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Asselborn reste au top, Dieschbourg fait un flop

L'enquête Politmonitor 2019 réalisée pour le compte du «Luxemburger Wort» et de «RTL» contient quelques surprises. Si le ministre des Affaires étrangères continue de truster le haut du classement «compétence et notoriété», les scores obtenus par Déi Gréng et le CSV apparaissent comme révélateurs.

A 70 ans, Jean Asselborn (LSAP) reste perçu comme l'homme politique le plus compétent et le plus sympathique, devant Xavier Bettel (DP) et Romain Schneider (LSAP).

A 70 ans, Jean Asselborn (LSAP) reste perçu comme l'homme politique le plus compétent et le plus sympathique, devant Xavier Bettel (DP) et Romain Schneider (LSAP). © PHOTO: Gilles KAYSER

Danielle Schumacher

Les élections législatives d'octobre 2018 ayant bouleversé les équilibres en place lors de la dernière législature, les résultats du Politmonitor 2019 en font écho. Réalisée par TNS Ilres entre le 3 et le 14 octobre pour le compte du Luxemburger Wort et de RTL, l'enquête d'opinion sur la perception de la «compétence et notoriété» de la classe politique luxembourgeoise fait émerger des résultats bien différents de ceux de mai 2018. Et ce, pour la simple et bonne raison de l'émergence de nombreux nouveaux visages.

Au sommet du classement, les choses n'évoluent guère. Jean Asselborn (LSAP), ministre des Affaires étrangères, conserve une fois encore son titre avec une perception positive moyenne de 85%, soit une avance confortable sur Xavier Bettel (DP) - 78% - et Romain Schneider (LSAP) - 59%. En obtenant trois points par rapport au dernier sondage, le Premier ministre gagne également une place au classement. De son côté, le ministre de la Sécurité sociale voit son score en recul par rapport à mai 2018 (-5 points de pourcentage) mais se hisse tout de même sur le podium des personnalités politiques les plus compétentes.

Le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn (à gauche) et le vice-Premier ministre Etienne Schneider (à droite) peuvent se féliciter. Quatre socialistes figurent parmi les cinq premières personnalités du Politmonitor.

Le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn (à gauche) et le vice-Premier ministre Etienne Schneider (à droite) peuvent se féliciter. Quatre socialistes figurent parmi les cinq premières personnalités du Politmonitor. © PHOTO: Guy Jallay

Derrière le trio de tête, deux autres hommes politiques du LSAP, le vice-Premier ministre Étienne Schneider et le chef de fraction Alex Bodry complètent les cinq premiers. Le chef de file socialiste obtient une moyenne de 57 % (46% en sympathie et 68% en compétences), contre 54% pour l'ancien bourgmestre de Dudelange, score inchangé par rapport à mai 2018.

Du côté des nouveaux visages, Taina Bofferding (LSAP), ministre de l'Intérieur, tire son épingle du jeu en se classant à la 13e position. Avec 48% d'approbations, elle obtient un score supérieur à son prédécesseur au ministère de la rue Beaumony, Dan Kersch, qui a perdu un point de pourcentage (45%).

Nouvelle ministre de l'Intérieur, Taina Bofferding recueille 48% d'opinions favorables.

Nouvelle ministre de l'Intérieur, Taina Bofferding recueille 48% d'opinions favorables. © PHOTO: Guy Wolff

Du côté des nouveaux visages, Taina Bofferding (LSAP), ministre de l'Intérieur, tire son épingle du jeu en se classant à la 13e position. Avec 48% d'approbations, elle obtient un score supérieur à son prédécesseur au ministère de la rue Beaumony, Dan Kersch, qui a perdu un point de pourcentage (45%).

Situation bien différente pour l'autre nouvelle ministre LSAP, Paulette Lenert, qui n'obtient que 28 % d'approbations et se classe à l'avant-dernière place de ce classement 2019. La ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire paie sa faible visibilité, puisqu'un tiers des répondants assure ne pas du tout la connaître. Le président du parti, Franz Fayot, fait également son apparition dans le Politmonitor. Il y recueille un score de 40% et une 23e place.

Derrière le top 5 trusté par le LSAP, la situation apparaît plus colorée. Le ministre des Finances Pierre Gramegna (DP) se classe sixième avec un score moyen (53%) en progression de deux points de pourcentage par rapport à 2018. Bettel et Gramegna constituent les seuls politiciens libéraux à figurer dans le top 10. Les autres membres du DP apparaissent pour leur part dans le milieu du classement. Corinne Cahen (DP), ministre de la Famille, fait un bond en avant pour arriver en 16e position, avec 44% d'opinions positives. En 2018, elle se classait 27e.

Avec Xavier Bettel, Pierre Gramegna est le seul libéral présent dans le top 10 de ce Politmonitor 2019.

Avec Xavier Bettel, Pierre Gramegna est le seul libéral présent dans le top 10 de ce Politmonitor 2019. © PHOTO: Guy Wolff

Même score (44%) pour Lex Delles (DP), ministre des Classes moyennes, et Fernand Etgen (DP), président de la Chambre des députés, qui figure également en 16e position. Une première pour l'ancien bourgmestre de Mondorf, tandis que l'ancien ministre de l'Agriculture recule de trois points de pourcentage. Un recul de même ampleur pour Marc Hansen (DP), ministre de la Fonction publique, qui se classe 20e.

Le ministre de l'Éducation, Claude Meisch (DP,) peut cependant se réjouir. D'une part, car il abandonne la dernière position décrochée lors de la dernière enquête d'opinion pour être en 28e position. Et d'autre part, car il gagne en sympathie (+ 3) et en compétence (+ 4). Ce qui lui octroie un score moyen de 34%. Eugène Berger n'y parvient pas. Une performance que ne parvient pas à réaliser le chef de fraction DP qui enregistre 31% d'opinions positives (31e place).

Surprises venues des écologistes

Les changements les plus importants se produisent chez Déi Gréng. La nouvelle ministre de la Justice, Sam Tanson, décolle. Avec 52% d'opinions favorables, elle enregistre une hausse de huit points de pourcentage par rapport au dernier sondage, ce qui la propulse à la septième place du classement général, devant tous ses collègues de parti.

Tout l'inverse de la perception de Carole Dieschbourg, directement mise en cause dans l'affaire Traversini. Après une septième place en juin 2018, elle dégringole à la 20e place, perdant au total 18 points de pourcentage (sympathie -17, compétence -19). Parmi Déi Gréng, seuls les deux coprésidents Christian Kmiotek (30%) et Djuna Bernard (24%) font pire.

 Mise à mal dans le dossier Traversini, Carole Dieschbourg passe d'un score de 60% à 42% d'approbation.

Mise à mal dans le dossier Traversini, Carole Dieschbourg passe d'un score de 60% à 42% d'approbation. © PHOTO: Pierre Matgé

Tout l'inverse de la perception de Carole Dieschbourg, directement mise en cause dans l'affaire Traversini. Après une septième place en juin 2018, elle dégringole à la 20e place, perdant au total 18 points de pourcentage (sympathie -17, compétence -19). Parmi Déi Gréng, seuls les deux coprésidents Christian Kmiotek (30%) et Djuna Bernard (24%) font pire.

Pour François Bausch, qui a récemment été confronté au débat sur la protection des données personnelles, les dégâts sont limités. Le vice-Premier ministre et ministre de la Mobilité passe de la 13e à la 10e place, mais voit son score d'approbations en recul (-3).

Les deux nouveaux ministres écolos, Claude Turmes et Henri Kox, se portent bien. Le premier atterrit directement à la dixième place, au même niveau que François Bausch (50%), tandis que le second arrive au 19e rang pour sa première évaluation dans le Politmonitor, avec 43 % d'approbations. La chef de la fraction, Josée Lorsché, obtient, elle, un score moyen de 30 %.

Recul de l'opposition

Les changements observés dans les partis de la coalition touchent l'opposition à des degrés divers. Après son retrait du devant de la scène, Claude Wiseler, ancienne tête de liste CSV aux législatives, obtient 52% d'approbations (-9) mais continue de susciter les soutiens, puisque classé première personnalité des chrétiens-sociaux. Il occupe ainsi la septième place de ce Politmonitor 2019. Cependant, le secrétaire général du parti, Félix Eischen, occupe la neuvième place avec un taux d'approbations de 51%. À noter que si Wiseler obtient de bons résultats en termes de compétence (55%), Eischen est jugé plus convaincant en termes de sympathie (57%).

Martine Hansen, chef de la fraction CSV, recule légèrement par rapport à 2018, à 46% d'opinions positives (-1). Elle se classe 14e. Les résultats de Frank Engel et de Serge Wilmes, les deux rivaux permanents, apparaissent également comme intéressants. Pour la première fois dans le Politmonitor tous les deux, Wilmes devance le président du parti avec 42% d'approbations (20e place), ce dernier obtenant une moyenne de 39% (25e place).

Serge Wilmes (g.) se place devant le président du CSV Frank Engel (d.), selon les résultats du Politmonitor.

Serge Wilmes (g.) se place devant le président du CSV Frank Engel (d.), selon les résultats du Politmonitor. © PHOTO: Guy Jallay

Laurent Mosar, qui a récemment lancé le débat Casier judiciaire bis avec Gilles Roth, se classe en 23e position, avec une note d'approbation de 40%. Georges Mischo, véritable surprise lors des élections municipales d'Esch et nouveau député depuis les législatives, ne marque pas vraiment de points. Seulement 32% des répondants le considèrent sympathique ou compétent (30e place).

Il en va de même pour Sven Clement des Piraten. Après son entrée au Parlement, il n'arrive pas à convaincre dans les sondages (33% d'opinions positives, 29e place). Marc Baum (déi Lénk) fait légèrement mieux avec 36% d'approbations et une 26e place. Enfin, Gast Gibéryen (ADR) reste perçu comme compétent et sympathique, puisqu'il termine à la 10e place de ce Politmonitor 2019 (+4).

Gast Gibéryen, vétéran de l'ADR, gagne quatre points de pourcentage et se classe au 10e rang du Politmonitor.

Gast Gibéryen, vétéran de l'ADR, gagne quatre points de pourcentage et se classe au 10e rang du Politmonitor. © PHOTO: Guy Jallay

• Le sondage d'opinion représentatif Politmonitor a été réalisé par TNS Ilres pour le compte du Luxemburger Wort et de RTL. Entre le 3 et le 14 octobre 2019, 1.027 les résidents ayant le droit de vote ont été interrogés. L'enquête a été réalisée en ligne via MyPanel de TNS Ilres. Les données brutes ont été pondérées en fonction des variables suivantes : groupe d'âge, sexe, zone résidentielle, profession et niveau d'éducation (données Statec). La marge d'erreur pourrait se situer entre 1,9 et 4,3 points de pourcentage. Les informations sur la méthodologie ont été déposées auprès de l'ALIA (alia.lu).

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