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200 millions d'euros pour le site OTAN de Capellen

En allié prévenant, l'Etat luxembourgeois contribuera massivement à la modernisation de l'Agence de soutien et d'acquisition (NSPA) installée sur une ancienne base de l'armée luxembourgeoise depuis 1968.

Au printemps dernier, la NSPA avait participé à l'installation d'un hôpital de campagne devant le CHL, alors que l'épidémie covid débutait.

Au printemps dernier, la NSPA avait participé à l'installation d'un hôpital de campagne devant le CHL, alors que l'épidémie covid débutait. © PHOTO: Gerry Huberty

Patrick Jacquemot

NSPADiscret, car militaire, le site OTAN de Capellen fait rarement parler de lui. Pourtant, l'Agence de soutien et d'acquisition de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (NSPA) ne cesse de voir ses missions augmenter, et donc ses effectifs croître. Au point que les locaux sont devenus bien trop étroits pour accueillir l'ensemble des militaires et civils y travaillant. «De plus, les installations commencent à dater et les frais d'exploitation de ces vieux bâtiments vont crescendo», note la députée Semiray Ahmedova, membre de la commission Défense. Aussi, extension et rénovation sont-elles envisagées.

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A l'été 2020, le ministre de la Défense luxembourgeois avait pu partager ce constat en visitant le site. François Bausch (Déi Gréng) s'engageant alors à soutenir le programme de construction à venir. Jeudi, la commission Défense a fait un nouveau pas en ce sens. Validant la proposition d'un soutien de 200 millions d'euros (maximum) pour les travaux à venir sur la base qui regroupe près d'un millier de personnels.

Il est ainsi question de financer l'édification d'un nouveau bâtiment administratif. Le lieu devant accueillir plus de 300 collaborateurs. «Les travaux débuteront en milieu d'année pour s'achever fin 2022», annonce la députée Ahmedova (Déi Gréng) désormais rapporteure du projet de loi fixant le montant de la participation financière aux investissements de la NSPA.

Un (gros) effort

En 2017, le gouvernement luxembourgeois a annoncé vouloir augmenter son effort de Défense. Passant de 0,4% du PIB en 2014 à 0,6% en 2020. Ce qui en réalité correspond à un doublement des sommes engagées pour l'armée nationale, mais aussi les aides aux différentes structures alliées comme l'OTAN. Pour 2021, le budget sous les ordres de François Bausch s'établit à 225 millions d'euros. Soit 1,16% du budget global de l'Etat concocté par Pierre Gramegna (DP).

Il s'agira aussi, au-delà de cet accompagnement financier «lourd et sur plusieurs années, jusqu'en 2035» (comme le résume la présidente de la commission, Stéphanie Empain) de permettre la réalisation d'un bâtiment technique de télécommunication, répondant aux dernières normes en termes de sécurisation des données. Soit 1,75 million d'euros de plus proposés à l'OTAN.

4 milliards d'euros

Pour les membres de la commission Défense, les 200 millions d'euros sont justifiés. Non seulement parce que la somme témoigne de l'engagement du Luxembourg à soutenir le rôle de l'OTAN, mais aussi parce que le pays a tout à gagner de voir Capellen se développer. En termes d'emplois offerts d'abord, mais aussi en termes économiques.

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En effet, l'Agence a vu son activité commerciale se multiplier, atteignant un volume d'affaires annuel de 4 milliards d'euros. C'est elle qui gère en effet l'ensemble des achats OTAN pour tout ce qui est logistique, médecine ou infrastructure.

A noter que la NSPA avait contribué à soutenir le Luxembourg au tout début de l'épidémie covid, en mars 2020. C'est par ses services que le CHL avait pu être doté d'un hôpital de campagne, susceptible d'accueillir des malades infectés. La structure installée en toute hâte un weekend a depuis été retirée, sans avoir eu à servir.

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