Des fêtes à la sauce télétravail
Afin de limiter les contacts sociaux dans les semaines à venir, le gouvernement souhaite un recours au home-office "renforcé". Et cela aussi bien pour les salariés du secteur privé qu'au sein de la fonction publique.
Le home-office ne peut être imposé, il doit se faire en accord entre salarié et employeur. © PHOTO: dpa
Fêtes de fin d'année obligent, les congés ont vidé un peu plus les bureaux comme les halls de production au Luxembourg. Mais, alors que le covid semble marquer le pas, le gouvernement a lancé lundi un appel aux entreprises et aux salariés : «Le recours au télétravail doit être renforcé partout». Le home-office ayant comme avantage sanitaire premier de «limiter les contacts interpersonnels» et donc de nuire à la transmission du virus.
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Et si le message vaut autant pour les salariés résidents que les 200.700 frontaliers, Xavier Bettel a tenu à préciser que l'incitation valait aussi pour la fonction publique. Le ministre Marc Hansen (DP) devant immédiatement relayer par une note le souhait gouvernemental auprès des différentes administrations d'Etat, et d'inciter les communes à agir de même.
Alors que ce type d'organisation du travail n'avait pas encore été souvent pratiqué dans le service public, l'expérience du premier confinement a révélé une réelle envie de développer cette pratique du travail à distance, voilà une nouvelle occasion donnée donc.
Le Statec, en mai dernier, avait estimé à 69% le nombre de salariés résidents qui avaient d'ailleurs adopté le télétravail; ils n'étaient que 20% en 2019. Mais aussi important soit le bond du télétravail dans les organisations professionnelles, il convient de ne pas oublier que près de la moitié des employés au Luxembourg assurent des fonctions ne leur permettant pas ce type de pratique. C'est évidemment le cas pour les activités de construction (en congés collectifs jusqu'au 6 janvier 2021), mais également pour nombre de métiers en première ligne. Soignants, personnels de la grande distribution, logistique, transports notamment.
Par ailleurs, aussi louable soit l'appel du gouvernement, rien n'oblige les uns et les autres à accéder à ce souhait d'un télétravail renforcé. En effet, même si les partenaires sociaux ont dépoussiéré la convention sur le télétravail, il y est toujours clairement indiqué que ni le salarié seul, ni sa hiérarchie ne peuvent décider d'un passage au home-office sans l'accord de l'autre.
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A noter également que Luxembourg, Belgique et France se sont mis d'accord cet automne afin que les frontaliers en télétravail ne voient pas leur régime fiscal ou leur affiliation à la Caisse nationale de Santé bouleversés par un temps de travail à domicile supérieur aux limites habituellement admises. Limites que la crise covid est venue chambouler depuis le printemps dernier.