Divergences sur l'accueil des réfugiés dans le Bâtiment T au Kirchberg
Problèmes de douches ou encore manque de médiateurs sociaux... Le président de l'association LUkraine constate certains dysfonctionnements dans la structure d'accueil du Kirchberg. Le ministère des Affaires étrangères ne partage pas ces remarques.
Le ministère des Affaires étrangères et de l'Immigration répond aux critiques sur l'accueil des réfugiés par LUkraine. © PHOTO: Anouk Antony
Des «problèmes systémiques» dans l'accueil des réfugiés ukrainiens. Nicolas Zharov, président de l'association LUkraine, pointe du doigt certains dysfonctionnements. Il cite notamment le cas du «Bâtiment T» où sont actuellement hébergés 570 réfugiés ukrainiens.
Selon lui, cette structure située au Kirchberg dans la capitale manque de psychologues, de médiateurs et de travailleurs sociaux. «Pour les psychologues, ce manque se ressent à travers tout le pays. Il n'y en a pas assez. On est presque les seuls à proposer ce type de soutien psychologique depuis six mois maintenant.»
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«Depuis le début du mois de février, les bénéficiaires de protection temporaire (BPT) peuvent profiter de séances de psychothérapie de qualité, au même titre que celles offertes à la population nationale, grâce à une prise en charge par la Caisse Nationale de Santé (CNS)», souligne de son côté le ministère des Affaires étrangères, interrogé par Virgule.lu.
Problèmes de douches et de chauffage
«Cette offre complète les consultations gratuites proposées par les diverses associations au Luxembourg. L'encadrement social est assuré par des équipes compétentes de la Croix-Rouge et de Caritas, auxquelles l'Office national de l'accueil (ONA) fait entièrement confiance pour la qualité de leur travail», ajoute le cabinet du ministre Jean Asselborn (LSAP).
«Il y a aussi des problèmes de nourriture, les chambres sont mal chauffées et les douches ne fonctionnent pas», déplore encore Nicolas Zharov.
En ce qui concerne les sanitaires, le ministère reconnaît qu'«une seule salle de douches dans un étage du Bâtiment T est actuellement connue comme défectueuse». «Des travaux de réparation sont en cours. Pour l'instant, les personnes concernées peuvent utiliser les douches à l'étage supérieur.»
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Un équipement technique ancien
Pour les repas, le ministère indique qu'ils sont «livrés trois fois par jour par un prestataire de premier plan». «Les menus sont élaborés par un nutritionniste en étroite collaboration avec les prestataires», nous précise-t-on.
Le cabinet de Jean Asselborn reconnaît qu'il peut y avoir certains problèmes pour chauffer la structure: «Le Bâtiment T étant un ancien bâtiment administratif transformé en très peu de temps en une structure d'hébergement d'urgence d'une capacité maximale d'environ 1.000 lits, les installations de chauffage ne sont pas l'équipement technique le plus récent.»
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«Toutes les chambres sont équipées d'une pompe à chaleur. En cas de mauvais fonctionnement d'une pompe à chaleur, l'ONA se chargera des travaux d'entretien à court terme», assure le ministère.
Pour rappel, l'ONA avait doublé en 2022 sa capacité d'accueil d'hébergement avec l'arrivée de réfugiés ukrainiens, suite à la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine le 24 février 2022. L'ONA est ainsi passé l'année dernière de plus de 3.400 lits à un total de 7.013 lits.