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Un gouvernement anticoronavirus en Belgique

Le gouvernement, en minorité au Parlement depuis fin 2018, a obtenu ce jeudi la confiance d'une majorité de députés pour se consacrer exclusivement à des mesures destinées à endiguer la propagation du nouveau coronavirus.

La Première ministre Sophie Wilmes a reçu ce jeudi la confiance du Parlement.

La Première ministre Sophie Wilmes a reçu ce jeudi la confiance du Parlement. © PHOTO: AFP

(AFP) - Lors d'un vote à la Chambre en début d'après-midi, 128 voix ont été exprimées, dont «84 oui et 44 non» (sur un total de 150 députés), a annoncé le président de cette assemblée Patrick Dewael. «La motion de confiance a été adoptée», a-t-il ajouté. Dans un deuxième temps, un texte de loi conférant des «pouvoirs spéciaux» au gouvernement pour six mois devra être voté, vraisemblablement dans les prochains jours.

Un accord avait été conclu dimanche soir entre dix partis pour soutenir l'octroi de ces «pouvoirs spéciaux» pour une durée limitée à l'équipe (de trois partis de centre-droit) emmenée par la Première ministre libérale francophone Sophie Wilmès.

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Il s'agit pour l'exécutif de pouvoir procéder par arrêtés, sans passer par la case Parlement, pour faire appliquer dans le pays des mesures sanitaires ou de soutien économique d'urgence liées à la crise du coronavirus. «Dans cette situation inconnue il faut absolument travailler ensemble», a lancé Mme Wilmès jeudi avant le vote.

En définitive, le gouvernement minoritaire - disposant d'une assise de seulement 38 députés - a reçu le soutien de six des neuf autres partis représentés, et non sept comme initialement annoncé il y a trois jours.

«Une trêve dans la crise politique»

Outre le PTB/PVDA (gauche radicale) et le Vlaams Belang (extrême droite), les nationalistes flamands de la N-VA, premier parti du nord néerlandophone, ont refusé de voter la confiance à l'équipe Wilmès, la jugeant «illégitime».

L'une des figures du parti, l'ex secrétaire d'Etat Theo Francken, a même fustigé l'instauration d'une «dictature corona» en Belgique. Le président de la N-VA Bart De Wever souhaitait «un gouvernement d'urgence» associant son parti. Le PS, première formation en Belgique francophone, a refusé.

Lire aussi :Un an sans gouvernement en Belgique, «c’est honteux !»

Georges Gilkinet, chef du groupe Ecolo-Groen à la Chambre, a salué «une trêve dans la crise politique» avec ce soutien majoritaire octroyé jeudi au gouvernement. Mais «ce n'est pas un chèque en blanc», a-t-il ajouté, «j'espère qu'il va travailler en confiance avec les partis qui le soutiennent» (également les socialistes et deux petits partis centristes francophones).

La Belgique vit avec un gouvernement «en affaires courantes» depuis décembre 2018, quand la N-VA avait fait chuter l'équipe conduite alors par Charles Michel en raison d'un désaccord sur la question migratoire.

Marquées par une poussée des extrêmes et des écologistes, les élections de mai 2019 ont encore davantage morcelé le paysage politique et aucun accord n'a pu se dégager depuis dix mois pour bâtir une coalition de plein exercice.

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