A une semaine des élections, un quart des électeurs sont encore indécis
A une semaine des élections législatives 2018, un dernier sondage Politmonitor, commandé par le Luxemburger Wort et RTL a été réalisé auprès d'un échantillon de 1.052 personnes, représentatif de la population luxembourgeoise âgée de 18 ans et plus, électeurs dimanche prochain. Découvrez les résultats.
Un quart des électeurs n'ont pas encore pris leur décision. © PHOTO: Pierre Matgé
Le 14 octobre prochain marquera-t-il la fin du gouvernement "Gambia", première coalition à trois du pays? S'il fallait tenir compte de ce sondage, la réponse serait oui. Le CSV, tout comme en juin dernier dans les précédents sondages, arrive en tête dans la majorité des cas donnés aux sondés. Mais attention, beaucoup d'électeurs semblent encore indécis à une semaine de l'échéance.
Le CSV est "le meilleur parti pour résoudre les défis du futur"
Le constat est sans appel. A la question, "quel parti peut résoudre au mieux les défis du futur?", 32% des sondés placent le CSV en tête. Beaucoup d'électeurs restent cependant en retrait, puisque 20% d'entre eux ne "savent pas" encore quel parti choisir. Le DP clôture le trio de tête avec 15% de votants.
Si le trio DP-LSAP-Déi Gréng a achevé sa législature avec un bon bilan, les électeurs continuent toutefois d'être fidèles au parti social-chrétien, qu'ils reconduisent systématiquement en tête lors des élections. Il faut dire que le CSV a largement dominé la politique luxembourgeoise depuis sa création en 1944. Tous les Premiers ministres en furent issus, à l'exception des démocrates Gaston Thorn entre 1974 et 1979 et Xavier Bettel depuis 2013.
Quelles sont vos principales préoccupations en 2018?
A quels thèmes les Luxembourgeois accordent-ils le plus d'importance pour choisir un parti en 2018? Si en 2013, le chômage, l'emploi et les pensions étaient au cœur des problèmes, cette année, c'est loin d'être le cas.
A l'heure actuelle, c'est le marché du logement qui arrive en tête des sujets importants à débattre pour ces élections, suivi de la mobilité et de l'éducation. Il faut dire qu'en 2013, le taux de chômage s'élevait à 7,1%, cinq années seulement après la crise de 2008, qui était encore bien présente dans les esprits.
Aujourd'hui, ce taux de chômage est redescendu à 5,5% et la population luxembourgeoise a dépassé les 600.000 habitants. Une progression démographique qui peut expliquer pourquoi le marché du logement a pris la première place de ce classement. Trouver un logement au Luxembourg n'est en effet pas une chose facile, et tous les politiques s'accordent sur ce sujet.
La mobilité est devenue un sujet de préoccupation quotidien pour les résidents et non-résidents luxembourgeois. Si le ministère des Infrastructures a investi notamment plus d'un milliard d'euro dans le rail au cours de cette législature, la circulation sur les routes du pays reste très problématique. Là aussi, la situation a beaucoup changé par rapport à 2013: alors qu'à l'époque 160.477 frontaliers franchissaient la frontière chaque jour, ils sont désormais plus de 192.000 en 2018.
Quel parti a les meilleures solutions face à ces préoccupations?
Face à ces problématiques, les sondés ont dû définir quel parti était le plus à même d'y répondre correctement. Concernant le logement, si le CSV arrive en tête, il est ex aequo avec les indécis, qui ne savent pas quel parti pourrait le mieux les aider sur ce point. Pire encore, 17% des répondants soulignent qu'aucun parti n'a la solution pour faire face au problème du logement au Luxembourg.
Pour la mobilité en revanche, aucun doute: ce sont les Verts qui remportent la palme. Avec 45% de vote en leur faveur, ils sont le parti qui apporte les meilleures solutions face à cette problématique. Il faut dire que François Bausch a particulièrement développé les infrastructures du pays et placé le ministère du développement durable au cœur de l'actualité ces cinq dernières années.
Le CSV se place à nouveau en bonne position puisqu'il arrive deuxième, loin derrière, avec 14%.
En matière d'éducation et de formation, les électeurs se tournent là à nouveau vers le parti social-chrétien. Le parti de Claude Wiseler arrive largement en tête avec 38% de vote lors de ce sondage. Le DP se classe deuxième avec 16% des voix. Il faut dire que l'actuel ministre de l'Education, Claude Meisch, ne jouit pas d'une très grande popularité auprès des électeurs: il est d'ailleurs arrivé dernier dans notre dernier sondage de popularité en juin dernier.
Enfin, pour le quatrième sujet qui inquiète le plus les Luxembourgeois, la santé, l'écart se resserre. Le CSV arrive en tête avec 29% des voix mais suivi de très près par le LSAP et ses 26%. Lydia Mustch, actuel ministre de la Santé, est en effet issue du parti socialiste et son bilan à la tête de ce ministère pourrait expliquer ce très bon score.
Un quart d'indécis, mais aussi un quart de partisans fidèles
Ces élections ne sont pourtant pas jouées d'avance. Si 1/4 des électeurs restent fidèles à un ou plusieurs partis comme le montre le schéma ci-dessous, un autre quart ne se décident qu'à la dernière minute; au cours de la dernière semaine avant les élections, voir même dans l'isoloir seulement le jour J.
Cette part d'indécis, que nous avons également retrouvés en nombre dans les réponses aux questions précédentes pourraient créer la surprise le 14 octobre prochain.
Ces interviews ont été réalisées en ligne via MyPanel de TNS Ilres entre le 26 septembre et le 1er octobre 2018. Sur les 1.052 personnes interrogées, 147 étaient dans l'est, 189 dans le nord, 431 dans le centre, 284 dans le centre. Les données brutes ont été pondérées pour les variables suivantes: groupe d'âge, sexe, zone résidentielle, profession et niveau d'éducation (données Statec).