Avec la patrouille de police sur la Schueberfouer
Ce mercredi, la Schueberfouer prend fin. Le "Luxemburger Wort" a suivi les policiers lors d'une de leurs dernières nuits de travail.
Prise de poste à 21 heures : les agents de la Lima Fouer, le nom du service sur la Schueberfouer, lors de leur dernière tournée de la nuit de lundi. © PHOTO: Marc Wilwert
Tandis que «Am Stall», la star allemande du Ballermann, Mickie Krause, incite les visiteurs à grimper sur les tables en bois et à hurler «Reiss die Hütte ab!» à travers le chapiteau de l'avenue Scheffer, Georges Beffort espère, quelques mètres plus loin, que cette nuit-là, ni les cabanes ne brûleront, ni les personnes alcoolisées n'atterriront devant son poste. Le commissaire de police est chef d'équipe dans le conteneur blanc qui sert de permanence pendant trois semaines à l'entrée principale de la Schueberfouer.
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Ce lundi de foire attire des milliers de visiteurs à la «Fouer», qui font un détour par le champ du Glacis depuis la braderie avant de rentrer chez eux. L'antépénultième soirée de la fête foraine annonce non seulement la fin des vacances d'été, mais aussi le passage à l'automne, comme on le verra un peu plus tard.
Peu avant 22h30, ça s'agite sur la radio de Georges Beffort. Ce sont les agents de sécurité du «Stall». Un homme s'est «fait remarquer négativement», note Beffort. Quelques minutes plus tard, deux policiers reviennent avec l'homme en question. Il a bu trop d'alcool et s'est battu avec les agents de sécurité sous le chapiteau parce qu'il a confondu l'entrée avec la sortie et qu'il a crié de manière agressive.
Terminus : les personnes ivres qui représentent un danger pour elles-mêmes et pour les autres sont placées en cellule de dégrisement. © PHOTO: Marc Wilwert
Ivrognes et objets trouvés
L'homme vacille, tout comme son acuité visuelle. Parce qu'il représente un danger pour lui-même et pour les autres, il doit attendre dans le conteneur son transfert en cellule de dégrisement. Sa nuit se terminera au commissariat central de Verlorenkost, après qu'un médecin aura certifié qu'il est apte à être arrêté.
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Des personnes ivres et des objets perdus, tels sont les problèmes les plus fréquents auxquels Georges Beffort et ses huit collègues sont confrontés pendant les trois semaines de Schueberfouer. Dans la boîte rouge des objets trouvés, qui se trouve à côté du bureau de Beffort, atterrissent des portefeuilles, des bijoux, des vestes, des peluches, des clés perdus. «Il y a eu des jours où la boîte était pleine à craquer», dit Beffort.
Il tient la barre au rond-point Schuman : le commissaire Georges Beffort dirige le poste de police de la Schueberfouer. © PHOTO: Marc Wilwert
Aujourd'hui, seule une carte de crédit dorée attend encore son propriétaire. La plupart des pertes sont déclarées après que des objets de valeur sont restés dans les manèges ou s'en sont échappés. Ou lorsque quelqu'un se fait voler dans une bousculade. «Parfois, les propriétaires ne remarquent que le soir qu'il manque quelque chose, et sont d'autant plus étonnés que quelqu'un nous ait apporté un portefeuille trouvé».
1.348 enfants enregistrés
Mais il arrive aussi que des personnes se perdent, comme cette dame âgée l'autre jour, qui a retrouvé sa famille grâce aux recherches obstinées des policiers. Il existe une procédure d'enregistrement spéciale pour les enfants. Les parents peuvent venir avec leurs enfants dans le conteneur et y faire inscrire leur progéniture. Les enfants reçoivent ensuite un autocollant sur leur t-shirt, où sont notés le nom de l'enfant et le numéro de téléphone du poste de police. Si l'enfant se perd, il peut demander de l'aide à un adulte qui appellera ensuite la police, laquelle réunira l'enfant et ses parents.
1.348 enfants ont été enregistrés auprès de la police pendant cette édition de Fouer. «Mais aucun ne s'est perdu», déclare Georges Beffort. «Peut-être que les enfants sont déjà prudents grâce à leur autocollant, car ils sont ainsi sensibilisés», suppose Beffort. Les enfants perdus sont ceux qui n'ont pas été enregistrés auparavant.
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Quatre paires de policiers font des rondes à intervalles réguliers sur la place, regardent ce qui se passe, répondent aux questions des visiteurs qui cherchent les toilettes les plus proches ou parfois aussi l'arrêt de tram.
Ce lundi-là, il ne se passe plus rien. Tout est calme. Très calme. «La nuit la plus calme que j'ai eue jusqu'à présent», résume Georges Beffort. Peu après minuit, Mickie Krause se précipite sur les rails du tram avec deux accompagnateurs et disparaît dans une limousine noire.
Comme sorti de nulle part, un vent puissant balaie les tentes à bière, le ciel est traversé d'éclairs et de coups de tonnerre, de grosses gouttes de pluie transforment le Ballermann-Meile en une mer de flaques d'eau. Les serrures des baraques claquent plus que de raison, les manèges habituellement lumineux et animés sont cachés sous d'immenses bâches en plastique. Seule l'unité 80 de Lima Fouer se faufile encore sur le Glacis. C'est l'heure de la fermeture.
Tout est calme et tout va bien en ce mardi matin, très tôt, sur la Schueberfouer. © PHOTO: Marc Wilwert