Covid ou pas, les fumeurs n'ont pas modéré leurs achats
Tant pis pour la santé, tant mieux pour les taxes perçues mais les ventes de tabac n'ont pas souffert de la crise sanitaire en 2020. Les adeptes de la cigarette restant fidèles aux buralistes luxembourgeois.
2019 reste toujours l'année record question vente de cigarettes au Luxembourg.
Pierre Gramegna (DP) aime les fumeurs. Ou plutôt, le ministre des Finances qu'il est, apprécie de voir que la consommation de tabac au Luxembourg rapporte toujours beaucoup dans les caisses de l'Etat. D'ailleurs, «chaque mois», le grand argentier du gouvernement est informé au paquet près des ventes effectuées dans les bureaux de tabac et autres stations-service du pays. Mais la tabagie (et donc les taxes afférentes) ont-elles fait les frais de la crise sanitaire?
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Sans doute en interrogeant le ministre des Finances à ce sujet, une inquiétude pointait dans la tête du député Marc Goergen (Pirate). Que le parlementaire respire : les fumeurs n'ont pas ralenti leurs achats de façon préoccupante. Taxes et accises seront donc bien au rendez-vous dans les recettes publiques cette fois encore. On parle tout de même d'une rentrée globale de l'ordre de 775 millions d’euros (dont 170 millions d’euros de TVA).
Ainsi, jeudi, dans une réponse parlementaire, Pierre Gramegna s'est montré rassurant. Si en 2029, pas moins de 3.309.219.195 de cigarettes (oui plus de 3 milliards!) ont été vendues au Grand-Duché, l'an passé le volume s'est porté à 3, 27 milliards de pièces. Pas énorme donc comme diminution (moins de 1%)... Et 2021 semble partie sur les mêmes bases puisque sur les six premiers mois de l'année, pas moins de 1,577 milliard d'unités ont été vendues.
Rassurant, Pierre Gramegna l'est d'autant plus que les ventes de tabac à rouler, elles, n'ont pas connu la crise. Au contraire, elles ont progressé (+10%). Passant de 3,8 tonnes vendues en 2019 à 4,21 tonnes en 2020. Là encore, l'année en cours semble ''prometteuse"; 2 tonnes ayant déjà trouvé preneurs.
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Il n'empêche que le Luxembourg aurait pu s'attendre à bien pire dans le domaine en 2020. En effet, entre les deux lockdowns de mars et décembre, les restrictions de déplacement, les nouvelles limites d'importation fixées par Paris, une augmentation de la taxation, l'explosion du télétravail parmi les frontaliers (limitation de leurs achats sur place), la consommation de tabac aurait pu chuter.
Il faut croire que la crise n'a pas incité les fumeurs à modérer leur usage de la cigarette, au contraire. Sachant aussi que les points de vente sont toujours restés ouverts quand d'autres devaient fermer aux pics de la crise covid.