Des soldes d'hiver particulièrement décevants
Restrictions sanitaires, menace d'Omicron et manifestations auront eu raison des soldes d'hiver 2022. Les commerçants luxembourgeois tirent un bilan négatif de ce mois de promotions.
Les commerces sont loin d'avoir fait le plein au Luxembourg, malgré des promotions alléchantes proposées tout au long du mois de janvier. © PHOTO: Marc Wilwert
Ils avaient démarré très timidement. Les soldes d'hiver 2022 n'ont finalement pas trouvé leur public habituel. Tout au long du mois de janvier, la fréquentation des magasins a été particulièrement faible pour une période de promotions. Si faible, que certains commerçants ont même renoncé à leur ouverture dominicale, faute de pouvoir rentrer dans leurs frais. Du jamais-vu.
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L'hiver dernier, c'est un lockdown et un démarrage tardif qui avaient compliqué la période de soldes. Cette année, la situation sanitaire a bel et bien continué d'impacter les commerçants. «Aussi bien au niveau des clients que du personnel, la forte augmentation des infections a créé une peur au niveau du consommateur de ne plus sortir autant qu'avant, de limiter ses achats. C'est quelque chose que l'on voit tout le temps lors des pics épidémiques», analyse Marc Herber, président de la Femo (Fédération de la mode).
Une situation sanitaire également responsable d'une réduction des besoins des clients. «Il y a aussi toutes les annulations des fêtes privées, mais également le télétravail massif ces dernières semaines qui génèrent une baisse de fréquentation des magasins», poursuit Marc Herber.
Luxembourg-ville dans le rouge
Si l'ensemble des commerçants du Grand-Duché sont touchés par cette situation catastrophique, ce sont ceux de Luxembourg-ville qui en pâtissent le plus. Les manifestations successives du samedi après-midi ont découragé les acheteurs de se rendre dans le centre, afin d'éviter les perturbations. «Les commerçants ont eu davantage de peine dans le centre-ville, contrairement aux centres commerciaux qui ont eu un peu plus de travail», fait savoir le président de la Femo.
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Habituellement moteurs des périodes de soldes, les week-ends ont été décevants. Autorisés à ouvrir le dimanche, certains commerçants ont préféré baisser le rideau, en particulier dans le centre-ville de la capitale, en raison de la baisse de fréquentation engendrée par les manifestations. «Il y a même eu des centres commerciaux qui ont annulé des ouvertures dominicales, car les chiffres d'affaires n'étaient pas assez élevés pour égaler les frais. C’est super rare que ces centres annulent, c'est donc révélateur que les chiffres sont très bas par rapport à un mois de janvier normal», estime Marc Herber.
La mise en place du système 2G+ dans les bars et les restaurants depuis le 25 décembre peut également être rajouté à la liste des freins à l'achat. «Il est très clair que la restauration fait partie de l'expérience du commerce urbain. Il y a des gens qui ont peut-être renoncé à se déplacer en ville car ils ne peuvent pas profiter de l'expérience comme ils le font habituellement», détaille Claude Bizjak, directeur adjoint de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC).
25% de chiffre d'affaires en moins
Pour ces deuxièmes soldes d'hiver de la pandémie, les commerçants étaient cependant mieux préparés. Les commandes de vêtements passées en 2021 étaient notamment réduites par rapport à celles d'une année normale. Mais des retards de livraison ont cependant impacté la gestion des stocks. «En octobre dernier, on était plus dans l'esprit de se dire ''Est-ce qu'on a assez de stock pour les soldes ?'' car on atteignait à nouveau un rythme de dépenses quasi normal», indique Marc Herber.
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Omicron a cependant déjoué les plans des plus optimistes, puisqu'une baisse de fréquentation a été observée en fin d'année. Pour ces soldes d'hiver, les commerçants font état de pertes importantes. «On est en moyenne à 25% de perte de chiffre d'affaires par rapport à 2019. Il est même possible que des magasins aient enregistré davantage de perte», se désole le président de la Femo.
Les espoirs des commerçants se dirigent désormais vers une amélioration de la situation sanitaire, à l'image des étés précédents. «Quand on ne parle plus du virus et qu'on s'imagine presque qu'il n'est plus là, le commerce revient à une normalité. Donc on a de l'espoir, car on voit que dès que le virus n'est plus tellement dans l'esprit des gens, ils reprennent les habitudes commerciales qu'ils avaient avant», indique Marc Herber. Un optimisme partagé par Claude Bizjak, tandis que la date des soldes d'été est d'ores et déjà fixée: le coup d'envoi sera donné le 24 juin.