Derniers services prévus mercredi soir
L'arrêt des bars et restaurants sera soumis au vote de la Chambre mercredi avec effet immédiat. La mesure a été confirmée lundi par Xavier Bettel «même si ces lieux ne sont pas des hot-spots» covid.
Pour trois semaines, bars et restaurants n'auront plus le droit d'ouvrir. © PHOTO: Getty Images
Rideau jusqu'au 15 décembre. Voilà le sort qui attend l'ensemble des cafés et restaurants du Luxembourg désormais. Comme il l'avait laissé entendre vendredi encore, Xavier Bettel (DP) a confirmé lundi cette mesure applicable à la totalité des établissements hormis ceux qui proposeront des formules à emporter. Car le Premier ministre, son gouvernement et les autorités sanitaires ont eu beau tourner le problème dans tous les sens : «comme ce sont des lieux d'interactions et où, pour boire ou manger, on retire son masque, ils représentent des sites potentiels de contaminations».
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Possible. Probable même pour une partie des nouveaux cas covid. Mais Xavier Bettel, à l'heure de commenter la plus sévère des mesures de reconfinement partiel annoncée en ce début de semaine, devait toutefois admettre que non «l’hôtellerie-restauration n'est pas un hot-spot du covid». Les professionnels pourront crier à l'injustice, mais le gouvernement a tranché et les députés devraient aller dans son sens.
Même la ministre de la Santé ne peut apporter de chiffres concrets à une possible justification. C'est ainsi, on ferme, point. «Nous n'avons pas de base scientifique», admet Paulette Lenert (LSAP). «Pour la plupart des contaminations désormais l'on ne sait pas où a eu lieu la mise en relation avec le virus.» Dans le doute, bars et salles de restaurants sont forcés de stopper. Idem pour théâtres, cinémas ou activités sportives, sans plus de preuves médicales à l'appui.
De maigres consolations
Pas simple de trouver les mots pour réconforter un secteur, les cafés-restaurants, qui a fait beaucoup pour continuer à fonctionner dans le respect des règles. Xavier Bettel s'y est essayé, maladroitement, mais difficile de faire mieux. Que de rappeler qu'autour du pays, voilà déjà plusieurs semaines que les salles de bars et restaurants ont baissé le rideau. Ou alors de souligner que le Luxembourg vient d'instaurer de nouveaux paquets d'aides qui pourraient permettre à la profession de passer cette nouvelle fermeture (ou, disons le mot, épreuve) sans trop de casse.
Trois semaines sans repas, ni apéritifs au-dehors attendent donc le pays. «Et n'allez pas organiser de repas chez vous du coup!», avertit le Premier ministre qui, dans la foulée, entend aussi restreindre le nombre de visiteurs à domicile. De quatre convives jusqu'à présent, il faudra se contenter de deux maximum à l'avenir. «Nous aurions pu dire zéro et être plus stricts, mais nous savons combien pour de nombreuses personnes, il reste important d'avoir des contacts, ces visites pour être aidé, être conseillé, rassuré», assure-t-il. Mais pas au-delà en attendant la mi-décembre.
Car voilà maintenant la date à cocher sur le calendrier : mi-décembre. Là, le gouvernement s'engage à revoir sa copie. Sous conditions toutefois. Si les chiffres de contamination au coronavirus baissent (sans déterminer le seuil espéré). Si les places se libèrent dans les hôpitaux et que la phase 4 peut être délaissée. Si le taux de positivité des dépistages descend en deçà des 5 à 6% actuellement constatés au Grand-Duché.
«Des efforts encore et toujours», souscrit la compatissante Paulette Lenert. «Mais renonçons juste pour quelques jours à nos habitudes, et cela nous permettra d'avoir une vie plus normale», insiste Xavier Bettel. En attendant, les commerces restent, eux, bel et bien ouverts. Pile ou face à la veille des fêtes : le gouvernement fait confiance à tous pour l'application des gestes barrières afin que les boutiques ne se muent pas en point de contamination. Aussi, le Premier ministre invite-t-il la population à être «mesurée». Autrement dit pas de rush dans les magasins, pas de bousculade dans les centres commerciaux.
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«Et si la distance de deux mètres ne peut pas être être respectée, masque obligatoire.» Et cela vaut aussi dans la rue dont on a vu combien elles pouvaient être prises d'assaut en ces veilles de fête, par des résidents mais aussi par de nombreux frontaliers. «Nous sommes devenus attractifs pour d'autres parce que nous laissons encore certaines libertés», constate Xavier Bettel. Mais prudence pour que cette tolérance accordée à la libre déambulation ne se transforme pas en source d'infections supplémentaires. Ce ne serait alors plus seulement restaurants et cafés qui seraient au régime sec.