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Réunion des ministres de la Défense de l'Otan

«Près de 90 millions d'euros pour soutenir l'Ukraine»

Le ministre de la Défense François Bausch (Déi Gréng) a rappelé lors de la réunion avec les autres ministres de la Défense de l'Otan les nombreuses contributions du Luxembourg pour venir en aide à l'Ukraine depuis le début du conflit avec la Russie.

François Bausch a rappelé que le Luxembourg était aux côtés de l'Ukraine depuis le début du conflit avec la Russie.

François Bausch a rappelé que le Luxembourg était aux côtés de l'Ukraine depuis le début du conflit avec la Russie. © PHOTO: AFP

«Le Luxembourg se tient aux côtés de l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire contre la brutale agression russe.» C'est avec ces mots que le vice-Premier ministre et ministre de la Défense François Bausch (Déi Gréng) a participé ces mardi et mercredi à Bruxelles à la réunion des ministres de la Défense du Conseil de l'Atlantique Nord (NAC), à un moment charnière pour la sécurité euro-atlantique.

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À une semaine du premier anniversaire de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine, il a d'abord été question du soutien militaire à l'Ukraine. François Bausch, lors de son intervention, a fait le point sur l’aide militaire apportée par le Luxembourg à l'Ukraine. «Nos contributions pour soutenir l'Ukraine dans l’exercice de son droit de légitime défense s'élèvent à près de 90 millions d'euros. Cela représente 17% de nos dépenses annuelles totales de défense. En outre, le Luxembourg a apporté un soutien non létal de 3,4 millions d'euros à l'Ukraine dans le cadre du Comprehensive Assistance Package de l'OTAN (CAP Ukraine).»

Le soutien à l'Ukraine représente 17% de nos dépenses annuelles totales de défense.
François Bausch, ministre de la Défense (Déi Gréng)

Répondre plus vite aux crises éventuelles

Puis, le Conseil de l’Atlantique Nord s’est réuni par la suite, en présence des ministres de la Défense de l’Ukraine, de la Finlande et de la Suède, ainsi que du haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, pour faire le point sur la situation sur le champ de bataille et les efforts non létaux de l’OTAN pour soutenir l’Ukraine.

Ainsi, les ministres de la Défense ont approuvé la nouvelle structure des forces, le New Force Model, qui prévoit, entre autres, des forces préaffectées à la défense de l’Alliance. L'OTAN pourra répondre plus vite et avec des forces plus nombreuses aux crises éventuelles. Cette structure prévoit également des «défenses avancées» sur le flanc Est de l’Alliance.

Dans ce contexte, François Bausch a annoncé que le Luxembourg avait déjà déployé «6 militaires en Lituanie dans le cadre de la présence avancée renforcée». Quelque 25 militaires seront également bientôt déployés en Roumanie pour soutenir les activités de vigilance renforcée.

Renforcement du soutien à trois pays menacés

Les ministres de la Défense ont aussi discuté de l’urgence de combler les pénuries de munitions et d’augmenter les capacités industrielles, afin de pouvoir maintenir le niveau d'aide actuel, qui épuise les stocks de munitions. Lors de la réunion, les ministres de la Défense se sont notamment concertés sur la possibilité d’acquisitions multinationales et multi-annuelles, par exemple par le biais de la NATO Support and Procurement Agency (NSPA), basée à Luxembourg.

Atteindre 2% du PIB pour l'effort de dépense n'est pas réaliste pour le Luxembourg.
François Bausch, ministre de la Défense (Déi Gréng)

En ce qui concerne l’engagement des alliés en matière d’investissements de défense, François Bausch a expliqué la situation particulière du Luxembourg: «Nous sommes tout à fait d'accord sur le fait que nous devons augmenter les dépenses de défense des alliés pour pouvoir répondre à la situation sécuritaire dégradée. Depuis 2014, le Luxembourg a plus que doublé son effort de défense et nous nous engageons à le doubler à nouveau jusqu'en 2028. Cependant, atteindre 2% n'est pas réaliste pour le Luxembourg, compte tenu de nos spécificités nationales.»

Les ministres de la Défense ont, pour terminer, abordé la relation à moyen et long terme entre l’Alliance et l’Ukraine. Le dernier point à l’ordre du jour était le renforcement du soutien politique et pratique apporté à d'autres partenaires, notamment la Bosnie-Herzégovine, la Géorgie et la Moldavie, directement touchés par les menaces extérieures et les actes d’ingérence découlant de la guerre d’agression que la Russie mène contre l’Ukraine.

François Bausch a dans ce cadre fait le point sur les contributions luxembourgeoises au profit des trois pays menacés: «compte tenu des campagnes hybrides menées par la Russie contre les partenaires de l'OTAN en Bosnie-Herzégovine, en Géorgie et en Moldavie, le Luxembourg contribue également à hauteur de 1 million d'euros à des programmes de soutien sur mesure pour chacun de ces partenaires.»

Signature de deux lettres d'intention

Le ministre François Bausch a signé deux lettres d'intention concernant des projets de l'Otan, après les réunions du NAC.

Le premier projet concerne la future capacité de surveillance et de contrôle de l'Alliance (AFSC - Alliance Future Surveillance and Control). Le but est d’acquérir des plateformes aériennes avec équipes de surveillance et de contrôle, visant à remplacer la flotte actuelle des E3-A AWACS au service de l’OTAN. Le Luxembourg participe depuis 40 ans au programme AWACS, la flotte portant le pavillon luxembourgeois. En mai 2022, le Luxembourg a déjà déclaré son intention de fournir environ 5 millions d’euros entre 2023 et 2025 pour contribuer à accélérer le développement de cette capacité.

Le deuxième projet porte sur la capacité alliée de surveillance permanente depuis l’espace (APSS - Alliance Persistent Surveillance from Space). Le Luxembourg a contribué à ce projet initié par l’OTAN à hauteur de 16,5 millions. Cette capacité permettra d’améliorer la connaissance de la situation sur Terre notamment lors de conflits en établissant une constellation virtuelle composée de moyens spatiaux nationaux et commerciaux. Sans la contribution luxembourgeoise, le lancement de ce projet n’aurait pas été possible.

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