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Organisation à but non lucratif

Des boutiques solidaires pour aider les plus nécessiteux

Aider les personnes dans le besoin tout en luttant contre le gaspillage alimentaire. Tels sont les objectifs de l'association à but non lucratif du Cent Buttek.

L'association dispose de trois antennes à travers le pays.

L'association dispose de trois antennes à travers le pays. © PHOTO: Gerry Huberty

Lucien Wolff

Selon le Statec, près de 18% de la population luxembourgeoise se trouvait à la limite de la pauvreté en 2019. Depuis, la pandémie et l'inflation ne sont pas venues améliorer la situation. Pour la Cent Buttek, dont la première boutique solidaire a ouvert en décembre 2009 à Bettembourg, cela se traduit par une augmentation constante de la clientèle.

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A l'initiative d'Arthur Zeimet et Pierre Moos, le magasin de la rue de l'Indépendance avait deux objectifs. Celui de lutter contre le gaspillage alimentaire et celui de redistribuer la nourriture encore consommable aux familles se trouvant dans une situation financière difficile. Depuis, deux autres boutiques ont vu le jour à Beggen en 2010 et Lamadelaine en 2015. Un an plus tard, le manque de place se fait sentir dans la boutique de Bettembourg. L'association déménage alors rue de la Gare où elle dispose désormais de 500 mètres carrés.

Au total, 180 bénévoles s'occupent du transport, de la sélection des denrées alimentaires et de la distribution. Parmi eux, une quarantaine de chauffeurs sont chargés de récupérer les marchandises offertes par les 30 supermarchés, boulangeries, petits commerces ou encore grossistes donateurs. Chaque année, ils parcourent ainsi pas moins de 100.000 kilomètres.

Au total, les trois antennes comptent pas moins de 180 bénévoles.

Au total, les trois antennes comptent pas moins de 180 bénévoles. © PHOTO: Lucien Wolff

Aux côtés des bénévoles, quatre travailleurs d'utilité collective (TUC) viennent également apporter leur aide. Sous l'aide de l'ONIS (Office d'inclusion sociale), ces bénéficiaires du REVIS s'activent ainsi à la Cent Buttek de Bettembourg. Quant aux communes, elles n'hésitent pas non plus à s'investir.

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À Beggen, la commune met ainsi gratuitement les locaux à disposition de l'association. Tout comme la commune de Pétange pour l'espace de Lamadelaine. Un camion frigorifique est également prêté aux bénévoles. Les communes de Dudelange et Bettembourg se partagent quant à elles le loyer du point de vente principal. Dudelange et Bettembourg se partagent le loyer des locaux du point de vente de Bettembourg.

850 familles profitent de l'offre

Au total, les trois antennes de l'association collectent chaque année près de 700 tonnes de denrées alimentaires, précise la directrice Monique Richter-Ahnen. Et le succès est au rendez-vous. En l'espace de quatre heures, 100 clients en moyenne y sont servis. Si bien que le point de vente atteint parfois ses limites en raison de l'affluence.

Depuis peu, des réfugiés ukrainiens font également partie de la clientèle. Au total, près de 850 familles de 30 nationalités différentes profitent de l'offre. Celles-ci sont sélectionnées sur la base de leurs revenus par les services sociaux de leurs communes respectives et reçoivent une carte correspondante. La mise à jour de leurs revenus a lieu tous les trois mois.

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Le principe est simple. Chaque client paie deux euros et peut acheter tous les produits exposés. Ce qui reste après la fermeture du magasin, mais dont la date de péremption est proche, est alors envoyé à différents foyers. Le pain sec est lui vendu, par exemple, à la ferme.

Mais ces derniers temps, la situation financière de la Cent Buttek s'est fragilisée. Les dons ont en effet fortement diminué. Outre le soutien des communes, les seules recettes proviennent donc de la librairie sociale «BucherKueb» de Bettembourg.

Cet article a été initialement publié sur le site www.wort.lu/de

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