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Les smartphones précieux... pour frauder

A quelques jours du baccalauréat, le ministère de l'Education nationale a publié une circulaire destinée à lutter contre la hausse des fraudes aux examens et concours, devenues plus faciles grâce à la généralisation des «smartphones» chez les jeunes.

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A quelques jours du baccalauréat, le ministère de l'Education nationale a publié une circulaire destinée à lutter contre la hausse des fraudes aux examens et concours, devenues plus faciles grâce à la généralisation des «smartphones» chez les jeunes.

«Il y a une hausse des fraudes liées à l'usage des téléphones portables: 32 cas de plus au baccalauréat général et technologique en 2009 par rapport à 2008», a indiqué Jean-Michel Blanquer, directeur général de l'enseignement scolaire.

«L'utilisation des téléphones portables et, plus largement, de tout appareil permettant des échanges ou la consultation d'informations, est interdite», indique la circulaire du ministère datée du 26 mai, en pleine période d'examens et de concours. Dès lors, ils «doivent être impérativement éteints» et rangés dans le sac du candidat ou remis aux surveillants de salle.

Les techniques deviennent de plus en plus sophistiquées, confirme à l'AFP Amar Zendik, président de la société Mind-Technologies, citant la montre-téléphone, le stylo-téléphone, ou encore l'oreillette intra-auriculaire.

Mais les bonnes vieilles méthodes persistent, rappelle à l'AFP une professeure d'anglais dans un lycée de l'académie de Bordeaux, qui a été confrontée à un cas de fraude lors d'une épreuve du bac. «Deux élèves, assis l'un derrière l'autre, avaient échangé leurs brouillons», l'élève qui avait un «brouillon vierge au bout de plus d'une heure de composition ayant récupéré celui de son camarade qui était griffonné», dit l'enseignante, qui a requis l'anonymat.

Ce qui n'était pas très futé car les élèves reçoivent des papiers de brouillon de couleurs différentes, souligne-t-elle. «J'ai rédigé un rapport avec ma collègue, mais j'ai vite compris qu'il n'y aurait pas de conséquences très graves», ajoute la professeure, qui relate un autre cas qui lui a été rapporté, survenu la même année.

Celui d'un jeune homme revenu des toilettes avec «des fiches qui sont tombées de son sweat-shirt. Il n'a pas eu son bac, a redoublé, et l'a finalement eu, alors qu'en principe on aurait dû lui interdire de passer un examen pendant cinq ans», poursuit l'enseignante.

Il y a des «des règles mais on s'aperçoit qu'il n'y a pas de sanctions. Les professeurs ne sont pas crédibles et les élèves ont un sentiment d'impunité», ajoute dépitée la professeure d'anglais.

«Nous luttons contre cette impunité, il y a des procédures très claires et la sanction doit être conforme à la faute», a dit M. Blanquer, rappelant qu'outre les sanctions administratives, les fraudeurs sont passibles de poursuites pénales.

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