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Découvrez l'impact de la fin du crédit d'impôt énergie sur votre salaire

Versé depuis juillet 2022, le crédit d'impôt énergie vise à compenser les pertes de pouvoir d'achat des salariés à revenus modestes. Mais à partir d'avril, la fin de cette mesure va avoir un impact négatif sur les revenus nets de certains employés.

Les plus faibles salaires vont voir leur revenu net mensuel baisser avec la fin du crédit d'impôt énergie.

Les plus faibles salaires vont voir leur revenu net mensuel baisser avec la fin du crédit d'impôt énergie. © PHOTO: Getty Images

Journaliste

Il a fait son apparition sur les fiches de paie du mois de juillet 2022 de tous les salariés, pensionnés et indépendants recevant un salaire de moins de 8.333 euros brut par mois. D'un montant compris entre dix et 84 euros, le crédit d'impôt énergie, abrégé CIE, avait pour premier objectif de venir en aide aux salariés à revenus modestes touchés de plein fouet par la hausse des prix de l'énergie.

Lire aussi :Il y aura bien trois tranches indiciaires en 2023

Compensant le report de l'index qui devait tomber le même mois, cette aide versée par le gouvernement luxembourgeois prendra fin en avril, date du versement de cette tranche indiciaire reportée. Si cette deuxième indexation en trois mois aidera certainement les ménages à revenus modestes à faire face à l'inflation galopante, certains salariés verront leur revenu mensuel net baisser.

Ainsi, grâce au crédit d'impôt énergie, le salaire mensuel net des employés rémunérés au salaire social minimum (SSM) non qualifié, est passé de 1.910,56 euros en juin 2022 à 1.994,56 euros en juillet 2022. Le SSM a ensuite augmenté de 55,96 euros en janvier 2023 grâce son adaptation.

375,48 euros de surcompensation

À l'instar de l'ensemble des salaires, traitements et pensions, le SSM non qualifié a à nouveau été revu à la hausse au 1er février, avec l'indexation générale des salaires, entraînant une hausse de 2,5%. Le SSM non qualifié est ainsi passé à 2.090,27 euros net par mois.

Pour un salarié célibataire non qualifié, le CIE a entraîné une surcompensation totale de 375,48 euros par rapport au versement d'une tranche indiciaire. Chaque mois, l'employé touchait 41,72 euros de plus par rapport à l'application d'un index de 2,5%. Au total, le gain net de la mesure de crise sur la période allant de juillet 2022 à mars 2023 a été de 756 euros pour les salariés touchant un salaire de moins de 3.750 euros brut.

Mais dès le 1er avril, fini donc le CIE, et place à l'index. D'un montant de 43,13 euros pour un salarié touchant le SSM, cette nouvelle tranche, additionnée à celle du mois de février (41,75 euros) permettra d'équivaloir le CIE, puisque le gain net mensuel des deux index s'élèvera à 84,88 euros net. Ce qui n'empêchera pas les revenus nets mensuels des salariés à qui profitait cette mesure de baisser.

Un revenu similaire entre janvier et avril

En effet, la fin du dispositif va entraîner une baisse de plusieurs dizaines d'euros sur le salaire net d'une personne au SSM non qualifié. Alors que ces derniers empochaient 2.090,27 euros par mois suite à l'index du mois de février, ils verront leur salaire repasser à 2.049,39 euros dès le mois d'avril. Ce revenu équivaudra ainsi à une augmentation nette de 87 centimes par rapport à celui empoché au mois de janvier 2023, avant le versement des deux tranches indiciaires.

Lire aussi :Le salaire minimum qualifié dépassera 3.000 euros en avril

Le calcul ne s'avère pas vraiment plus avantageux pour les personnes embauchées au salaire minimum qualifié. Si ce dernier dépassera les 3.000 euros brut en avril, sa version nette s'établira à 2.438,56 euros, contre les 2.474.75 euros touchés au mois de mars. Ainsi, les revenus des salariés qualifiés seront, eux aussi, équivalents à ceux perçus lors du mois de janvier.

Concrètement, ce sont donc les plus gros salaires qui sortent gagnants de la fin du CIE. Un employé célibataire et sans enfant empochant un revenu brut mensuel de 7.500 euros brut, auquel s'ajoute un CIE de 23,77 euros, verra son net passer de 4.777.28 euros au mois de mars à 4.783.39 euros en avril.

À noter que les salariés aux revenus les plus faibles ne seront pas les seuls à être affectés négativement par l'arrivée de ce second index. Contrairement au CIE, qui était versé par l'État, les employeurs devront prendre le relai sur cette augmentation des salaires. Sans compter qu'un troisième index est d'ores et déjà prévu par le Statec en 2023. Sa compensation, ainsi que l'adaptation des barèmes fiscaux à l'inflation, sera au cœur des discussions de la prochaine réunion tripartite, qui se tiendra ce vendredi 3 mars.

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