Claude Wiseler (re)prend les rênes du CSV
En perte de vitesse, le principal parti d'opposition souhaite renverser la vapeur via une nouvelle équipe dirigeante composée de six membres et paritaire. Objectif: retrouver la confiance des électeurs d'ici à 2023, année des élections communales et législatives.
© PHOTO: Laurent Blum
(Jmh avec Michèle Gantenbein) - Pour tirer un trait sur le passé et faire oublier l'affaire du «CSV Frëndeskrees» et les tensions autour de Frank Engel, les chrétiens-sociaux ont choisi de faire confiance à une nouvelle équipe dirigeante. Présidée par Claude Wiseler, ancienne tête de liste nationale aux élections de 2018, la nouvelle direction ambitionne de donner un souffle nouveau à un parti qui fréquente les bancs de l'opposition depuis deux législatures.
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Et pour ce faire, la nouvelle direction a choisi d'opter pour un système comme Déi Gréng, à savoir des postes doublés et paritaires. Ainsi Elisabeth Margue devient coprésidente, tandis qu'Anne Logelin et Paul Galles deviennent nouveaux vice-présidents. Stéphanie Weydert, elle, devient co-secrétaire générale, aux côtés de Christophe Hansen. Peu spectaculaire en raison de l'absence d'autres candidats, l'élection s'est donc déroulée sans surprise, avec des scores dépassant les 80%, le record ayant été obtenu par Paul Galles avec 90,5% des suffrages, samedi.
Ayant désormais comme credo la volonté de travailler «en équipe», la nouvelle direction du CSV entend avant tout se mettre en ordre de bataille pour 2023, année cruciale sur le plan politique, puisque s'y dérouleront aussi bien les élections communales que législatives. Et pour ce faire, régler les problèmes internes. Ce qui passera notamment par «une meilleure communication à l'extérieur» via notamment la création d'une chaîne de télévision dédiée, mais aussi «une restructuration de l'organisation du parti», indique Claude Wiseler en référence à une amélioration voulue de la coopération entre les différents organes.
Elisabeth Margue, nouvelle coprésidente, et Stéphanie Weydert, nouvelle co-secrétaire générale du CSV. © PHOTO: Laurent Blum
Ce qui devrait notamment se traduire par une prise de décision conjointe entre la fraction et le comité national «pour les décisions politiques importantes», précise le nouveau président. Référence indirecte à la fronde menée par plusieurs députés contre l'ancien président du CSV qui avait notamment pris de court ses membres en évoquant ses réflexions autour de la création d'un impôt sur l'héritage et la fortune. A noter que l'ancrage de l'occupation double des postes de direction devrait être pérenne et avalisé via un changement dans les statuts lors d'une convention à l'automne.
Si l'idée avait été perçue par l'ancien président du CSV comme une mauvaise idée car pouvant «multiplier les problèmes de personne», son successeur estime que la mesure ne constitue pas «une dilution de la responsabilité mais un partage nécessaire du travail pour le mener à bien». A savoir la réorganisation du CSV pour lui permettre de quitter les rangs de l'opposition. «Je n'ai pas posé ma candidature pour devenir tête de liste en 2023», martèle Claude Wiseler qui précise que la question sera traitée «six mois avant les élections».
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Affichant leur volonté de mettre l'accent sur le logement, l'éducation et la santé, les dirigeants du CSV assurent que «plus personne dans le riche Luxembourg ne passe à travers le filet social». Pour Gilles Roth, nouveau co-chef de fraction, cela doit se traduire par un positionnement clair sur l'après-crise covid et la voie choisie pour rembourser les dettes contractées par le pays pour l'affronter. «En aucun cas ces dernières ne doivent être supportées unilatéralement par la classe moyenne», assure-t-il.