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ArcelorMittal: Un plan de sauvetage pour Schifflange et Rodange

Un avenant au plan «Lux 2011» a été signé jeudi par les membres du gouvernement, syndicats et direction d'ArcelorMittal. Son objectif: stopper les pertes subies actuellement par les sites de Schifflange et Rodange. Ce qui implique une réduction des effectifs de 262 personnes sur les deux sites.

Le site de Schifflange

Le site de Schifflange © PHOTO: Serge Waldbillig

Un avenant au plan «Lux 2011» a été signé jeudi par les membres du gouvernement, syndicats et direction d'ArcelorMittal.

Son objectif: stopper les pertes subies actuellement par les sites de Schifflange et Rodange. Ce qui implique une réduction des effectifs de 262 personnes sur les deux sites.

Le plan Lux2011, qui prévoit les investissements à réaliser sur les sites sidérurgiques luxembourgeois et l'évolution du nombre de personnel «n'avait pas prévu la crise» a relevé jeudi, non sans ironie, le ministre de l'Economie Jeannot Krecké. D'où la nécessité de l'adapter.

Eviter la fermeture des sites de Schifflange et Rodange

Les produits réalisés sur les sites de Schifflange et Rodange, essentiellement destinés à la construction, souffrent actuellement d'une surproduction de 33% à 50% en Europe a expliqué Michel Wurth, membre de la direction générale d'ArcelorMittal, prédisant qu' «il y aura des fermetures» de sites.

Afin que Rodange et Schifflange n'en fassent pas partie, il faudra baisser les coûts de production a expliqué le ministre de l'Economie, Jeannot Krecké. Si des mesures techniques, telles la réduction des coûts de transports entre les sites, ont été évoquées, une importante réduction du personnel est également prévue.

Le site de Rodange

Le site de Rodange © PHOTO: Serge Waldbillig

130 personnes réaffectées à Belval et Differdange

Il est prévu de poursuivre avec 262 salariés de moins a annoncé le ministre du Travail, Nicolas Schmit (actuellement les deux sites comptent 888 salariés).

Fidèle à l'esprit de la tripartite et du modèle luxembourgeois, il ne sera procédé à aucun licenciement. La moitié de ces personnes seront ainsi réaffectées sur les sites de Belval et Differdange.

Quant aux quelque 130 personnes restantes, elles seront incités à profiter d'une pré-retraite-solidarité (pour les plus de 57 ans) tandis que les personnes restantes seront affectées à une cellule de reclassement.

«Depuis 33 ans, les solutions n'ont pas changé fondamentalement»

Concrètement, cela signifie que des salariés seront affectés à des travaux par exemple d'entretien, habituellement effectués par des sous-traitants.

Une personne peut être au maximum deux semaines par mois dans une telle cellule, période durant laquelle l'Etat lui verse 80% de son salaire (90% si elle suit une formation), ArcelorMittal versant le reste de sorte que le salarié conserve l'intégralité de son salaire.

«Depuis 33 ans, les solutions n'ont pas changé fondamentalement», a fait remarquer John Castegnaro, président de l'asbl sidérurgie qui regroupe OGB-L et LCGB.

Michel Wurth, Jeannot Krecké, Nicolas Schmit et John Castegnaro (de g. à dr.)

Michel Wurth, Jeannot Krecké, Nicolas Schmit et John Castegnaro (de g. à dr.) © PHOTO: Gerry Huberty

7,75 millions d'investissements

En parallèle, ArcelorMittal s'est engagé à investir 7,75 millions pour la modernisation des deux sites et leur permettre d'améliorer la qualité des produits, histoire d'essayer de se démarquer de la concurrence.

Cela fait deux ans et demi que les déficits «importants», selon les propos de Nico Reuter», CEO North Region Long Carbon Europe (ArcelorMittal). Les mesures seront mis en en place «très vite», souligne encore Nico Reuter.

L'objectif est de redevenir rentable au plus vite, si possible d'ici la fin de l'année. Car en automne, la tripartite sidérurgie siègera à nouveau afin de réaliser le prochain plan de développement du secteur sidérurgique, le successeur du plan «Lux 2011». Il sera alors question, ni plus ni moins, que de l'avenir de la sidérurgie au Luxembourg.

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