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Mardi noir

Raffineries, transports, enseignants: le point sur la grève en France

A la SNCF, la grève a commencé lundi à 19h et 80% des TGV Inoui et Ouigo sont annulés, ainsi que presque tous les Intercités.

Plus aucun carburant ne sort des raffineries françaises depuis mardi.

Plus aucun carburant ne sort des raffineries françaises depuis mardi. © PHOTO: AFP

Source AFP

(AFP) - Plus aucun carburant ne sort des raffineries françaises depuis mardi, 80% des trains sont annulés, des écoles sont fermées... Avant d'éventuelles reconductions de la grève contre la réforme des retraites les prochains jours, voici le point des perturbations. Des estimations des taux de grévistes seront communiquées dans la journée de mardi par les syndicats, les directions des grandes entreprises ou l'administration.

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A la SNCF, la grève a commencé lundi à 19h et 80% des TGV Inoui et Ouigo sont annulés, ainsi que presque tous les Intercités, avec des liaisons internationales dégradées, voire interrompues entre la France et l'Allemagne et la France et l'Espagne notamment.

En Ile-de-France, sur le réseau SNCF, un train sur trois circulait sur les RER A et B et sur les lignes ferroviaires H, K, U, un train sur cinq sur les RER C et D, ainsi que sur les lignes J, L, N, R, et un sur dix sur le RER E et la ligne P.

Des transports en commun plus que limités à Paris, Marseille et Lille

À Paris, sur le réseau RATP, deux métros sur trois en journée circulent sur la ligne 4. Le trafic sera normal sur les seules lignes 1 et 14 (automatisées). La ligne 6 est ouverte de 5h30 à 20h avec un train sur trois en moyenne, comme la ligne 12 - un train sur quatre en heures creuses. Les autres lignes ne sont elles ouvertes qu'aux heures de pointe (6h30-9h30 et 16h30-19h30) et sur certains tronçons.

A Lille, la plupart des bus ne circulaient pas. A Marseille les deux lignes de métro et une ligne de tram sur trois étaient fermées, avec 85% des bus affectés par la grève. A Nice, aucun tram ne circulera.

La SNCF et la RATP en Ile-de-France ont déjà annoncé qu'outre mardi, le trafic serait très perturbé également mercredi, tous les syndicats ayant appelé à des grèves reconductibles.

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Dans les airs, la Direction générale de l'aviation civile a demandé aux compagnies de réduire leurs programmes de vols le mardi et le mercredi, de 20% à Paris-Charles-de-Gaulle et de 30% à Paris-Orly, Beauvais, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Marseille, Montpellier, Nice et Toulouse.

Air France prévoit d'assurer près de huit vols sur dix, dont la totalité de ses vols long-courriers, sans exclure «des retards et des annulations de dernière minute». Des manifestants ont également commencé à bloquer dans la nuit de lundi à mardi un important axe routier de Rennes (Ille-et-Vilaine), la nationale 24.

60% des enseignants grévistes

Plus de 60% des enseignants du premier degré devraient être grévistes mardi, selon le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire. Pas de prévisions pour les collèges-lycées, les enseignants n'étant pas tenus de se déclarer 48 heures avant.

Des blocages sporadiques par des lycéens sont également attendus. Idem dans les facultés.

Les expéditions de carburants étaient bloquées mardi matin à la sortie de «toutes les raffineries» de France (TotalEnergies, Esso-ExxonMobil et Petroineos), a affirmé le syndicat CGT-Chimie. Il y a sept raffineries dans l'Hexagone.

Pénuries à prévoir dans les stations?

Si ces blocages se poursuivaient, ils pourraient mener à l'arrêt des raffineries, qui n'auraient plus de place pour stocker le carburant produit sur place, et à des pénuries dans les stations comme en octobre dernier, même si les professionnels du pétrole estimaient mardi ce scénario encore peu probable.

Dans le gaz, trois des quatre terminaux méthaniers que compte la France ont été mis à l'arrêt pour «sept jours» lundi par les syndicats, et les sites français de stockage de gaz devraient être affectés aussi mardi.

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Chez EDF, le mouvement a démarré vendredi après-midi à l'appel de la CGT. Les grévistes feront baisser la production d'électricité. Lundi, la réduction a atteint 3.450 mégawatts (MW) dans les centrales nucléaires et 3.165 MW sur les centrales thermiques, soit l'équivalent de six réacteurs nucléaires, selon la CGT. A cela s'est ajoutée une baisse de puissance disponible des barrages de 3.600 MW lundi à 19h00, selon EDF.

Mardi, les assemblées générales pourraient décider localement d'une «reprise en main du réseau», ce qui priverait le gestionnaire du réseau RTE de la possibilité de piloter les machines à distance, a indiqué à l'AFP la CGT-Energie, qui promet «une semaine noire».

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