Claude Wiseler, candidat unique à la tête du CSV
Aucun autre postulant ne s'est fait connaître pour assurer la succession tourmentée du président démissionnaire Frank Engel. Les militants n'auront donc guère le choix le 24 avril prochain, date du congrès national des chrétiens-sociaux.
A la Chambre, Claude Wiseler devrait imposer un duo à la tête de la fraction : Martine Hansen et Gilles Roth. © PHOTO: Photo Archives : Pierre Matgé
Pas de surprise de dernière minute à attendre. Seul Claude Wiseler a officialisé sa candidature pour diriger, demain, le CSV. Un parti dans la tourmente après le départ de son ancien dirigeant pour une sombre histoire financière (et surtout une incompatibilité d'humeur avec les ténors du parti). Frank Engel sur la touche, l'ancien ministre de Jean-Claude Juncker va donc tenter de remettre de l'ordre au sein de la principale force d'opposition.
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Samedi 24 avril, le congrès national ne devrait donc être qu'une formalité pour le politicien de 61 ans. On imagine mal les militants ne pas voter pour lui, et plonger le parti dans un chaos pire que le marasme actuel. Avant ce rendez-vous, Claude Wiseler a d'ailleurs beaucoup concerté, mesuré sa popularité et surtout tenté d'organiser l'équipe qu'il mènera jusqu'aux prochaines échéances électorales. C'est que 2023, avec les communales et les législatives, approche à grands pas.
Pour renforcer son équipe, le politicien a choisi de doubler tous les postes. Hydre à deux têtes (et mixte) à chaque étage. Un organigramme que le probable président fera valider dans les mois à venir dans les statuts. Ainsi, déjà à ses côtés, le député compte s'appuyer sur une jeune figure du parti, Élisabeth Margue. A 31 ans, la conseillère communale de la capitale se retrouve ainsi dans le siège de copilote d'un parti qu'elle a rejoint en 2007.
Duo d'expérience à la tête de la fraction
Doublon encore pour le secrétariat-général. L'eurodéputé Christophe Hansen de 39 ans (volontaire pour la fonction) devrait assumer le rôle en compagnie de l'échevine de Rosport, Stéphanie Weydert (36 ans). Selon toute vraisemblance, la vice-présidence du CSV reviendra à Paul Galles. Le parlementaire, populaire au sein des jeunes soutiens du parti, prend du galon au même titre qu'Anne Logelin. Elue de Sanem depuis deux ans, elle est professeure de mathématiques.
Alors que les finances du parti ne semblent pas au mieux, il appartiendra à Thierry Schuman de tenir la caisse. Pas de quoi effrayer le bourgmestre de Kopstal qui, à 61 ans, travaille au sein de la direction de la BGL-BNP Paribas.
La valse des présidents
Changement d'époque, changement de cadence dans la succession au leadership du parti chrétien-social. Il semble loin le temps des origines où Emile Reuter (le premier président du CSV) pouvait mener à bien 19 ans de mandats successifs... Depuis le début des années 2000, la durée de présidence se raccourcit même vite: - Erna Hennicot-Schoepges : 9 ans de présidence (1995-2004) - François Biltgen : 5 ans (2004-2009) - Michel Wolter : 5 ans (2009-2014) - Marc Spautz : 4 ans et 11 mois (2014-2019) - Frank Engel : 2 ans et 2 mois (2019-2021)
Et Martine Hansen dans tout cela? Figure incontournable, la cheffe de fraction des 21 députés CSV à la Chambre devrait conserver ses prérogatives. Mais la cheffe de fraction devra faire avec un équipier de poids : Gilles Roth. L'avocat de 54 ans et bourgmestre de Mamer connait bien les arcanes parlementaires. Il est vrai qu'il siège aussi comme parlementaire depuis 14 ans maintenant.
La candidature est posée, la liste établie, tout serait parfait s'il ne manquait un programme. Des idées neuves pour un parti qui se cherche depuis des mois, et dont pour l'heure il n'a pas encore été question. Mais le congrès national sera une belle tribune pour avancer de nouvelles convictions.