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ArcelorMittal: la reprise d'Ilva repoussée à mi-septembre

Le gouvernement italien a annoncé mardi soir repousser la reprise d'Ilva par ArcelorMittal à la mi-septembre pour des raisons à la fois environnementales et d'emploi.

© PHOTO: Guy Jallay

L'arrivée au pouvoir d'une nouvelle coalition en Italie aura-t-elle un impact sur les cessions d'actifs par le géant mondial de la sidérurgie? La question est loin d'être tranchée mais le ministre du Développement et du Travail, Luigi Di Maio, a annoncé le report à la mi-septembre de la prise de contrôle par ArcelorMittal prévue pour le 1er juillet. Et cela se fera sans "coût économique supplémentaire pour l'Etat", a indiqué le ministre dans un communiqué publié tard mardi.

Car le principal site d'Ilva est celui de Tarente, dans les Pouilles (sud), confronté à de sérieux problèmes d'environnement.

La fin des émissions polluantes

Or le contrat de gouvernement passé entre les deux principales forces politiques italiennes, le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite), prévoit la fin des émissions polluantes sur ce site, et le nouvel exécutif étudie la possibilité de renforcer les exigences environnementales. "Les habitants de Tarente ont le droit de pouvoir respirer de nouveau, et nous le devoir d'examiner chaque page du dossier avec l'attention maximale", a souligné M. Di Maio.

ArcelorMittal doit acquérir le groupe pour 1,8 milliard d'euros, une somme étalée sur 5 ans. Il s'est aussi engagé à investir 2,3 milliards d'euros pour moderniser Ilva, en particulier pour accélérer la dépollution de Tarente et moderniser les usines.

Outre la question environnementale, le délai de deux mois et demi doit permettre de trouver un accord entre ArcelorMittal et les syndicats sur le niveau d'emploi. Le géant mondial prévoit de reprendre 10.000 des 14.000 salariés du groupe (qui deviendront 8.500 en 2023), tandis que 2.500 resteront sous la responsabilité de l'administration extraordinaire de la vieille Ilva au moins jusqu'en 2023, pour des travaux liés à l'environnement. Les syndicats réclament une garantie pour tous les travailleurs.

Dans le cadre de son enquête approfondie, la Commission a examiné plus de 800.000 documents internes et tenu compte du retour d'information donné par plus de 200 clients. Le 8 mai, Bruxelles avait donné son accord sous condition de cessions de certains actifs. ArcelorMittal a proposé une série d'engagements, qui répondent intégralement aux préoccupations de la Commission liées aux produits plats en acier au carbone laminés à chaud, laminés à froid et galvanisés. ArcelorMittal a notamment proposé de céder un vaste portefeuille d'actifs de production en Belgique (Liège), en République tchèque (Ostrava), au Luxembourg (Dudelange), en Italie (Piombino), en Roumanie (Galati) et dans l'ancienne République yougoslave de Macédoine (Skopje). ArcelorMittal a aussi offert de céder plusieurs actifs de distribution en France et en Italie.

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