356 enfants parmi les victimes de violence domestique
L'an dernier, la crise covid a accentué le nombre d'actes de colère dans le cercle privé. Et les mineurs constituent 20% des 1.697 victimes recensées par la police.
Les femmes représentent toujours la plus grande part des victimes de violences domestiques (60% encore, l'an passé).
Durant toute cette année 2020 si particulière, le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes (MEGA) et ses partenaires auront craint le pire. Le stress de l'épidémie, le confinement obligatoire et prolongé pouvant engendrer une montée des violences domestiques. Conscientes de ce risque, les autorités avaient d'ailleurs pris les devants dès le début d'année en mettant en place divers services aptes à recueillir au mieux les témoignages et agir le plus rapidement possible.
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La mesure a visiblement porté ses fruits. Dès le début de la crise et les temps suivants. Ainsi, l'explosion de cas signalés tant redoutée n'a pas été au rendez-vous, mais les interventions des forces de l'ordre furent bien d'actualité.
En témoigne le rapport annuel que vient de publier le Comité de coopération entre les professionnels dans le domaine de la lutte contre la violence. Un groupe qui a pu constater que si la police s'était montrée plus réactive (943 sorties, un record), la Justice avait également pris le sujet au sérieux. Ainsi, 278 expulsions de conjoint/parent violent ont été décidées par les magistrats contre 265 l'année précédente.
Ramenée à des données mensuelles, la situation a toutefois de quoi encore faire froid dans le dos. Ainsi, en 2020, les agents sont intervenus de l'ordre de 78 fois par mois, et procédé à 23 expulsions en moyenne. A l'heure de dévoiler les dernières statistiques, la ministre Taina Bofferding a aussi rappelé que femmes ou filles restaient les principales victimes des explosions de colère signalées dans le cercle familial (représentant 60% des 1.697 victimes).
«De l'aide pour toutes et tous»
Mais l'autre préoccupation porte également sur les actes subis par des mineurs. Ainsi, les plus jeunes représentent 20% des victimes des coups, attaques verbales ou sexuelles reprochés. Raison de plus pour que la mobilisation ne retombe surtout pas, même si la crise sanitaire régresse. «Il s’agit d’une part d’aider les victimes à s’extraire des processus répétitifs et toxiques, et de l’autre d’accompagner ainsi que de responsabiliser les auteurs pour rompre les cycles de violence», insiste donc la ministre.
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Et Taina Bofferding de promettre de «l’aide pour toutes et tous». Avec à la fois une main tendue aux victimes et une autre sévère à l'égard des auteurs de violences domestiques. Au-delà des hébergements assurés à celles et ceux qui ne peuvent plus vivre au sein de leur foyer ou la poursuite de la helpline (tel. 2060 1060), le ministère de l'Egalité entend aller plus loin.
Du coup, «dans les prochaines semaines» le MEGA dévoilera de nouveaux dispositifs d’information et de prévention de la violence. Sachant qu'un Observatoire de l'Egalité a été mis en place depuis le premier trimestre 2021, notamment pour mesurer la réalité des violences domestiques dans le pays.