Apprenez à jouer avec la gestion du stress
Consultante en ressources humaines, Isabelle Wachenheim a créé un jeu pour que les salariés puissent s'exprimer sur les tensions liées à leur travail, à leur hiérarchie. Trouver des améliorations mérite bien de jeter les dés.
Isabelle Wachenheim a créé un jeu pour que les salariés puissent s'exprimer sur les tensions liées à leur travail, à leur hiérarchie © PHOTO: Pierre Matgé
Des cases, des cartes, des pions, des dés. A priori, rien ne distingue Zen 52 d'un autre jeu de plateau. Sauf que cette fois, c'est du sérieux. «Plus exactement une forme ludique pour aborder une problématique grave : le mal-être des salariés», précise Isabelle Wachenheim. Rodée aux interventions en entreprises ou auprès de salariés, la formatrice RH cherchait à renouveler son approche, elle a donc trouvé ce moyen.
Avec Zen 52, rien à gagner. Si ce n'est recevoir quelques éclairages sur le stress, sa gestion, ses premiers signes, ses risques psychosociaux. Surtout, à chaque case, les participants en apprennent plus sur eux-mêmes, sur la santé au travail, sur les bonnes ou mauvaises pratiques de management et, bien sûr, sur les parades pour se défaire d'un stress trop dévastateur. «En jouant, il est plus facile d'apprendre mais aussi que les langues se délient», note Isabelle Wachenheim.
Lire aussi :Le burn-out de plus en plus fréquent au Luxembourg
Car le rôle de l'intervenante n'est pas seulement d'animer la partie. A elle le soin de collecter les témoignages, les émotions, les ressentis et les possibles améliorations attendues pour les remonter à l'entreprise qui a fait appel à ses services via sa société Space & Time.
«L'anonymat est garanti, histoire de pouvoir échanger en toute franchise. Seulement le but est bien de déterminer ce qui peut clocher dans une organisation du travail et nuit au bien-être des employés comme au rendement», souligne la spécialiste en médiation.
Des cases bonus pour souffler
Au fil des cases et des cartes retournées, le climat régnant, la charge de travail, les heures travaillées en trop grand nombre, les rapports entre services, entre salariés vont se dessiner. «Parfois, les gens vont aussi parler d'exemples qu'ils connaissent dans leur entourage pour expliquer en creux ce qu'ils vivent ou ne veulent plus subir. Il faut savoir entendre donc.»
Lire aussi :La vie professionnelle prend le pas sur le privé
Et pour que la partie reste empreinte de bonne humeur, les cases bonus sont faites pour souffler. Rappelant aux différents partenaires que sourire, être poli, faire une pause, aider son collègue, regarder la photo de ses proches ou un cliché de ses plus belles vacances, un peu de bienveillance collective peuvent améliorer simplement une situation tendue.
«Le stress ne provient pas uniquement de son supérieur ou de l'organisation même du travail. Parfois, l'on est soi-même la cause et la victime de cette tension. Il faut donc prendre conscience de ce que l'on peut changer», indique Isabelle Wachenheim qui, par le passé, a travaillé dans le secteur médical puis bancaire.
«Du jeu doit se dégager un potentiel d'actions pour soi, l'équipe, les managers. Et il ne sera possible de dire que quelqu'un a gagné que si chacun trouve une amélioration après ce qui, en réalité, constitue un mini-audit sur l'état de stress.» Alors, prêt à lancer le dé?