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Luxembourg

Avant la rentrée scolaire, l'épreuve des fournitures

C'est bientôt l'heure du retour en classe au Luxembourg. Mais avant la rentrée du jeudi 15 septembre, il s'agit de remplir le cartable en suivant, si possible scrupuleusement, la liste des fournitures scolaires.

Avant la rentrée, la course aux fournitures scolaires est une étape incontournable.

Avant la rentrée, la course aux fournitures scolaires est une étape incontournable. © PHOTO: Photo d'illustration : Shutterstock

Jeudi 15 septembre sonnera l'heure de la rentrée dans les établissements scolaires du Luxembourg. Après deux mois de vacances, il faut s'y préparer tout doucement. Pour les parents, il y a un passage quasi obligé, parfois redouté, autant pour sa pénibilité que pour la facture à l'arrivée : l'achat des fournitures scolaires.

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Concernant l'aspect financier, une question peut se poser en région frontalière : est-il plus avantageux de faire ses courses au Luxembourg, en France ou en Belgique ? Nous nous sommes donc lancés dans un petit test comparatif. Point de départ : quinze produits demandés dans une liste d'un écolier de 8 ans (cycle 3 au Luxembourg, CE2 en France et 3e primaire en Belgique). Nous avons fait le choix d'aller dans les rayons d'un hypermarché d'une même enseigne, présente près de la frontière dans les trois pays. Enfin, nous avons sélectionné des produits identiques dans chaque magasin, en mêlant volontairement marques premium et distributeur. Voici le résultat.

A première vue, il serait donc plus avantageux d'aller en France. Il faut tout de même préciser que la rentrée ayant déjà eu lieu en Lorraine, certains produits sont en promotion pour vider les rayons. D'où un écart de prix parfois surprenant pour un même article.

Proposer différentes marques sur la liste ?

Evidemment, pour un adolescent, notamment un lycéen, la facture peut être bien plus élevée avec la multiplication des matières et les desiderata des enseignants : tel format, telle marque... Et c'est sans compter le sac ou encore les nouvelles tenues vestimentaires. «Pour les ménages qui ont deux ou trois enfants et des revenus modestes, le mois de septembre est toujours compliqué», souligne Clara Dos Reis, à la fois enseignante auprès de tout-petits et active au sein de la Fapel, la Fédération des associations de parents d'élèves du Luxembourg.

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Cette question des demandes précises de certains professeurs pour les fournitures fait d'ailleurs réagir le président de la Fapel, Charles Krim. «Il faudrait peut-être tenir compte, désormais, de l'évolution de la population luxembourgeoise et des moyens de certaines familles. (...) Souvent, sur les listes, il est précisé une marque. Je comprends que les enseignants veulent travailler avec du matériel de qualité. Mais je pense qu'il faudrait aussi proposer un deuxième produit, moins onéreux tout en répondant au critère de qualité. Tout le monde n'a pas la possibilité d'acheter les grandes marques.»

Quelles aides de rentrée selon le pays ?

Au Luxembourg. L'allocation de rentrée scolaire est versée au mois d'août. Son montant : 115 euros par enfant à partir de 6 ans, 235 euros par enfants à partir de 12 ans. Les travailleurs frontaliers peuvent en bénéficier mais la somme peut être modulée en fonction des aides éventuelles perçues dans le pays de résidence.

En France. L'allocation de rentrée scolaire a été également versée au mois d'août. Pour la toucher, il ne faut pas dépasser un certain plafond de revenus. Elle concerne les 6-18 ans et son montant varie ensuite selon l'âge de l'enfant, de 392 à 428 euros.

En Belgique. L'aide de rentrée est versée à toutes les familles, et concerne même les enfants qui ne vont pas à l'école. Comme en France, il y a différentes catégories d'âge, différentes critères d'attribution et donc différents montants, de 22 à 129 euros par enfant.

Côté manuels scolaires, la question ne se pose pas. Depuis la rentrée scolaire 2018-2019, ils sont gratuits. Une sacrée économie ! A ce sujet, la Fapel rappelle que plutôt que de les laisser trainer au fond d'un tiroir ou, pire, de les jeter une fois qu'ils n'ont plus d'utilité pour les élèves, ces livres peuvent connaître une seconde vie. «A la Fapel, nous essayons de répondre aux besoins d'associations, d'organismes pédagogiques qui ne peuvent pas prétendre à cette gratuité des manuels. Nous demandons de nous ramener ces livres usagés, pour que nous puissions les redistribuer à différentes organisations», détaille Charles Krim.

Les cantines et maisons relais prises d'assaut

Après la gratuité des manuels scolaires, cette rentrée 2022 est synonyme d'une nouvelle aide forte du gouvernement luxembourgeois : la gratuité de la cantine et des activités périscolaires en maisons relais, alors que le chèque service faisait déjà sensiblement baisser la facture.

Evidemment louable sur le papier, cette petite révolution, actée le 12 juillet par la Chambre des députés, pourrait toutefois se heurter à la réalité du terrain, à en croire Clara Dos Reis. «Dans la commune où je travaille, il y a beaucoup plus de demandes que de disponibilités. Les structures ne peuvent pas accueillir plus d'enfants qu'elles n'en avaient déjà. Je pense qu'il va y avoir un problème, car les communes n'ont pas pu mettre plus de moyens en place en si peu de temps.» Sur ce front, la rentrée pourrait s'annoncer compliquée.

Une rentrée sans masque

C'est un retour à la normalité pour cette rentrée 2022, même si les dernières semaines de l'année scolaire 2021-2022 avaient déjà donné le ton. Pour l'heure, il n'y a plus de restriction sanitaire, pour le plus grand plaisir des enfants comme des enseignants. «Déjà en juillet, nous avons pu accueillir les parents en présentiel pour les bilans et la plupart des écoles ont pu organiser leur fête de fin d'année, c'était magnifique, savoure Clara Dos Reis. Accueillir des enfants, notamment des tout-petits, avec un masque, c'était pas chouette.» Pourvu que cette situation perdure...

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