Chaque semaine de tests coûte 2,2 millions d'euros
Alors que la troisième phase du Large Scale Testing débutera certainement à la mi-mars, le ministère de la Santé a fait ses comptes. Cette nouvelle étape de dépistage covid nécessite une enveloppe de 64 millions d'euros.
Depuis mai dernier, le Large Scale Testing aura permis de signaler 195.000 cas positifs au Luxembourg. © PHOTO: Photo Archives : Guy Wolff
Et un, et deux, et trois... Large Scale testing (LST)! Ainsi, en a décidé le gouvernement luxembourgeois : pas question de baisser les bras dans le dépistage massif du virus. Aussi, voilà le troisième contrat du LST prêt à être reconduit (de mars à juillet). Ecolog et Laboratoires Réunis, qui ont déjà été retenus pour les deux premières parties, espèrent bien rester à la manœuvre. «Je crois que nous avons fait correctement nos preuves», sourit Andre Hansen qui supervise, depuis mai 2020, le dispositif. Une organisation qui, à ce jour, a permis de réaliser plus de 1,2 million de tests au Grand-Duché.
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Cette fois, la nouvelle phase va toutefois prendre un nouveau visage. Les équipes mobiles, amenées à intervenir en structures d'hébergement seniors ou dans les établissements scolaires, vont être renforcées. Au-delà des 8 sites en mode drive-in pour les tests PCR habituels, six centres de prélèvement sanguin vont aussi être établis. Leur rôle : vérifier la présence ou non d'anticorps développés face au covid chez les personnes invitées. Utile quand il s'agira de mesurer le taux d'immunisation de la population, une fois la campagne de vaccination plus avancée.
Le pic des tests
Depuis neuf mois que le Large Scale testing existe, rares auront été les jours de relâche, mais nombreux les jours d'affluence. Et le record en la matière a été enregistré le 8 janvier dernier avec 10.521 dépistages effectués dans la même journée.
La feuille de route du LST3 est claire : «53.000 dépistages et 1.000 analyses sérologiques par semaine», indique André Hansen. Enfin ça, c'est ce qui est écrit sur le projet de loi 7757. La réalité de l'épidémie pourra venir bouleverser ce bel ordonnancement.
«On l'a vu dans les phases 1 et 2, il a fallu s'adapter. Fermer le centre de Schieren pour le déplacer à Roost puis à Mersch. Ouvrir une station de contrôle à l'aéroport pour répondre aux exigences internationales. Et puis aussi s'adapter aux conditions météo...»
Car si la phase 1, au printemps dernier, avait bénéficié de belles journées ensoleillées, l'hiver a été rude pour les équipes. Il a fallu aménager les campements pour que le travail des 160 personnels mobilisés pour faire face à l'afflux des visiteurs puisse être maintenu même quand les températures devenaient négatives. «Nous avons octroyé une prime pour s'assurer que chaque agent sur place puisse disposer de tenues chaudes et adaptées, indique au passage le représentant d'Ecolog. Et tout le monde a tenu sa place malgré ce contexte défavorable.»
Sans parler des récentes inquiétudes, du côté de Grevenmacher, en voyant monter les eaux de la Moselle en direction du site de dépistage; il s'en est fallu de peu pour que personnels et équipement déménagent en urgence.
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Pour cette phase 3, le ministère de la Santé compte sur un budget de 64 millions d'euros maximum. Approximativement du même ordre que pour la phase 2. De quoi voir venir puisque pour les 18 semaines de campagne initiale un budget de 40 millions devrait suffire.
«Mais il a été décidé que si la situation l'exigeait, le dispositif pourrait être prolongé tout l'été et jusqu'à la rentrée afin de pouvoir maintenir la vigilance auprès de toutes les strates de populations, et notamment les ''plus jeunes générations'' qui à ce stade devraient avoir reçu leur vaccin», fait remarquer André Hansen.
Faites les comptes, cela fait bien la semaine de tests à près de 2,2 millions d'euros en moyenne. Cette somme prenant en compte le travail des équipes, les frais de communication, les invitations, la gestion de projet, l'audit qualité, le coût de la hotline, les interventions sur l'ensemble du territoire des équipes mobiles mais aussi l'indispensable soutien informatique pour la bonne gestion de ce Large Scale testing, de la prise de rendez-vous à l'envoi individualisé des résultats.