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Premier ministre de Assad à démissionner

Le vice-ministre syrien du Pétrole, Abdo Hussameddine, a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi qu'il démissionnait de son poste et rejoignait l'opposition au régime de Bachar al-Assad, dans un message vidéo posté sur le site Youtube par des opposants.

© PHOTO: AFP

(AFP). - Le vice-ministre syrien du Pétrole, Abdo Hussameddine, a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi qu'il démissionnait de son poste et rejoignait l'opposition au régime de Bachar al-Assad, dans un message vidéo posté sur le site Youtube par des opposants.

Agé de 57 ans, marié et père de quatre enfants, M. Hussameddine est le premier membre du gouvernement à faire défection depuis le début des manifestations il y a près d'un an.

«Moi, l'ingénieur Abdo Hussameddine, vice-ministre du Pétrole (...) j'annonce ma démission (...) Je rejoins la révolution du peuple qui rejette l'injustice et la campagne brutale du régime», lequel «tente d'étouffer l'aspiration à la liberté et la dignité» des Syriens, déclare le vice-ministre.

Rami, le militant qui a tourné la vidéo et l'a postée sur YouTube, a indiqué à l'AFP à Beyrouth que l'opposition avait aidé à organiser la défection du vice-ministre, qui est passé dans la clandestinité. Invoquant des raisons de sécurité, il n'a pas révélé l'endroit où le message a été enregistré, précisant simplement qu'il datait de mercredi.

Dans ce message filmé, Abdo Hussameddine s'en prend à la Russie et à la Chine, accusant leurs deux gouvernements de ne pas «être des amis du peuple syrien mais des complices des assassinats» de Syriens.

Le vice-ministre affirme avoir servi le gouvernement syrien pendant 33 ans et ne pas souhaiter terminer sa vie «au service d'un régime criminel». «C'est pourquoi j'ai pris le droit chemin, sachant que ce régime brûlera ma maison, traquera ma famille et fabriquera des mensonges», ajoute-t-il, en appelant les autres membres du gouvernement à abandonner «un bateau qui coule».

L'annonce de cette défection est intervenue quelques heures après l'annonce par le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta que Washington envisageait de fournir une assistance non militaire aux rebelles syriens, par exemple des moyens de communication.

La répression a fait mercredi de nouvelles victimes, à Homs même et dans sa province, ainsi que dans les provinces d'Alep (nord), d'Idleb et de Deraa (sud): au moins 27 personnes, dont 7 déserteurs, ont été tuées par l'armée syrienne, selon les informations collectées par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). D'après l'ONU, le bilan «excède souvent les cent morts civils par jour».

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