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Débats électoraux du Wort: la mobilité, une préoccupation aussi dans l'Est

Premier des quatre rendez-vous électoraux du Luxemburger Wort, mardi soir à Echternach: cinq candidats ont répondu aux questions de nos confrères. La mobilité étant un sujet de préoccupation majeur, nous sommes allés interroger les candidats à ce sujet.

Premier rendez-vous pour les débats électoraux à Echternach, mardi soir.

Premier rendez-vous pour les débats électoraux à Echternach, mardi soir. © PHOTO: Viktor WITTAL

Anne Fourney

Environ 200 personnes étaient rassemblées mardi soir au Trifolion à Echternach pour assister au débat entre les principaux candidats de la région Est, un débat orchestré par le Luxemburger Wort.

Carole Dieschbourg (Les Verts), Nicolas Schmit (LSAP) et Françoise Hetto (CSV).

Carole Dieschbourg (Les Verts), Nicolas Schmit (LSAP) et Françoise Hetto (CSV). © PHOTO: Viktor WITTAL

Cette soirée électorale a débuté à 19h30 précises, animée par nos confrères Eric Hamus et Jacques Ganser. Etaient présents: Nicolas Schmit, actuel ministre du Travail (LSAP); Lex Delles (DP), bourgmestre de Mondorf-les-Bains et député, la ministre de l'Environnement Carole Dieschbourg (Déi Gréng); Françoise Hetto-Gaasch, députée (CSV) et Roby Mehlen (ADR), membre du conseil communal de Manternach. La candidate de Déi Lénk s'est désistée pour "des problèmes d'organisation".

La question portant sur la mobilité a occupé une bonne partie du débat. Si les Verts et le CSV se rejoignent sur plusieurs points dans ce domaine, le candidat de l'ADR critique les dépenses faites pour le tram qui "n'ont pas apporté de solution".

Les rendez-vous pré-élections du Luxemburger Wort

Quatre rendez-vous sont organisés, un dans chaque région. Ces rencontres sont animées par des journalistes du Luxemburger Wort et permettent d'aborder les principaux points des programmes. Le public est amené à poser ses questions à l'issue d'une heure à une heure quinze de débat. Les prochains rendez-vous sont: mardi 25 septembre à 19h30 au CAPE d'Ettelbruck, le mardi 2 octobre à 19h30 au centre culturel Opderschmelz à Dudelange et le mardi 9 octobre à 19h30 au Parc Hôtel Alvisse à Dommeldange. Il faut s'inscrire jusqu'à une semaine avant sur le site online.wort.lu/diskussioun.

Des P+R et de meilleurs transports publics

La région Est est frontalière avec l'Allemagne et la France. Nombreux sont les frontaliers à faire les trajets chaque jour vers la capitale, et à passer par Echternach, Grevenmacher, Remich ou Wasserbillig pour les Allemands, Mondorf pour les Français. Sans oublier Niederanven, où la zone d'activité se développe aussi.

En cette Semaine de la Mobilité, nous avons demandé aux candidats de résumer leur position quant à cette thématique et préoccupation très actuelle. Le CSV et les Verts sont sur la même longueur d'onde avec la création de bus rapides avec l'aménagement d'une voie entre Echternach et la capitale. Tous les partis veulent construire plus de P+R, inciter les gens à emprunter davantage les transports publics, et donc les améliorer en ce sens. Le DP veut rendre ces transports publics gratuits et envisage un tram pour relier Echternach à la capitale; l'ADR verrait plutôt un métro sous la Ville et le doublement des ponts qui enjambent la Moselle.

Lex Delles, DP (à g.) et Roby Mehlen (ADR).

Lex Delles, DP (à g.) et Roby Mehlen (ADR). © PHOTO: Viktor WITTAL

Roby Mehlen (ADR): "On ne peut plus continuer avec cette vitesse de croissance, comme avant. Depuis 2000, j'ai lu que le Luxembourg avait 53% d'emplois en plus. Les transports coûtent beaucoup d'argent et l'afflux des frontaliers ne cesse d'augmenter. Dans l'Est, il est nécessaire de renforcer la ligne de chemin de fer avec un raccordement de la ligne de Wasserbillig au Kirchberg et de mettre en place une ligne souterraine, une sorte de métro, sous la capitale. Ce métro serait relié avec les autres principales lignes qui desservent les pôles d'activités comme le Kirchberg, la Cloche d'Or et les autres quartiers de ce genre. Le tram nécessite bien trop d'aménagements, de déplacer des tas de choses pour mettre en place les rails, ça coûte trop d'argent. En Chine, il existe des trams électriques sur pneus, c'est déjà beaucoup mieux. Je pense qu'il faut aménager des contournements pour les principales villes de l'Est, c'est-à-dire Remich, Grevenmacher et Echternach, car je suis persuadé que le trafic ne va pas diminuer. Pour chacune de ces villes, il faudrait construire un deuxième pont. Aux heures de pointe, les ponts qui relient ces villes à l'Allemagne sont saturés. Il faudrait aussi des bus transfrontaliers à grande capacité sur des secteurs très ciblés."

Nicolas Schmit (LSAP): "Il n'existe pas une seule solution, mais un ensemble de solutions pour la mobilité, c'est une combinaison de plusieurs éléments. Nous voulons une meilleure offre de transports publics et créer des infrastructures comme des couloirs de bus. Nous voulons faire des P+R si possible avant les frontières, changer le système de transports transfrontaliers qui rencontre pas mal de problèmes et aménager des contournements de villes comme Echternach. Mais il faut être honnête: il y aura toujours un peu d'embouteillages! Si une solution miracle existait, un pays l'aurait déjà appliquée. C'est le prix à payer pour l'attractivité du pays."

Carole Dieschbourg (Déi Gréng): "Nous voulons poursuivre sur la dynamique que nous avons développée: Modu 2.0. Nous voulons miser sur la multimodalité des transports. Nous avons investi, dans l'Est, pour le doublement de la voie ferrée qui dessert Trèves, Wittlich et Coblence. Nous voulons mettre en place un bus très rapide entre Wecker et le Centre, avec une voie spécifique et aménager un corridor de bus entre Echternach et le Kirchberg, qui bénéficierait des nouvelles technologies afin de faciliter les connexions avec d'autres modes de transport. Nous voulons plus de connexions de bus entre les petits villages et entre les stations de bus et les gares, utiliser le système de "Call a bus" (bus sur demande), développer les courtes distances. Pour cela, nous avons planifié 340 km de pistes cyclables. Nous voulons aussi aménager des P+R aux frontières ou avant et permettre aux habitants de réduire aux maximum leurs trajets entre leur domicile, leur lieu de travail et leurs loisirs, pour une meilleure qualité de vie."

Françoise Hetto-Gaasch (CSV): "Nous pensons que créer une ligne de tram entre Echternach et la Ville comme propose le DP est utopique. On n'a pas la masse critique ici pour le rentabiliser, les coûts sont bien trop élevés. En revanche, nous voulons prolonger la ligne de tram de Luxembourg jusqu'à Niederanven en construisant un P+R. Les communes doivent être mieux reliées entre elles. Certaines permettent de rejoindre facilement la capitale, d'autres non. Nous voulons mettre en place un système de bus sur demande et faire passer toutes les autoroutes à trois voies. Au lieu de rassembler les gens dans le Centre pour le travail, il est préférable de limiter les déplacements et de construire des espaces de co-working et d'adapter la loi télétravail. Nous voulons aussi instaurer des bus rapides avec des voies spéciales et revoir les horaires des transports afin qu'ils soient mieux adaptés aux besoins des gens. Permettre aux gens de travailler différemment est un aspect important aujourd'hui. Nous voulons aussi décentraliser les administrations."

Lex Delles (DP): "Notre programme sur la mobilité se présente en cinq volets. Le premier est de garder les investissements à très haut niveau pour les transports publics. Ensuite, nous voulons établir la gratuité des transports pour amener les gens à les emprunter davantage. Nous avons investi 900 millions d'euros par an et les tickets rapportent 30 millions par an. Autre volet, les contournements. Il faut cesser avec la politique du "saucisson"! En 2010, un plan a été proposé pour le contournement d'Echternach et en 2018, rien n'a été fait! Il faut concevoir et réaliser les contournements d'une ville en une seule fois. Enfin, nous voulons la construction d'un tram rapide de Waldhaff à Echternach, en passant par Junglinster. Notre idée est contestée par les autres partis. Mais ces dernières années, nous passons notre temps à courir derrière ce qui n'a pas été fait à temps. Ce tram est un projet d'ici 15 à 20 ans; il faut absolument anticiper. Un bus rapide ne sera pas suffisant à long terme. Dernier volet, il vaut mieux synchroniser les transports publics à l'aide des nouvelles technologies pour fluidifier les trajets des usagers qui pourront ainsi prendre leur correspondance sans perdre de temps."

En vidéo

Retrouvez notre soirée de débats en vidéo:

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