Des milliers de doses anti-covid finissent à la poubelle
Les derniers sceptiques à la vaccination anti-covid ne se laissent plus convaincre que difficilement. Même le vaccin inactivé Novavax n'a pas réussi à changer la donne.
Depuis quelques semaines déjà, on constate une chute du nombre de vaccins administrés. © PHOTO: dpa
(MKa avec Maximilian RICHARD) - Le taux de vaccination ne fait plus de grands bonds en avant. La semaine dernière, seule une centaine de personnes non vaccinées ont opté pour le vaccin contre le covid-19, contre 145 la semaine précédente. Depuis plusieurs semaines déjà, on constate une chute du nombre de vaccinations.
Cela ne concerne pas seulement les primo-vaccinations, mais aussi les rappels. Alors que plus de 39.000 personnes se faisaient encore administrer une dose de rappel au cours de la deuxième semaine de janvier, elles n'étaient plus que 940 la semaine dernière. Plus de 100.000 personnes ont jusqu'à présent renoncé à une vaccination de rappel.
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Les causes de la baisse du nombre de vaccinations sont complexes. Néanmoins, les statistiques permettent de tirer quelques conclusions. Ainsi, il semble que les sceptiques restants soient très difficiles à convaincre. Alors qu'environ 78,5% de la population vaccinable âgée de cinq ans et plus a un schéma de vaccination complet, environ 129.000 habitants ne sont pas encore vaccinés.
L'introduction du vaccin inactivé Novavax début mars n'a pas non plus convaincu les sceptiques. Seules 170 personnes environ se sont fait administrer la substance active en tant que primo-vaccination jusqu'à fin mars. Au total, environ 280 doses ont été utilisées. La peur des vaccins à ARNm semble donc n'avoir été déterminante que pour un petit nombre de personnes non vaccinées.
Omicron et assouplissements
Les modifications de la politique gouvernementale et les pressions exercent aussi une influence déterminante sur le taux de vaccination. L'annonce du CovidCheck obligatoire sur le lieu de travail avait fait augmenter les taux de vaccination. Environ 4.000 premières doses ont été administrées au cours de la semaine d'introduction de la mesure à la mi-janvier. Entre-temps, les récents assouplissements et la fin du système CovidCheck dans le domaine du travail et des loisirs ont eu l'effet inverse. Dans la semaine qui a suivi l'annonce de la mesure début mars, le nombre de primo-vaccinations a chuté de 451 à 230.
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Une tendance à la baisse des taux de vaccination s'était déjà fait sentir depuis longtemps. Cette baisse est probablement due à Omicron. Le variant peut se propager dans une population immunisée. C'est ce que montrent les taux d'incidence élevés. La semaine dernière, 8.110 personnes ont été testées positives. Les taux d'infection élevés ont sans doute non seulement durci les fronts chez les sceptiques, mais aussi reporté ou modifié certains plans de vaccination possibles chez les personnes guéries. Même si Omicron peut en partie contourner la réponse immunitaire, les vaccins continuent de protéger contre les formes modérées et graves.
391.700 doses de vaccin en stock
Alors que la demande de vaccins est en baisse dans notre pays, les stocks restent bien remplis. Selon les données de la Santé, 391.700 doses de vaccin de différents fabricants étaient en stock à la fin mars. Ce mois-ci, 4.700 d'entre eux devront être éliminés. La date de péremption de toutes les doses AstraZeneca encore disponibles arrive en effet à échéance.
En novembre déjà, 13.110 doses du fabricant avaient dû être détruites pour la même raison. Par la suite, un lot plus petit du vaccin a été livré une nouvelle fois. Entre-temps, la Santé s'efforce manifestement de faire en sorte que toutes les doses de vaccin arrivant à expiration ne subissent pas le même sort. Interrogée à ce sujet, une porte-parole souligne que l'objectif est de faire des dons aux pays dans le besoin. Mais aucun accord concret n'a encore été conclu.
Deux centres de vaccination vont fermer
Les capacités sont actuellement adaptées à la baisse de la demande. Les centres de vaccination de Belval et d'Ettelbruck fermeront à partir du 16 avril. Les centres de vaccination pop-up appartiendront également au passé. Seul le centre de la halle Victor Hugo au Limpertsberg sera maintenu. La possibilité de se faire vacciner chez son médecin généraliste ou en pharmacie continuera également d'exister.
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Les faibles taux de vaccination ne seront probablement que temporaires. Alors que les mois de printemps et d'été promettent un soulagement dans l'évolution des infections, les experts du monde entier mettent déjà en garde contre une nouvelle vague en automne. Dans ce contexte, l'extension de la quatrième vaccination ne devrait être qu'une question de temps. Les discussions à ce sujet sont en cours au Luxembourg. Jusqu'à présent, seules les personnes de plus de 18 ans souffrant de certaines pathologies ont droit à un rappel supplémentaire.
L'introduction d'une vaccination obligatoire pour les personnes de plus de 50 ans et le personnel de santé n'est pas non plus abandonnée. Un projet de loi est en cours d'élaboration. Le Premier ministre Xavier Bettel (DP) avait déjà annoncé début mars que des analyses supplémentaires de la mesure seraient effectuées par des experts.