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Un foyer détecté en Allemagne

Faut-il craindre le retour de la peste porcine africaine?

Alors que la clôture installée entre Grass et Pétange est en cours de démolition, un nouveau foyer de cas de peste porcine a été découvert à quelques kilomètres de la Lorraine.

En mai 2019, face à la multiplication des foyers de peste porcine en Belgique, le Grand-Duché avait érigé une clôture de près d'une quinzaine de kilomètres le long de la frontière belge.

En mai 2019, face à la multiplication des foyers de peste porcine en Belgique, le Grand-Duché avait érigé une clôture de près d'une quinzaine de kilomètres le long de la frontière belge. © PHOTO: Andreas Adam

Journaliste

Alors que l'on pensait que la peste porcine africaine (PPA) n'était plus qu'un lointain souvenir, du moins en Europe de l'Ouest, celle-ci est revenue il y a quelques jours donner des sueurs froides aux éleveurs de porcs de la région, qu'ils soient belges, français ou encore luxembourgeois. En effet, un foyer de peste porcine africaine a été détecté dans un élevage en Allemagne, à six kilomètres de la frontière française. Dans une mesure de prévention, les 35 porcs qui étaient élevés en plein air ont été tués et «aucun cas n'a été identifié à ce stade au sein de la faune sauvage dans la zone alentour», a précisé le ministère de l'Agriculture.

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En lien avec la Commission européenne, une zone de protection et de surveillance a été mise en place par les autorités allemandes, qui vont «intensifier les recherches de carcasses de sangliers et contrôler les exploitations agricoles aux alentours». Le but étant de limiter au maximum la propagation de cette maladie qui tue les porcs, les sangliers et les phacochères dans les dix jours qui suivent l'infection. La PPA ne connaît d'ailleurs ni traitement, ni vaccin.

L'objectif est désormais d'éviter que la maladie n'atteigne d'autres pays comme le Luxembourg. En mai 2019, face à la multiplication des foyers de peste porcine en Belgique, non loin de la frontière, le Grand-Duché avait érigé une clôture de près d'une quinzaine de kilomètres le long de la frontière belge, entre Grass et Pétange. Le but étant d'éviter que des sangliers infectés n'arrivent sur le territoire luxembourgeois.

Vers le maintien de cette clôture?

Pas plus tard qu'à la fin du mois de mars, le ministère de l'Agriculture annonçait le démantèlement total de cette clôture d'ici le début de l'été au plus tard. Rappelons que l'installation de cette clôture de protection avait coûté près de 600.000 euros. Au regard du foyer de cas détecté en Allemagne, le Luxembourg compte-t-il changer son fusil d'épaule et revenir sur ses paroles? Pas du tout à en croire le ministère de l'Agriculture que nous avons contacté.

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Ce dernier rappelle que le Luxembourg conserve toujours son statut «indemne» de peste porcine africaine, tout en expliquant que la clôture installée le long de la frontière belge est actuellement en train d’être démolie. «En effet, un foyer de peste porcine a été détecté auprès d’une exploitation porcine en Allemagne près de la frontière française. Cependant, à l’heure actuelle, aucun cas de peste porcine n’a été détecté auprès de sangliers sauvages en France le long de la frontière avec le Grand-Duché», nous dit-on.

Le ministère explique toutefois prendre la situation très au sérieux. «Nous suivons de très près la situation avec nos homologues français. Nous prendrons des nouvelles mesures, le cas échéant, si un nouveau risque devait se présenter», annonce d'ailleurs le ministère.

Le réseau belge pourrait être maintenu

Au niveau belge en tout cas, on semble vouloir à tout prix éviter que la PPA ne fasse à nouveau des ravages dans les élevages porcins. En effet, selon nos confrères de l'Avenir du Luxembourg, le démontage des centaines de kilomètres de clôtures érigées dans les forêts belges suite à la crise de la PPA pourraient être retardé. Il y a quelques mois, les autorités belges avaient pourtant également annoncé le début du démontage de ce fameux réseau de clôtures.

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Non transmissible aux humains, le virus de la peste porcine africaine peut cependant survivre plus de deux mois dans des viandes et charcuteries issues d'animaux atteints. Les conséquences économiques liées au virus peuvent être lourdes pour les éleveurs. En effet, en cas d'apparition du virus dans un pays, celui-ci perd alors son statut d'«indemne», ce qui implique une limitation voire une interdiction des exportations en dehors de l'Union européenne non seulement des porcs vivants mais aussi des denrées à base de viande de porc.

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