«Äddi Monseigneur»
Après l'annonce de son décès ce mardi 23 avril, de nombreuses personnalités du pays, mais aussi du monde entier, ont fait part de leur chagrin, notamment sur les réseaux sociaux.
Le grand-duc Jean (à droite) en compagnie de son fils, le grand-duc Henri. © PHOTO: Laurent Blum
Les hommages se multiplient depuis le mardi 23 avril, suite à l'annonce du décès du grand-duc Jean.
Jeudi 25 avril
L'Empereur et l'Impératrice du Japon se sont rendus à l'ambassade du Luxembourg pour rendre un dernier hommage au grand-duc Jean. Ils se sont inclinés devant sa photo avant de déposer des fleurs blanches sur la table. C'est lors du couronnement de la Reine Elizabeth II, en 1953, que le Grand-Duc et l'Empereur Akihito, avaient fait connaissance.
Mercredi 24 avril
La Maison-Blanche a fait part de ses condoléances via un communiqué. «Au nom du peuple américain, la Maison-Blanche exprime ses condoléances au peuple luxembourgeois et à la famille du Grand-Duc Jean pour son décès.
Le Grand-Duc Jean était un grand ami des États-Unis. À l'approche du 75e anniversaire du jour J, nous rappelons qu'il a combattu aux côtés des forces américaines et alliées pendant la campagne de Normandie, la libération de la Belgique et l'opération Market Garden.
Sa contribution à la paix, à la sécurité et à la prospérité pendant et après la Seconde Guerre mondiale sera à jamais un héritage honorable. Sa voix pour le Luxembourg à travers le monde, et sa place en tant qu'ami des Etats-Unis, ne seront jamais oubliées».
L'OGBL a publié un tweet en milieu d'après-midi, montrant plusieurs photos de John Castegnaro, ancien président emblématique de la fédération syndicale ouvrière aux côtés du grand-duc Jean.
Mardi 23 avril
Ainsi, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a été l'un des premiers à réagir.
«Comme tout le peuple Luxembourgeois j'avais une très grande estime pour cet homme d'engagement, de bonté et de courage qui tout au long de son règne, et en toutes circonstances, a donné le meilleur de lui-même à son pays qui lui doit tant. Sa disparition est une grande perte pour le Grand-Duché et pour l'Europe», a-t-il indiqué dans un communiqué.
Poursuivant: «Le Grand-Duc Jean a toujours été proche des Luxembourgeois qui sont aujourd'hui unis dans la même tristesse. En ce moment douloureux, mes pensées vont à la famille grand-ducale à laquelle je tiens à exprimer mes très sincères condoléances».
Des condoléances partagées par de nombreuses personnalités et anonymes sur les réseaux sociaux. Stéphane Bern s'est ainsi exprimé sur son compte Twitter, soulignant le règne de «bienveillance» de son Altesse, qu'il veut «saluer comme un héros».
La politique luxembourgeoise n'est pas en reste. Corinne Cahen (DP), ministre de la Famille, a salué le Grand-Duc Jean comme étant un «vrai scout» mais avant tout un «grand chef d'Etat et un grand homme».
Claude Lamberty, également député du parti Démocratique, a souligné qu'un morceau du Luxembourg disparaissait ce mardi.
Toute la classe politique partage ce mardi sa tristesse; du côté du DP comme du CSV, du LSAP, des Verts ou encore des Pirates.
Le parti déi Lénk a fait part de ses condoléances dans un communiqué, mardi en début d'après-midi. «Avec le décès du Grand-Duc Jean, le Luxembourg perd un ancien chef d’Etat qui a fait partie de celles et ceux qui ont donné de leur personne durant les sombres années de la Seconde Guerre mondiale. Attachés à nos principes républicains, nous saluons néanmoins la mémoire d’un homme intègre et droit», peut-on y lire.
Quant au Premier ministre, Xavier Bettel, il s'est exprimé à 9 heures devant la presse, soulignant le «dur moment pour le Grand-Duché» et annonçant les funérailles du souverain pour le samedi 4 mai prochain.
La princesse Tessy, ex-épouse du prince Louis, petit-fils du grand-duc Jean, a fait part de sa profonde tristesse, notamment pour ses deux fils Noah et Gabriel, qui perdent leur arrière grand-père.
Luc Frieden, désormais à la tête de la Chambre du commerce, a publié une photo du grand-duc Jean en sa compagnie.
L’ambassadeur des États-Unis au Luxembourg a tenu à saluer la mémoire d’un «leader» qui a défendu et fait prospérer son pays. «Sans lui, le Grand-Duché de Luxembourg n’existerait pas tel qu’il est aujourd’hui», écrit Randy Evans dans un communiqué. «Nous pleurons son décès, célébrons sa vie».
L'ambassade de Luxembourg à Moscou a également partagé un message de soutien sur le réseau social:
Marie-Claude Beaud, première directrice du Musée d’art moderne Grand-Duc Jean (MUDAM) s'est également exprimée suite au décès du souverain. «En se portant garant, le Grand-Duc a permis de débloquer la situation et faciliter l’ouverture du musée. Son rôle a été primordial». Celle qui dirige aujourd'hui le Nouveau musée national de Monaco, garde l’image de «quelqu’un de très discret, respectueux et ouvert. Lorsqu’on lui posait une question, jamais il ne se fermait, toujours il répondait».
«C’était quelqu’un de passionné, très vivant et à l’écoute. J’ai toujours été frappée par son regard. Il regardait les gens, il n’évitait pas le regard. C’est très rare.»
Le comité et les membres de sportspress.lu ont transféré quelques lignes au Luxemburger Wort: «C'est avec une énorme tristesse que nous apprenons la mort de S.A.R. le Grand-Duc Jean, survenue le 23 avril 2019. Le Grand-Duc Jean, membre du CIO de 1946 à 1998, a toujours été proche du sport luxembourgeois et de notre association. Avec son épouse, la Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte, il a e.a. maintes fois participé au traditionnel Gala de la Presse Sportive avec proclamation des meilleurs sportifs de l'année. En décembre 1999, au Casino 2000 à Mondorf-les-Bains, il a été honoré par sportspress.lu pour ses immenses mérites en tant qu'ambassadeur du sport luxembourgeois dans le monde entier. Nous garderons du Grand-Duc Jean la mémoire d'un Souverain exemplaire et d'un homme attachant. Nous exprimons à la famille grand-ducale nos plus sincères condoléances et nous leur souhaitons beaucoup de courage pour traverser ces moments difficiles.»
La célèbre joueuse de tennis luxembourgeoise, Mandy Minella, a également publié un message, très simple, sur Twitter en hommage au Grand-Duc.
Michel Wurth, le président d'ArcelorMittal Luxembourg: «C'est une réaction de grande tristesse. J'ai de bons souvenirs avec le Grand-Duc Jean. La première fois que je l'ai rencontré, j'étais chez les louveteaux lors d'un camp de la Pentecôte. La dernière fois que je l'ai vu, c'était il y a 15 jours au forum Stand, Speak, Rise Up. A cette époque, il était venu soutenir la Grande-Duchesse. ça fait 55 ans entre les deux rencontres, ça ne me laisse pas indifférent. Ce qui m'a frappé, c'est la proximité avec l'économie.
En tant que chef d'Etat, il s'intéressait à ce qu'il se passait sur le terrain, la manière dont il s'intéressait au dur travail physique. C'est sous son impulsion que la maison grand-ducale s'est engagée dans la diversification économique du pays. Des entreprises comme Goodyear et Dupont de Nemours sont venues. Dans les années 60, le pays ne pouvait pas vivre uniquement avec l'acier. Il a rendu des services très éminents. C'est lui qui a incarné la modernisation du pays. C'est sous son règne que Luxembourg est devenue une capitale européenne. Il était très proche de son peuple. Il savait tenir le rang du pays, il était respecté par les grands de ce monde».
Michel Maquil, ancien président de la Bourse de Luxembourg, réagit: «Je me souviens très bien de lui. Il était extrêmement gentil. Peu après son abdication, il a visité la Bourse de Luxembourg. Il s'est intéressé au travail de tout le monde. Il est allé voir ce que faisaient les différentes personnes, il observait de manière très intéressée, il posait des questions. Il voulait comprendre le fonctionnement du marché. Il mettait les gens à l'aise. Il était très anglophile, il parlait un anglais parfait. Il pouvait promouvoir l'image du Luxembourg. Le Grand-Duc Jean a largement contribué à la modernisation de l'économie. Pour moi, le Luxembourg moderne commence en 1963 après la fête du millénaire. Je trouve que c'est cette période-là qu'il a accompagnée avec beaucoup de dignité.»
De l'autre côté de la frontière, plusieurs médias français ont également relayé la triste nouvelle. Xavier Paluszkiewicz, député LREM de Meurthe-et-Moselle s'est également exprimé à ce sujet sur Twitter.
Le maire de Nancy. Laurent Hénart a également communiqué quelques lignes: «Au nom de tous les Nancéiens, j’adresse à la nation luxembourgeoise et ses autorités, notamment la famille grand-ducale et le premier ministre Xavier Bettel, nos sincères condoléances.Le Luxembourg est un partenaire essentiel de Nancy et de notre région. Ensemble, nous partageons une passion commune pour l’Europe, que nous faisons vivre au quotidien. Chaque jour, plus de 100.000 Lorrains s’y rendent pour travailler. Luxembourg participe chaque année à notre Mai de l’Europe et le pays sera l’invité d’honneur de l’édition 2019 des Fêtes de Saint-Nicolas à Nancy.En tant que député, j’avais l’honneur de présider le groupe d’amitié franco-luxembourgeoise, qui m’a permis de créer de multiples liens au service du développement de Nancy. Au nom de notre ville, j’adresse à tous les Luxembourgeois un message d’amitié et de fraternité».
Le Président de la région Grand Est, Jean Rottner, a fait part de son «amitié et son respect à la famille grand-ducale», tout en soulignant que le «Luxembourg est un pays frère».
En Belgique aussi, «Le Grand-duc Jean était une personnalité unanimement respectée et très aimée tant en Belgique qu’au Luxembourg. Son courage, sa dignité et son sens élevé du devoir nous resteront comme un exemple. Le vide laissé par sa disparition est immense, la Belgique entière partage la douleur du peuple luxembourgeois», a souligné la Cour.
Le roi Philippe et la reine Mathilde salueront sa dépouille ce mardi 23 avril après-midi. Le roi Albert et la princesse Astrid devraient également faire le déplacement.
Pierre Gramegna, le ministre des Finances luxembourgeois s'est également exprimé: «Je garde un souvenir très vif et intense de la visite d'État du grand-duc Jean au Japon en 1999 – qui fut d'ailleurs sa dernière en tant que chef d'État. C'était l'occasion d'illustrer l'étroitesse des liens qu'il a su tisser au cours de son règne, non seulement avec Sa Majesté l'Empereur, mais avec les principaux chefs d'État du monde entier. Au cours de cette visite, à laquelle participait une très grande délégation économique, il avait montré par ailleurs combien les entreprises luxembourgeoises – des PME jusqu'aux acteurs financiers – lui tenaient à cœur. Pendant les 36 ans de son règne, l'économie s'est transformée en passant de la sidérurgie aux services, et Luxembourg est devenue une capitale des institutions européennes, ainsi qu'un centre financier de relief, » a-t-il indiqué.