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C'est stupéfiant ce que le LNS trouve dans les cheveux

Le Laboratoire national de Santé met ses équipements au service de la police pour la détection des traces de consommation d'alcool ou de stupéfiants. Et tout juste cela en se penchant sur nos mèches.

La division toxicologie peut dépister un toxicomane ou une personne ayant trop bu rien qu'en analysant une mèche de coiffure.

La division toxicologie peut dépister un toxicomane ou une personne ayant trop bu rien qu'en analysant une mèche de coiffure. © PHOTO: Photo archives : Lex Kleren

Patrick Jacquemot

Attention, vos cheveux sont des... traîtres. En tout cas, gare si vous avez tendance à boire (trop) ou à faire usage de drogues. Car si salive et urine ne conservent que quelques heures la trace de ce type de consommation, les cheveux, eux, constituent des marqueurs à long terme. Depuis 1995, le Laboratoire national de santé (LNS) a d'ailleurs développé un savoir-faire particulier dans l'analyse capillaire. Une science sur laquelle les services de police s'appuient aussi depuis plusieurs années.

Lire aussi :19 polluants en moyenne dans votre chevelure

En effet, du résultat des tests pratiqués peut dépendre notamment l'obtention, le maintien ou la récupération du permis de conduire. Quand les agents ont besoin, par exemple, de vérifier si tel conducteur n'a pas pris le volant «sous influence de psychotropes», c'est aussi vers l'unité de toxicologie médico-légale du LNS qu'elle oriente les chauffeurs suspectés.

Même cas de figure dans le cadre des accidents de travail où, un verre de trop ou l'usage de drogues, peut être un facteur aggravant. C'est ainsi que l'an dernier, le laboratoire a dû mener quelque 1.750 analyses de cheveux. Quantité qui a doublé en quatre ans seulement.

Et que les chauves et autres crânes rasés, pris en infraction, ne se réjouissent pas trop vite. «Suite à des demandes des autorités judiciaires, en cas de non présence de cheveux ou des cheveux trop courts, des poils du corps peuvent être prélevés», dit la loi. Des poils qui issus des bras, des jambes ou du torse sont de pires « indic' » que les cheveux. En effet, ils possèdent «des fenêtres de détection plus longues». Autrement dit : pour les scientifiques, 1 cm de poil analysé revient à remonter 3 mois de vie, quand ce même centimètre de cheveu trahit ''seulement'' un mois d'existence (et d'abus potentiels).

En ligne

Mais dans le cadre d'une demande officielle de recherche dans le cadre d’un dépistage d’une toxicomanie ou du profil de consommation éthylique, s'il n'est pas possible d'expertiser une mèche de cheveux (pour raison de calvitie génétique), les autorités peuvent alors décider de pratiquer l'analyse demandée sur un échantillon sanguin.

Depuis peu, les «clients» (selon la dénomination du LNS) qui ont reçu une demande de test toxicologique de la part de la police, de la justice, de médecins ou du département de la mobilité et des transports peuvent prendre rendez-vous en ligne. Fini donc de s'arracher les cheveux en attendant que le standard ne veuille bien répondre...

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