4 structures d'accueil pour réfugiés vont bientôt fermer
C'est donc un total de 372 places qui seront retirées. Une décision qui interpelle au regard du taux d'occupation qui flirtait il y a peu avec les 100%. Jean Asselborn, ministre de l'Immigration et de l'Asile se justifie.
Malgré le fait qu'ils soient aujourd'hui entre 5 et 10% de réfugiés à être retournés chez eux, la problématique du logement est toujours bien réelle. © PHOTO: AFP
Il y a 6 mois tout pile, le 24 février dernier, la Russie envahissait l'Ukraine, provoquant une guerre sans précédent en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Une escalade de violence qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de soldats et de civils. Lors des premiers mois qui ont suivi l'invasion, ils ont été des millions à fuir l'Ukraine pour trouver refuge ailleurs. L'association LUkraine a par ailleurs expliqué ce mardi qu'ils sont plus de 4.000 à s'être tournés vers le Grand-Duché.
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En tant que pays solidaire et généreux, le Luxembourg s'est mobilisé et ce, dès le début du conflit, en apportant une aide financière, matérielle mais aussi humanitaire, en parvenant à loger les réfugiés ukrainiens dans diverses structures existantes ou aménagées pour l'occasion. Toutefois, malgré le fait qu'ils soient aujourd'hui entre 5 et 10% de réfugiés à être retournés chez eux, la problématique du manque de structures d'accueil est toujours bien réelle. Selon le ministre de l'Asile et de l'Immigration Jean Asselborn, le taux d'occupation de celles-ci est de 96%, soit tout proche de la saturation.
372 places supprimées
Un constat d'autant plus interpellant que le ministre lui-même a annoncé, dans une réponse parlementaire, que quatre structures d'accueil existantes allaient prochainement fermer leurs portes. «Celles-ci sont prévues pour le mois de septembre», a expliqué le ministre, en réponse à une question parlementaire des députées Stéphanie Empain et Djuna Bernard (déi Gréng). On parle donc d'un total de 372 places supprimées.
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Pas de panique toutefois pour Jean Asselborn qui a rappelé les efforts déployés pour faire évoluer la capacité maximale des structures d'hébergement pour demandeurs de protection internationale, dont les réfugiés ukrainiens font partie. Ainsi, on apprend qu'en décembre 2018, la capacité maximale est de 3.739 personnes. Cette capacité a évolué au fil des années et encore davantage depuis le début du conflit en Ukraine pour atteindre 4.469 personnes en juillet 2022. «La capacité maximale en nombre de lits va ainsi encore évoluer dans les prochains mois, mais il n'est pour l'instant pas possible de donner une estimation fiable notamment à cause des problèmes liés à l'approvisionnement sur le marché des matériaux de construction», a précisé Jean Asselborn.
1.158 places de plus en octobre
Ce dernier a également rappelé que d'autres projets sont actuellement encours. «En septembre 2022, les travaux d'aménagement des blocs A et B du Bâtiment T à Luxembourg-Kirchberg, offrant une capacité maximale de 690 lits, seront terminés. Il est prévu que le bloc C soit terminé en octobre 2022. Les travaux de l'ensemble du bâtiment seront ainsi achevés. Sauf imprévu, le bâtiment T aura au total une capacité maximale de 1.158 lits en octobre 2022.»
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Avec le Bâtiment T, l'ONA aura donc, à court terme, une structure d’hébergement de protection temporaire qui doit permettre d'assurer un niveau de vie adéquat aux bénéficiaires de protection temporaire. «Plusieurs salles ont été aménagées afin de pouvoir mettre à disposition des habitants des lieux de retraite et de calme. Outre les chambres à coucher, d'autres salles ont été aménagées permettant de séjourner seul ou à plusieurs: une salle de visite, une salle de séjour, une salle de jeux pour enfants, une salle pour faire ses devoirs ou pour étudier ainsi qu'une cour extérieure et de récréation qui sera intégrée dans la structure du bâtiment», a détaillé Jean Asselborn.