500€ de compensation à la hausse du salaire minimum
Pas plus, pas moins en tout cas pour les entreprises des secteurs vulnérables. Le gouvernement fait donc la sourde oreille aux demandes du patronat qui réclamait un accompagnement plus élevé et généralisé.
Le ministre Lex Delles a bien précisé que l'accompagnement ne concernerait que les employés au salaire minimum recrutés avant la fin 2020. © PHOTO: Guy Wolff
Au 1er janvier 2021, le salaire social minimum augmentera. De 2,8% précisément, a annoncé le Premier ministre fin novembre, et cela en dehors de l'index. Dans l'esprit de Xavier Bettel (DP), il s'agit là d'un «rattrapage» de la hausse des rémunérations constatée ces deux dernières années. Aux yeux du patronat, cela reste ressenti comme un sale coup. La mesure devant coûter, selon l'Union des entreprises luxembourgeoises, de l'ordre de 60 millions d'euros à trouver dans les poches de sociétés malmenées par la crise.
Mais en faisant cette annonce, le chef de gouvernement avait également promis, aux employeurs, une compensation. Le ministre des Classes moyennes, Lex Delles (DP) vient d'en donner le détail, en attendant l'approbation du projet de loi 7718 dans les jours à venir. Ainsi, 500 euros pourront être accordés par salarié employé à temps plein à ce seuil de rémunération minimal. Cette aide, non remboursable bien entendu, sera réservée aux seules entreprises des secteurs dits vulnérables. Comme l'hôtellerie-restauration (à l'arrêt contraint jusqu'au 15 décembre minimum), mais aussi l'événementiel ou les activités en lien avec le tourisme. Trois domaines d'activité ayant recours massivement à des contrats de travail à bas niveau de paie.
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Et le ministre de bien insister sur le fait que le dispositif ne pourra être engagé que sur les effectifs indiqués engagés avant le 31 décembre 2020 et rémunérés «à hauteur du salaire social minimum jusqu'au salaire social minimum qualifié». Passée cette date de recrutement, le gouvernement estime en effet que l'employeur était informé du coût réel que toute nouvelle main-d'oeuvre allait entraîner.
Si l'Etat veillera à ce que les formalités administratives préalables à l’obtention de l'aide soient «réduites autant que possible», il contrôlera également la situation financière des entreprises sollicitant cet accompagnement. Ne seront ainsi validés que les dossiers de structures en difficulté à cause de la crise covid, et non les cas de sociétés déjà dans le rouge avant l'apparition de l'épidémie.
Autre augmentation, autre compensation
A la même date du 1er janvier, le gouvernement procédera à un autre «rééquilibrage». Celui-ci concerne l'introduction de la nouvelle taxe CO2. Afin d'en apaiser les effets sur les revenus les plus modestes, il a en effet été décidé d'augmenter de 10% l'allocation de vie chère. Une hausse concernant près de 19.000 ménages.
En effet, cette «fiscalité verte» rehaussera de quelques cents le litre de diesel ou d'essence des automobilistes, mais aussi le prix du m3 de mazout de chauffage. «En moyenne cette année, estime le ministre de l'Energie Claude Turmes, cela impactera de 150 euros de dépenses supplémentaires les ménages.»