Virgule

Débat électoral à Dudelange: un bus magique pour régler les problèmes de mobilité?

A quelques semaines des élections législatives au Luxembourg, les candidats têtes de liste régionaux des six partis présents à la Chambre des députés ont débattu mardi soir des priorités pour la circonscription Sud.

Les candidats têtes de liste régionaux des six partis présents à la Chambre des députés ont débattu mardi soir des priorités pour la circonscription Sud.

Les candidats têtes de liste régionaux des six partis présents à la Chambre des députés ont débattu mardi soir des priorités pour la circonscription Sud. © PHOTO: Lex Kleren

Sophie Wiessler

Mardi soir, le Luxemburger Wort organisait le troisième débat électoral en région après les soirées précédentes à Echternach et Ettelbruck. C'était à Dudelange cette fois-ci que se déroulait cette rencontre.

Un peu plus de 150 personnes avaient fait le déplacement au Centre Culturel Opderschmelz pour suivre les discussions entre les six candidats des partis représentés à la Chambre:

  • Félix Braz, pour Déi Gréng

  • Dan Kersch, pour le LSAP

  • Marc Spautz, pour le CSV

  • Claude Meisch, pour le DP

  • Fernand Kartheiser, pour l'ADR

  • Myriam Cecchetti, pour Déi Lénk

Le débat, qui a commencé à 19h30, a duré un peu moins de deux heures, tant les échanges entre les candidats ont été vifs. D'emblée, la question de l'apprentissage de la langue luxembourgeoise, qui a été au cœur de plusieurs pétitions au cours de l'année 2017 - et d'un débat à la Chambre - a été abordée par les différents candidats.

Lire aussi :Vos préoccupations en vue des élections: on vous écoute!

La récente montée des mouvements populistes dans plusieurs pays d'Europe semble en effet inquiéter les politiques luxembourgeois qui, presque tous à l'unanimité - l'ADR mis à part -, souligne l'importance et "la chance" qu'a le Luxembourg de disposer d'autant de langues et d'origines diverses.

Toute la première partie du débat - au moins une heure - a donc tourné autour de ces questions identitaires, de l'intégration ou encore de l'éducation. Vous pouvez retrouver une partie de cette discussion, en luxembourgeois, dans la vidéo ci-dessous.

Le logement et la mobilité restent problématiques

La deuxième partie du débat s'est davantage tournée vers les problèmes régionaux du sud du pays: le logement ou encore la mobilité, thème qui revient au devant de la scène dans chacune des circonscriptions. Dans le sud du pays, plus encore que dans d'autres régions, la mobilité est un problème quotidien depuis de nombreuses années.

La région est en effet frontalière avec la France, mais les frontaliers allemands et belges empruntent également en masse les routes de cette circonscription. Plusieurs communes avaient d'ailleurs fait part de leur mécontentement cette année, de voir des véhicules emprunter des routes de villages pour éviter les embouteillages des axes principaux.

Nous avons interrogé les candidats sur cette question épineuse de la mobilité dans la région de Dudelange. Vous pouvez retrouver leurs réponses, en français, ci-dessous. Claude Meisch et Fernand Kartheiser n'étaient malheureusement pas présents pour répondre à nos questions.

Tous les partis unanimes pour mettre en place le BHNS

Si pour Myriam Cecchetti, les réseaux existants fonctionnent plus ou moins correctement, il reste du travail, des failles à combler, notamment pour ceux qui travaillent hors heures de pointe ou les week-ends. "C'est impossible de prendre les transports en commun à ces moments, il faut changer cela". Si, comme le DP, le parti Déi Lénk prône la gratuité des transports, c'est surtout au niveau de la qualité du réseau qu'il faut mettre l'accent, selon la députée.

"Il y a encore beaucoup trop de trains en retard ou annulés. Aujourd'hui, il faut un temps considérable pour rejoindre un point A à un point B. Je pense qu'il faut mettre en place ce bus à haut niveau de service ou même un tram léger, quelque chose qui passe assez vite en transversale entre Dudelange et Rodange par exemple."

Même son de cloche du côté du CSV, qui "a soutenu depuis le début les discussions pour le BHNS". Pour Marc Spautz, c'est "important de ne pas avoir simplement une ligne de Esch/Alzette, Dudelange vers Luxembourg mais aussi connecter Dudelange à Differdange. C'est une première étape et par après on peut discuter pour voir s'il est possible de mettre en place un tram".

Qu'est-ce que le BHNS?

Ces quatre initiales forment l’appellation "Bus à Haut Niveau de Service". C'est un projet présenté en août 2016 par le ministre des Infrastructures, François Bausch, pour répondre justement aux problèmes de mobilité du sud du pays. Ce bus à plancher bas, très similaire au Mettis de Metz par exemple, rejoindrait ainsi Dudelange à la commune de Differdange en passant notamment par Belval, Esch/Alzette ou encore Schifflange.

Il disposerait d'un espace de circulation propre, avec un cadencement élevé et des véhicules à grande capacité.

Concrètement, le projet prévoit la mise en place de deux lignes distinctes.

La seconde ligne devrait relier le pôle d’échange Raemerich-Belval-Micheville à la Cloche d’Or, et permettra ainsi de relier le sud du pays à la capitale en empruntant la voie de bus qui doit voir le jour sur l’A4.

doit voir le jour sur l’A4

Selon les estimations du ministère, la ligne entre Dudelange et Differdange devrait permettre de transporter jusqu’à 24.000 voyageurs quotidiennement, contre 27.500 entre Dudelange et Rodange.

Nul doute que les Verts soutiennent également fortement ce projet, issu de leur initiative. Mais ce bus ne résoudra pas miraculeusement tous les problèmes de mobilité. Pour Félix Braz, même si le gouvernement "Gambia" a su investir beaucoup plus que ces prédécesseurs dans les infrastructures et la mobilité, il faut "continuer sur cette voie, ne pas freiner la dynamique".

Dédoublement des voies ferroviaires entre Bettembourg et Luxembourg, mise en place d'un tram rapide mais aussi du BHNS... "tous ces éléments sont importants et vont enfin permettre de débloquer ce qui est aujourd'hui le souci majeur de nos concitoyens, frontaliers compris. J'espère qu'après les élections, le prochain gouvernement ne sera pas freiné" pour réaliser ses projets, conclut-il.

Sur le même sujet

Sur le même sujet