D'abord vacciner les soignants
Le Luxembourg réservera ses premières doses de vaccin anti-covid aux personnels de santé, résidents comme frontaliers. Dans l'espoir de créer un premier «bouclier sanitaire» face à l'infection.
Le gouvernement a commandé de quoi assurer la couverture vaccinale de 824.000 personnes. © PHOTO: AFP
Choix demandé, choix respecté. Avant d'établir sa stratégie vaccinale anti-covid, le gouvernement avait tenu à solliciter le conseil national d'éthique. Quelques jours de réflexion, d'impatience même, qui viennent de s'achever. Et ce vendredi, c'est fort de ses conclusions que Xavier Bettel a pu présenter le socle de la campagne à venir. Pour l'organisation générale, tout reposera sur la mise en place de cinq centres de vaccination et six équipes mobiles, chargés de couvrir l'ensemble du territoire. Mais quid des bénéficiaires du premier sérum validé?
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Le Premier ministre a donc choisi de suivre la voie souhaitée par le CNE, soit «débuter la vaccination des personnels de santé en contact avec les malades ou les personnes fragiles». Un vaste champ qui couvre aussi bien médecins, qu'infirmières, aides-soignantes mais également l'ensemble des personnels exécutant des actes médicaux à domicile, et également celles et ceux travaillant en maisons de retraite ou de soins. «Cela sans distinguo entre résidents et non-résidents», a bien souligné Xavier Bettel.
De l'avis de la ministre de la Santé, cette orientation constituera le bon moyen de créer un premier «bouclier sanitaire». Un «cordon sanitaire» qui viendra avant la seconde étape, la vaccination cette fois des personnes âgées certainement, puis des plus vulnérables et ainsi de suite. Là encore tel que souhaité par le conseil national d'éthique.
Fronta or not fronta?
Pour la première vague de vaccination, aucun doute : tous les personnels de santé non résidents (qui le souhaiteront) recevront le sérum anti-covid. Mais après? La vaccination massive s'ouvrira-t-elle aux salariés venant de Belgique, Allemagne, France? Rien de moins sûr... «Pour l'heure, avance Xavier Bettel, il est question d'une seconde étape de vaccination basée sur l'âge. Là, cela concernera seulement les résidents. La suite s'appuiera vraisemblablement sur des catégories socio-professionnelles, il faudra voir ce que l'on fera...» Le Premier ministre n'a pas dit oui, au contraire de l'ouverture à tous du dépistage covid ou de la distribution de masques en mai dernier.
Bien entendu, à défaut de connaître le calendrier de mise à disposition du vaccin (commandé via la Commission européenne), nulle date ne peut être avancée pour dire quand ces étapes débuteront. Par contre, le gouvernement en informera les députés. Un débat sur la stratégie de vaccination sera mis à l’ordre du jour de la Commission de la Santé, mardi 8 décembre. Une heure de débats devant aussi être organisée, la semaine prochaine, afin que toutes les sensibilités politiques puissent s'exprimer sur ces choix.
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Côté opposition, le CSV pourra se satisfaire d'une décision confirmée, vendredi : pas question de faire payer la vaccination aux citoyens. Gratuité que le parti chrétien-social avait réclamée.
Une heure d’actualité au sujet de la stratégie de vaccination devrait aussi être mise à l’ordre du jour d’une séance plénière. Cela devrait se faire la semaine prochaine, afin que toutes les fractions et sensibilités politiques puissent intervenir. Occasion pour le gouvernement de rallier éventuellement à ses choix de prévention plus largement que sur les mesures covid, jusqu'à présent votées par la seule majorité.