'euros, comme l'y poussent les Etats-Unis, le G20 et le Fonds monétaire international (FMI).

Mais Berlin dit vouloir en rester pour le moment à 500 milliards en arguant de l'accalmie sur le front de la crise de la dette depuis fin 2011. La chancelière Angela Merkel veut ménager son opinion publique et son propre parti, très réservé.

Consciente de ces enjeux, la zone euro est prête à laisser du temps à l'Allemagne, qui est le premier contributeur aux mécanismes de soutien.

Mais le calendrier est très serré: de la décision sur le renforcement du pare-feu dépendent les efforts du FMI pour venir au secours de l'Union monétaire.

La tenue d'un sommet spécial de la zone euro n'est pas exclue courant mars sur le pare-feu.

La crise de la dette sera toutefois au menu des discussions jeudi et vendredi. Les ministres des Finances de la zone euro se réunissent jeudi à 14H00 pour faire le point sur les premières réformes demandées à la Grèce avant toute nouvelle aide et sur l'opération d'effacement de dette.

L'Espagne risque aussi de s'inviter au sommet. Elle doit faire face à un déficit public en 2011 bien supérieur à l'objectif initial. Du coup, Madrid va demander à ses partenaires un peu de «souplesse» dans ses objectifs de réduction des déficits et espère «revenir avec un nouvel objectif de déficit pour 2012», a confié une source européenne.

L'annonce mardi de l'organisation d'un référendum sur le sujet en Irlande ajoute de l'incertitude. Ce pays a dans le passé rejeté à deux reprises des traités européens (Nice en 2001 et Lisbonne en 2008).

Le pacte budgétaire pourra toutefois commencer à s'appliquer dès que douze Etats l'auront ratifié sur les 25 concernés (la Grande-Bretagne et la République tchèque ayant décliné) mais il sera nécessaire pour qu'un pays de la zone euro puisse obtenir des aides.

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