Des policiers bientôt munis de caméras
C'est un projet pilote. Face à l'augmentation des insultes et autres menaces, la police va essayer le port de caméras pour dissuader les auteurs de ce genre d'incivilités. Mais tout n'est pas aussi simple qu'il y paraît.
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Les policiers qui porteront ces dispositifs devront être volontaires. Rien ne leur est imposé. La police va s'équiper de six à huit dispositifs de type "bodycam" d'ici à la fin de l'année. Des discussions sont en cours avec les représentants du personnel de la police afin de régler encore certains aspects.
«Le manque de respect face à l'autorité est notable envers les policiers, mais le même phénomène se remarque envers les agents des CFL ou les chauffeurs de bus», a souligné Donat Donven, directeur général adjoint de la police, lors d'une conférence de presse ce mercredi. Ces problèmes, les pays voisins comme l'Allemagne ou la France les connaissent aussi.
Le ministre de la Sécurité intérieure Etienne Schneider a insisté sur le fait que les images recueillies ne sont pas destinées à des fins disciplinaires envers les policiers. «Je ne peux pas tolérer que nos policiers soient insultés ou menacés. Ces dispositifs vont dans le sens de la protection du policier», a insisté le ministre avec un air grave. Ce projet pilote devrait commencer au printemps. Il s'appliquera dans le quartier Gare et durera un an. Au bout d'un an, il faudra analyser les résultats et voir si l'on remarque une baisse des incivilités envers les policiers, si une baisse de la délinquance est notable.
Protection des données
Le directeur adjoint de la police tout comme le ministre ont souligné l'aspect préventif de ces caméras. Elles doivent avant tout avoir un rôle dissuasif. Ils se sont basés sur des études et essais faits en Allemagne et en France avec ces dispositifs. Les effets ont été notables puisqu'une baisse de la délinquance s'est manifestée, ainsi qu'une diminution des incivilités envers les policiers.
De nombreuses questions se posent quant à la durée de conservation et l'utilisation de ces images, liées à la loi de protection des données. Les images pourraient être conservées six mois puis détruites automatiquement, sauf dans le cas d'une procédure pénale. Les caméras doivent être munies d'un système fiable qui permet de crypter leur contenu, l'accès aux images sera traçable et limité.