Virgule

Asselborn défend les fonctionnaires européens

Le départ annoncé de la Chafea pousse le ministre des Affaires étrangères à monter au créneau. Soutenu par les eurodéputés luxembourgeois, ce dernier a indiqué avoir entamé des actions pour préserver le statut de capitale européenne de la première ville du pays.

Pour Asselborn, les enjeux de la décision de Bruxelles vont bien au-delà du simple déménagement d'une institution européenne dans la capitale belge.

Pour Asselborn, les enjeux de la décision de Bruxelles vont bien au-delà du simple déménagement d'une institution européenne dans la capitale belge. © PHOTO: Guy Jallay

Anne-Sophie de Nanteuil

Faire infléchir la décision de Bruxelles. Tel est l'engagement qu'a pris Jean Asselborn mercredi matin face aux députés. Une prise de position qui intervient trois semaines après l'annonce du déménagement dans la capitale belge de la Chafea, en charge d’exécuter les programmes liés aux consommateurs, à la santé, à l’alimentation et à l’agriculture.

Déterminé à conserver l'agence sur le sol luxembourgeois, le ministre des Affaires étrangères a ainsi annoncé «en contact» avec le commissaire européen au Budget et à l’Administration, Johannes Hahn et avoir envoyé une lettre «pour s’opposer aux plans de la Commission européenne», selon le résumé de la Chambre des députés.

Lire aussi :L'Europe de moins en moins «luxembourgophile»

Une démarche soutenue par la classe politique, toutes tendances confondues. Les élus européens ont ainsi annoncé préparer «une action concertée». De leur côté, les députés se sont mis d’accord sur la rédaction d’une résolution exprimant le soutien de la Chambre au gouvernement et visant à maintenir l’agence installée à Gasperich depuis sa création en 2005.

Une mobilisation importante qui pourrait sembler étonnante pour une institution qui emploie quelque 80 employés au Grand-Duché. Mais les enjeux vont bien au-delà du simple déménagement de la Chafea dans la capitale belge. Dans une question parlementaire début mai, Charles Goerens (DP) s'interrogeait ainsi sur un tel transfert, se demandant s'il ne s'agissait pas du «début de l'érosion du Luxembourg en tant que site de l'Union européenne (UE)».

Lire aussi :Xavier Bettel, défenseur des fonctionnaires européens

Car le Grand-Duché apparaît de moins en moins attractif aux yeux de la Commission européenne. En novembre 2019, le ministre avait d'ailleurs plaidé pour offrir de meilleures conditions à ses travailleurs. Avec un objectif : rester attractif. Car le pays semble de moins en moins apprécié des fonctionnaires de l'UE eux-mêmes. Parmi les principales raisons : le coût de la vie, le prix des loyers ou encore les problèmes de transports.

Reste que le Luxembourg ne peut «qu’offrir les meilleures conditions possible pour que l’agence continue à bien y fonctionner», rappelle Jean Asselborn. Car la Commission européenne demeure la seule compétente pour la gestion de ses agences. Officiellement, la Commission européenne maintient toutefois sa présence au Luxembourg. Selon les chiffres de la Chambre des députés, quelque 14.000 personnes travaillent pour les institutions de l’Union européenne depuis le Grand-Duché.

Sur le même sujet

Sur le même sujet