«118 sangliers ont été testés négatifs» à la peste porcine
Les chasseurs luxembourgeois ont participé lundi soir à une réunion pour s'informer sur l'évolution de la peste porcine africaine des deux côtés de la frontière. Depuis septembre, 1.846 sangliers ont été analysés en Wallonie et 118 au Luxembourg, épargné par le virus jusqu'ici.
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«Près de 75 chasseurs luxembourgeois, dont la plupart directement concernés par la zone de surveillance, ont assisté lundi soir à la réunion d'information au Centre d'accueil Ellergronn», situé au sud d'Esch-sur-Alzette, rapporte la Dr Sandra Cellina de l'Administration de la nature et des forêts qui coorganisait l'événement avec l'Administration des services vétérinaires.
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Une réunion annoncée suite au Conseil de gouvernement de vendredi, au cours de laquelle des représentants des autorités belges sont venus partager leur expérience, expliquer les mesures prises en Wallonie et faire un point sur l'évolution de la peste porcine africaine (PPA) dans le but d'éviter une contamination vers le Luxembourg.
En substance, le message adressé aux chasseurs luxembourgeois était qu'«ils devront agir aussi longtemps qu'ils peuvent encore le faire avant l'arrivée éventuelle de la maladie», résume la Dr Cellina, spécialiste de la PPA en charge de la chasse à l'Administration de la nature et des forêts.
L'interdiction de chasser bientôt levée
Avant d'expliquer que «pour l'heure, les chasseurs disposent de tous les moyens» pour réduire la densité de la population de sangliers dans la vaste «zone de surveillance». Une zone de 22.000 hectares située à la pointe Sud-Ouest du pays, entre les autoroutes A4 et A6, près des frontières belge et française. Côté luxembourgeois, les chasseurs restent jusqu'ici libres de chasser et de commercialiser la viande de sanglier.
La consigne claire donnée aux chasseurs est de «tirer plus qu'avant, afin de réduire la population de sangliers», explique Sandra Cellina. Il n'existe pas de chiffres scientifiquement étayés quant au nombre de sangliers qui vivent dans la zone de surveillance. Sans révéler non plus les chiffres des chasseurs, elle assure simplement: «Ils ont déjà tiré beaucoup plus de sangliers que les années précédentes».
Reste le problème de l'interdiction de la chasse du 1er mars au 15 avril dans les forêts situées dans la zone de surveillance. Le sanglier peut être chassé tout au long de l'année en plaine mais pas en forêt, ne serait-ce que pour assurer une période de tranquillité aux laies portantes. «Nous allons lever cette période d'interdiction dans la zone de surveillance. La décision vient d'être prise la semaine passée et la procédure est en cours», assure la Dr Cellina.
Tous les sangliers trouvés morts sont analysés
Depuis la détection de la maladie en Belgique, à la mi-septembre 2018, l'analyse des cadavres de sangliers a été intensifiée au Luxembourg pour repérer éventuellement le virus de la PPA. Ces analyses de sangliers trouvés morts sont primordiales car elles permettent de détecter rapidement un premier cas.
En pratique, tous les sangliers trouvés morts sans qu'il y ait de cause identifiable (c'est-à-dire qui n'ont pas été écrasés par une voiture ou tirés par un chasseur) dans l'ensemble du pays, subissent une analyse. Dans le zone de surveillance, tous les animaux retrouvés morts sont systématiquement analysés.
Entre le 3 septembre 2018 et le 28 février 2019, pas moins de 118 sangliers prélevés au Luxembourg ont ainsi été analysés par le laboratoire de médecine vétérinaire de l'Etat, indique le ministère de l'Agriculture dans son bulletin technique le plus récent. Bilan: «Ces 118 sangliers ont été testés négatifs», assure Sandra Cellina.
Côté belge, les carcasses de sangliers sont emmenées au centre de collecte principal à Virton. C'est là qu'elles sont analysées par des experts vétérinaires de l'Université de Liège. En date du 27 février 2019, 1.846 sangliers ont été analysés (ou sont en cours d'analyse) et 619 carcasses se sont révélées viropositives indique le portail du Service public de Wallonie.
Les chasseurs recherchent également les carcasses de sangliers. Une quête primordiale pour la lutte contre le virus car elle permet de délimiter la zone infectée et d'évacuer les cadavres découverts pour éviter que la maladie ne se propage.
La transmission du virus de la PPA «n'est pas exclue par une réduction de la population de sangliers» précise Sandra Cellina. Par contre, le fait qu'il y ait moins d'animaux dans la zone de surveillance, réduira proportionnellement la possibilité du virus d'être transmis rapidement d'un sanglier à un autre, s'il parvenait toutefois à passer côté luxembourgeois. Du reste, moins il y a de sangliers côté luxembourgeois et plus la «zone blanche» mise en place côté belge sera efficace.