«C'est le Triangle des Bermudes des transports rapides»
A l'occasion de la Gaichel, les ministres des Transports belge et luxembourgeois ont promis des avancées sur la remise en état de la voie ferrée reliant les capitales du royaume et du Grand-Duché.
Depuis vingt ans, le temps de parcours entre les deux capitales belge et luxembourgeoise est loin de s'être accéléré...
L'histoire ne dit pas comment Alexander De Croo et huit de ses ministres ont rejoint le Luxembourg, mardi. Mais il a bien fallu qu'ils viennent au Grand-Duché pour la 11ème Gaichel. Une chose est sûre : ils n'ont pas emprunté le train depuis Bruxelles! A plus de 3 heures de wagon, le trajet souffre de sa lenteur. Et les travaux de rénovation engagés depuis des lustres n'arrangent rien. Ce n'est pourtant pas faute de croire qu'un jour cette liaison retrouvera de son élan.
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Le dossier tient «énormément à coeur» à Xavier Bettel. Il l'a encore répété à l'issue du traditionnel forum bilatéral. Et, en amoureux déçu, il a aussi des mots durs pour cette ligne devenue «le monstre du Loch Ness» avec annonces enthousiastes et espoirs déçus.
Pour le formuler autrement, le Premier ministre luxembourgeois parle même de «Triangle des Bermudes des transports rapides». On y a placé beaucoup d'espoirs, aucun n'est remonté à la surface...
Et pourtant, de part et d'autre de la frontière, on veut encore y croire. Mieux : encourager l'extension sur un axe Bruxelles-Luxembourg-Strasbourg. Car, «et ce n'est pas que symbolique», il est «regrettable» pour Xavier Bettel de devoir passer par Paris pour rejoindre au plus vite les deux capitales européennes. La lenteur de la ligne est même devenue préjudiciable aux va-et-vient des fonctionnaires européens. Ces derniers hésiteraient maintenant à perdre du temps à venir jusqu'aux institutions du Kirchberg. On en est là!
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Alors, à l'occasion de la Gaichel, les deux ministres des Transports y sont allés de leur promesse. D'ici quelques mois, ils reviendront vers leur Premier ministre respectif avec de bonnes nouvelles. Voilà François Bausch (Déi Gréng) et son homologue Georges Gilkinet (Ecolo) devant donc pousser les feux. Pour obtenir des fonds de la Commission européenne autant que de l'assistance de divers partenaires, comme la Banque européenne d'investissement.
Si des euros pourraient être pris dans le cadre du Pacte vert ou des plans de relance nationaux, il en faudra plus pour accélérer la rénovation de cette ligne (bien utile pour des centaines de navetteurs frontaliers). Ainsi, rien que du côté belge, la facture des travaux à engager sur 175 km de voie est estimée à 300 millions d'euros d'investissements. Mais il faut passer par ces travaux, «car quand les gens ont une alternative plus rapide pour se rendre à un point, ils délaissent la voiture», encourage Xavier Bettel.