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Les Pays-Bas disent "non"

Le gouvernement néerlandais a douché jeudi les espoirs d'une intégration rapide de la Roumanie et de la Bulgarie à Schengen, en exigeant une période de probation d'au moins un an pour s'assurer de leur capacité à contrôler les frontières de l'espace sans passeport de l'UE.

Le gouvernement néerlandais a douché jeudi les espoirs d'une intégration rapide de la Roumanie et de la Bulgarie à Schengen, en exigeant une période de probation d'au moins un an pour s'assurer de leur capacité à contrôler les frontières de l'espace sans passeport de l'UE.

«Il est encore trop tôt pour prendre une décision (sur l'entrée de ces deux pays) et cela va sans doute prendre un peu de temps avant que nous soyons en mesure de le faire», a averti le ministre de l'Immmigration, Gerd Leers, au lendemain d'un vote du Parlement européen en faveur de l'adhésion rapide de Bucarest et Sofia, membres de l'UE depuis 2007.

Or l'unanimité des membres de l'espace Schengen est requise pour l'intégration de tout nouveau membre.

Trois pays de l'UE, le Royaume-Uni, l'Irlande et Chypre sont restés hors de cet espace, auquel ont adhéré en revanche la Suisse, la Norvège, l'Islande, et le Liechtenstein, non membres de l'Union.

D'abord le rapport de la Commission européenne en juillet

M. Leers a expliqué la position de son gouvernement à ses homologues européens au cours d'une réunion à Luxembourg. Les réserves des Pays-Bas sont partagées par la France, l'Allemagne, la Suède, la Finlande et le Danemark. Elle concernent la capacité des deux candidats à lutter contre une corruption qui mine selon eux leurs capacité à lutter contre le crime organisé et à assurer un réel contrôle de leurs frontières contre l'immigration illégale et les trafics.

«L'Allemagne veut s'assurer que la situation dans les deux pays se normalise et s'améliore, surtout en ce qui concerne la corruption, la sécurité juridique et l'Etat de droit», a déclaré jeudi le ministre allemand Hans-Peter Friedrich.

«Force est de constater qu'il n'y a pas d'unanimité pour accepter l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie. On verra si c'est possible un peu plus tard», a reconnu pour sa part le ministre belge, Melchior Wathelet.

La France décidera... après la présidentielle de 2012

Les deux candidats souffrent d'un manque de confiance de leurs partenaires, dont beaucoup estiment qu'ils déjà entrés trop tôt dans l'UE car pas assez préparés.

Les gouvernements des l'espace Schengen attendent un rapport que la Commission européenne doit publier en juillet sur l'état des réformes menées dans les deux pays en matière de justice et de lutte contre la corruption.

Les ministres français et allemand Claude Guéant et Hans-Peter Friedrich sont également convenus «d'attendre la publication de ce rapport avant de prendre une décision», a indiqué la délégation allemande.

La France a ainsi demandé la mise en place d'un «dispositif de suivi» pour l'intégration de la Croatie à l'UE, afin de s'assurer que ce pays continue à remplir les critères d'adhésion après le bouclage des pourparlers.

Un suivi similaire est demandé pour l'intégration de la Bulgarie et de la Roumanie à Schengen. Il consisterait en une période de probation d'un an à compter de la publication du rapport de la Commission en juillet pour s'assurer que la capacité technique des deux candidats à remplir leurs obligations est devenue réalité sur le terrain.

Cette exigence renvoie l'adhésion à la publication du nouveau rapport de la Commission en juillet 2012, une date souvent évoquée par les autorités françaises.

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