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Londres alerte sur les pénuries en cas de «no deal»

Le scénario d'un Brexit sans accord pourrait provoquer des manques de médicaments et de nourriture en Grande-Bretagne. Un premier document officiel qui démontre cette hypothèse vient ainsi d'être rendu public.

Le rapport « "Operation Yellowhammer" fait état des tensions qui pourraient naître aux frontières aussi bien en Irlande du Nord, qu'à Gibraltar ou avec les douanes françaises.

Le rapport « "Operation Yellowhammer" fait état des tensions qui pourraient naître aux frontières aussi bien en Irlande du Nord, qu'à Gibraltar ou avec les douanes françaises. © PHOTO: AFP

(AFP) - Les députés britanniques ont voté la semaine dernière pour forcer leur gouvernement à publier les détails de l'«Opération Yellowhammer», mise au point dans l'éventualité d'un Brexit sans accord. Ce qu'il a fait mercredi. Dans la perspective d'un tel scénario, les autorités britanniques prévoient des perturbations à court terme dans 12 domaines-clés, dont l'approvisionnement en eau et nourriture, la santé, les transports et les frontières, ainsi que la possibilité de «désordres publics».

Le projet britannique de suppression des contrôles à la frontière irlandaise «s'avérerait probablement non viable en raison d'importants risques sur les plans économique, juridique et de biosécurité», selon ce document qui évoque la possibilité de l'émergence d'un marché noir dans les communautés frontalières.

Des tensions jusqu'à Gibraltar

Selon les documents concernant l'Opération Yellowhammer, datés du 2 août, jusqu'à 85% des poids lourds britanniques pourraient ne pas être en mesure de franchir les contrôles douaniers français, en cas de Brexit sans accord, entraînant une baisse de «40 à 60% du niveau actuel» de circulation. Ces perturbations pourraient durer trois mois et «avoir un impact sur l'approvisionnement en médicaments et matériel médical», ainsi qu'en produits frais.

Gibraltar pourrait être particulièrement affecté en raison de la mise en place de contrôles douaniers à sa frontière avec l'Espagne. Des accrochages pourraient également éclater dans les zones de pêche entre pêcheurs britanniques et étrangers, indique le rapport, qui met aussi en garde contre «une possible augmentation des désordres publics et des tensions communautaires».

Nouveau revers

Ce mercredi, le gouvernement de Boris Johnson a souligné qu'il était en train de «mettre à jour» le document. «Il décrit ce qui pourrait se passer dans le pire des cas», a insisté le ministre en charge du Brexit, Michael Gove.

Lire aussi :Le Parlement britannique refuse à nouveau des élections

Mais ces mises en garde accroissent la pression sur le Premier ministre britannique, qui a promis de mener à bien le Brexit d'ici le 31 octobre, avec ou sans accord avec l'Union européenne. Il a essuyé mercredi un nouveau revers, lorsque la justice écossaise a déclaré «illégale» la suspension controversée du Parlement jusqu'au 14 octobre, soit deux semaines seulement avant la date prévue pour le Brexit.

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