Plus de 700.000 doses de vaccins encore livrées en 2023 au Luxembourg
Alors que la campagne de vaccination n'attire plus grand monde, des centaines de milliers de doses sont encore en route vers le Grand-Duché en raison des obligations contractuelles. De l'argent gaspillé?
La semaine dernière, ils n'étaient que 444 à recevoir une dose de vaccin. Le taux de vaccination de la population (79%) n'a plus bougé depuis des mois. © PHOTO: Getty Images
S'il tue encore, le covid-19 ne semble plus «faire de vague» comme le virus a pu en faire par le passé. On le répète, ceci est dû à une immunité collective, un respect des gestes barrières, mais aussi grâce à une campagne de vaccination réussie. Cela dit, ils sont aujourd'hui peu nombreux à se presser au portillon afin de recevoir une dose du sérum anti-covid. La semaine dernière, ils n'étaient que 444 à en recevoir une. Le taux de vaccination de la population (79%) n'a plus bougé depuis des mois.
Malgré ce constat de fin de pandémie, de nombreux vaccins sont toujours distribués dans toute l'Europe. Pour quelle raison? Tout simplement car au moment de l'achat des vaccins, la Commission européenne avait conclu des contrats à long terme avec les groupes pharmaceutiques. A l'époque, la Commission était sûrement loin de se douter que le monde retrouverait une certaine normalité en 2022 et ainsi qu'en 2023.
Lire aussi :La grippe et le covid sont en chute libre au Luxembourg
Toutefois, ces commandes de vaccins représentent un coût et des centaines de milliers de doses sont d'ailleurs en route vers le Luxembourg. Au regard de l'essoufflement de la campagne de vaccination, on se demande bien comment le pays va faire pour écouler son stock.
Fin de contrat avec plusieurs groupes pharmaceutiques
Paulette Lenert (LSAP), la ministre de la Santé, semble en tout cas avoir trouvé un début de solution. «Des renégociations des contrats entre la Commission européenne et le groupe pharmaceutique Pfizer-BioNTech sont en cours», explique-t-elle en réponse à une question du député Marc Spautz (CSV). «L'objectif de ces négociations est de répartir les livraisons prévues pour 2023 en partie sur 2024 et 2025. Pour Moderna, les livraisons annoncées sont prévues pour février 2023. Après cela, le contrat prendra fin et aucune renégociation n'est actuellement prévue. Les contrats avec AstraZeneca, Johnson & Johnson et Valvena ont été clôturés et aucune autre livraison n'est prévue.».
Reste Novavax, dont le vaccin était arrivé bien plus tard que les autres sur le marché. Concernant ce dernier, on apprend que des livraisons doivent avoir lieu lors du second trimestre de cette année.
13 millions d'euros de vaccins sur les bras
Tout cumulé, le Luxembourg devrait se retrouver avec un total de 748.621 doses sur les bras en 2023. C'est trop, beaucoup trop, d'autant plus que ces livraisons représentent un sacré coût, d'environ 13 millions d'euros. Paulette Lenert ajoute par ailleurs que les frais d'achats des vaccins anti-covid s'élèvent à plus de 51 millions d'euros depuis le début de la pandémie.
Lire aussi :La détresse d'une maman dont l'enfant souffre de covid long
Ces doses vont-elles en majorité finir à la poubelle? En octobre dernier, on apprenait que 80.000 doses, d'une valeur d'1,4 million d'euros, allaient devoir être détruites en raison d'un dépassement de la date de péremption. «Depuis le début de la campagne de vaccination, un total de 155.660 doses de vaccin ont été détruites. 129.600 doses de vaccins d'AstraZeneca, qui n'ont jamais été livrées au Luxembourg, ont été détruites directement chez le fournisseur», a précisé la ministre dans sa réponse parlementaire.
Des dons de vaccins à d'autres pays
La solution pour le Luxembourg, à l'image de plusieurs pays européens, serait alors de passer par Covax, ce programme de dons multilatéral qui permet à des pays en développement d'avoir accès à des doses de vaccin anti-covid. Pour 2021 et 2022, un total de 623.450 doses de vaccins ont d'ores et déjà été données à d'autres pays par le Grand-Duché. Paulette Lenert indique effectivement que fin 2022, des discussions ont eu lieu avec le Bangladesh concernant un don de doses. «Entre-temps, le Bangladesh a retiré sa demande de livraison de vaccins», a informé la ministre de la Santé.
Toutefois, on apprend qu'un don de 103.680 doses de vaccins Pfizer est prévu pour le Brésil en février prochain, via ce programme Covax donc.