Discussions mais pas de solutions en conseil communal
Les élus de la capitale ont à nouveau évoqué, lundi, la nécessité ou pas de faire appel à des patrouilles privées dans les rues de Luxembourg. Des débats mais sans réelles avancées.
La présence policière renforcée, annoncée par le ministre Kox, n'a pas tardé à être visible dans les zones "sensibles" de la capitale (aux abords de la gare, à Bonnevoie et au centre-ville). © PHOTO: Guy Jallay
(pj avec David Thinnes) - «S'il vous plaît, ne m'interrompez pas!» C'est peu dire que cette phrase a été entendue lors du conseil communal de rentrée de la capitale, lundi. Non pas que la pause estivale avait fait oublier aux élus les règles de bienséance, mais bien car le principal sujet de la réunion a enflammé les débats. A nouveau, la question de la sécurisation du quartier de la gare (et au-delà de toute la Ville) a ainsi offert de vifs échanges.
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L'opposition (LSAP, de Déi Gréng et de Déi Lénk) avait mis la question à l'ordre du jour via une motion. Un texte rejeté par la majorité. Pas question pour les soutiens de la bourgmestre Lydie Polfer (DP) de résilier le contrat avec l'entreprise de sécurité G4S. Y compris après l'incident avec un maître-chien qui a, encore, ajouté un motif pour certains élus de repousser les patrouilles privées engagées pour maintenir l'ordre dans certaines rues.
Mais comme depuis décembre 2019, le sujet fait l'objet d'une guerre de tranchées. Chaque camp se renvoyant ses arguments, sans vraiment vouloir changer de position. «Nous lançons un appel pour revenir à l'État de droit», balançait donc Guy Foetz (Déi Lénk).
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Le conseiller Tom Krieps (LSAP), lui, a avancé que «les habitants du quartier Gare se sentent abandonnés. Et cela est également dû au manque d'infrastructures dans le secteur culturel ou sportif. Il faut faire comprendre à nouveau que le quartier vaut la peine d'être habité». Son homologue socialiste Gabriel Boisante rappelant à tous que le secteur «a été oublié depuis 30 ans».
Et que l'on ne vienne pas parler d'illégalité de contrat (entre la Ville et la société de surveillance) à Lydie Polfer. La bourgmestre repousse l'argument d'un haussement d'épaules «Pensez-vous que nous utiliserions encore ces agents de sécurité si c'était le cas? Nous agissons sous le contrôle de la ministre de la Justice.»
Attendre et voir
Pas la peine non plus de dénoncer une éventuelle tactique politique de la part de l'élue libérale dans son bras de fer avec le ministre de la Sécurité intérieure écologiste. La preuve, Lydie Polfer a salué l'annonce faite le jour même par Henri Kox d'augmenter encore le nombre de patrouilles de police déployées dans la capitale, à commencer par le quartier de la gare centrale.
Une mesure dont la bourgmestre attend maintenant de voir l'impact sur la délinquance. «J'espère que nous pourrons à nouveau parler positivement de cette question à l'avenir», a conclu la meneuse du conseil communal. A voir...