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Les six propositions du CAS pour pousser la voiture électrique

Le centre d'analyse stratégique, principale expertise du Premier ministre française, a publié mercredi sa 227e note de synthèse pour encourager au développement de la voiture électrique. Un chantier énorme et plein d'embûches.

Une nouvelle station de recharge, présentée mercredi à Tokyo par Toyota et développée avec Microsoft

Une nouvelle station de recharge, présentée mercredi à Tokyo par Toyota et développée avec Microsoft © PHOTO: (AFP

Le centre d'analyse stratégique, principale expertise du Premier ministre française, a publié mercredi sa 227e note de synthèse pour encourager au développement de la voiture électrique. Un chantier énorme et plein d'embûches.

"Modifier les méthodes de mesure de la consommation et des émissions de CO2 pour qu'elles soient plus conformes à la réalité, durcir la règlementation des émissions de CO2 (moins de 70g de CO2 par km), obliger les constructeurs à équiper d'ici trois ans tous les véhicules d'un start and stop (20 à 25% d'émissions en moins), réduire le stationnement résidentiel en augmentant ses tarifs, finaliser des normes pour les bornes de recharge et favoriser l'achat de véhicules propres": voilà les six recommandations du groupe présidé par Vincent Chriqui et Jean Syrota.

La voiture électrique, un voeu pieu, selon les auteurs du rapport parce qu'elle est trop chère à l'achat - de 20 à 100% de plus qu'un véhicule conventionnel à kilométrage annuel identique - , qu'elle a une autonomie limitée et que le réseau de recharge est quasiment inexistant.

Quel avenir pour les batteries?

Ils notent aussi que le développement des batteries est encore incertain, qu'elles ont une durée de vie sujet d'interrogation, que la durée de recharge varie de 5 à 8 heures sur du 220 V pour, dans la réalité, plutôt 80 km que 150 km comme l'affirment les constructeurs.

Pour que la recharge coûte le moins cher, il faut qu'elle soit effectuée lors d'un stationnement de longue durée (nocturne ou en parking collectif) avec 3 kW pour huit heures. Soit 1.000 euros l'installation. Un coût qui grimpe à 50.000 euros pour une recharge en trente minutes sur du 43 kW (le prix d'une station de ce type est de un million d'euros sans compter la nécessité de disposer d'un stock de batteries important).

Ils espèrent aussi une évolution technologique, de l'injection, des turbo-compresseurs, de la distribution, de la performance dynamique (vitesse maximale et temps nécessaire pour gagner 15% de consommation) ou encore d'outils intelligents d'aide à la conduite.

Rentable à partir de 15.000 km par an

Une fois ces questions réglées, les conseillers du Premier ministre, François Fillon, suggère la création de flotte d'entreprises, bon point de départ. Mais aussi de péages à l'entrée de zones urbaines ou des voies prioritaires pour les véhicules propres.

Pour eux, actuellement la voiture électrique ne devient rentable par rapport à ses concurrentes que si elle parcourt au moins 15.000 km par an. Or, aujourd'hui, la majorité de trajets font moins de 4 km, soit 3.000 km par an... La voiture à moteur thermique, notent-ils, représentera encore 90% des ventes en 2020.

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