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Face aux têtes de liste: 3 questions sur les préoccupations des électeurs

Pour clôturer notre série "Face aux députés", nous vous proposons quatre interviews "Face aux têtes de liste" réalisées ces derniers mois au Luxemburger Wort avec Xavier Bettel, François Bausch, Etienne Schneider et Claude Wiseler.

© PHOTO: LW

(ChB) - Depuis le mois de janvier, nous avons publié une série d'interviews baptisées "Face aux députés" à travers laquelle nous avons fait connaissance avec les 60 députés du Luxembourg.

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Pour clôturer cette série, nous vous proposons aujourd'hui quatre interviews "Face aux têtes de liste": nous avons rencontré les membres du gouvernement Xavier Bettel (DP), François Bausch (déi Gréng), Etienne Schneider (LSAP) et le député d'opposition Claude Wiseler (CSV) à l'occasion de leur visite au Luxemburger Wort ces derniers mois.

Nous leur avons posé trois questions en vue des élections législatives d'octobre prochain. Voici leurs réponses.

Les préoccupations des gens

  • Claude Wiseler (CSV) Le candidat d’opposition pointe le problème du logement et l'augmentation des prix de 6 à 7%: "vivre et se loger au Luxembourg est difficile", constate-t-il. Pour lui, la campagne va tourner autour de ce sujet majeur. La gestion de la mobilité et des trajets domicile-travail à l'avenir constitue le deuxième sujet de préoccupation selon lui et enfin, la gestion de la croissance élevée du pays.

  • François Bausch (déi Gréng) "Le développement du Luxembourg dans sa globalité (croissance, logement, mobilité) est le premier point, le deuxième serait la redistribution sociale et le troisième point la qualité de vie en général."

  • Xavier Bettel (DP) "Je pense que leur première préoccupation est le développement du pays: comment va-t-il évoluer? Dans quel sens? Ce qui entraîne des questions liées au transport, au logement, etc. Et la deuxième, les répercussions de ce développement à l'avenir: la qualité de vie qu'on pourra garantir."

  • Etienne Schneider (LSAP) "J'imagine que d'un côté c'est le trajet entre la maison et le travail qui préoccupe les gens, donc la mobilité, d'un autre, l'accès difficile au logement, les prix qui ne sont plus acceptables, et enfin, le sentiment de sécurité, qui a baissé ces dernières années malgré des chiffres qui montrent que la criminalité diminue de 4,5% chaque année."

Les solutions proposées

  • Claude Wiseler (CSV) Selon le candidat tête de liste, si la croissance démographique se poursuit ainsi, soit 14.000 personnes de plus qui s'installent chaque année au Luxembourg, "cela va être compliqué". Pour lui, il faut "accroître la productivité sans forcément avoir une telle explosion démographique." Il plaide pour une mobilité durable à travers des investissements massifs. Concernant le problème du logement, il défend une politique de l'offre, c'est-à-dire construire plus, en se donnant les moyens d'acquérir les terrains et en simplifiant les démarches administratives pour accélérer le processus.

  • François Bausch (déi Gréng) Le ministre du Développement durable et des Infrastructures explique que les Verts souhaitent maîtriser la croissance, quitte à refuser l'établissement de certains acteurs économiques au Luxembourg. Il défend la qualité de vie dans l'espace urbain, la sauvegarde des paysages et le développement harmonieux du pays.

  • Xavier Bettel (DP) Sur le développement du pays, le Premier ministre souhaite que la question à se poser ne soit plus seulement "comment" mais "où" on se développe: le but étant de décentraliser. Quant à la mobilité, ils veut des transports publics fiables et fonctionnels.

  • Etienne Schneider (LSAP) En ce qui concerne la mobilité, le Vice-premier ministre et ministre de l'Economie pense à plusieurs options: continuer les investissements dans les transports publics, créer des bureaux aux frontières pour éviter aux frontaliers de traverser tout le pays pour aller au travail, introduire une journée de télétravail par semaine ou encore faire en sorte de décaler les horaires scolaires pour délester le trafic. Quant au logement, il veut donner les moyens nécessaires (financièrement et administrativement) à la réalisation de logements supplémentaires et soutenir les personnes qui veulent devenir propriétaire. Sur la sécurité, il souhaite engager un maximum de policiers pour assurer une présence accrue sur le terrain.

Le(s) partenaire(s) de coalition

  • Claude Wiseler (CSV) "Je ne peux pas répondre à cette question aujourd'hui car cela dépendra du choix des électeurs" explique le député. Pour lui, cela dépend surtout des programmes: "Nous avons une vision bien précise pour le Luxembourg et nous évaluerons avec quel parti nous pourrons la mettre en oeuvre."

  • François Bausch (déi Gréng) "Nous regarderons quel parti fera le plus de compromis en faveur de notre programme, avec quel parti on trouvera le plus de convergence, et cela dépendra bien sûr aussi des résultats." Le ministre n'exclut aucun parti sauf l'ADR "avec lequel il "ne voit pas comment constituer une coalition."

  • Xavier Bettel (DP) "Avec le parti qui aura le plus de compatibilité avec nous. Ces cinq dernières années, j'ai eu la chance de travailler avec des personnes avec lesquelles cela se passe très bien et ça compte aussi."

  • Etienne Schneider (LSAP) "Ce gouvernement a fait un très bon travail. Je n'aurais aucun souci à continuer dans une telle coalition. Mais mon parti est un parti démocratique et il est prêt à entrer dans un gouvernement avec n'importe quel parti sauf l'ADR: à mon avis, nos programmes sont vraiment trop différents. Je peux aussi envisager une nouvelle édition d'un gouvernement CSV-LSAP mais il faudra voir d'abord les programmes et avec qui cela ferait du sens de travail en commun."

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