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Felix Braz: «Sans Les Verts, ni Bettel, ni Schneider ne deviendront Premier ministre»

J-7 avant le grand rendez-vous des élections législatives au Luxembourg. Les face-à-face se multiplient. Les positionnements et les calculs mathématiques se font de plus en plus clairs. Comme au détour de ces petites phrases lâchées par Félix Braz, candidat des Verts, et Claude Wiseler, tête de liste du CSV, lundi au micro de RTL.

Felix Braz, ministre de la Justice sortant et candidat des Verts dans le Sud: «Nous n'avons encore jamais exclu une coalition entre le CSV et Les Verts».

Felix Braz, ministre de la Justice sortant et candidat des Verts dans le Sud: «Nous n'avons encore jamais exclu une coalition entre le CSV et Les Verts». © PHOTO: Guy Jallay

Maurice Fick

Il représente le «Petit Poucet vert» de l'actuelle coalition gouvernementale DP-LSAP-Les Verts mais sait qu'il tient de beaux atouts entre ses mains: ces sièges qui seront indispensables à tous les partis politiques de premier plan au soir du dimanche 14 octobre pour former une coalition gouvernementale, soit-elle à deux ou à trois partis. Et Felix Braz, actuel ministre de la Justice et tête de liste des Verts -avec Josée Lorsché- dans l'imposante circonscription du Sud est décidé à faire peser Les Verts dans la balance.

«Sans les Verts, je le dis clairement, ni un Xavier Bettel ne deviendra Premier ministre, ni un Etienne Schneider ne deviendra Premier ministre, c'est clair», a-t-il posé à deux reprises sur la table de RTL Radio lors de son face-à-face avec Claude Wiseler, tête de liste du parti chrétien-social (CSV), lundi matin.

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Pour comprendre l'aplomb du candidat Braz, il faut se remémorer les chiffres au soir des dernières législatives anticipées d'octobre 2013. Le DP de Xavier Bettel, tout comme le LSAP d'Etienne Schneider avaient obtenu 13 sièges chacun. Soit 26 au total. Ce sont les 6 sièges des Verts qui ont permis d'obtenir 32 sièges et donc la majorité à la Chambre des députés qui compte 60 sièges.

Loin de Felix Braz l'idée de faire imploser l'actuelle coalition gouvernementale car «nous avons vraiment l'impression, en tant qu'équipe, d'avoir bien travaillé» et son souhait premier est qu'«on soit confirmé (dans les urnes, dimanche soir, ndlr). Je crois que les trois partis qui forment le gouvernement le voient comme ça».

«Nous n'excluons aucune coalition, excepté avec l'ADR»

Et si le vent devait tourner? Lors de son face-à-face télévisé avec Claude Wiseler, le Premier ministre sortant et tête de liste du DP, Xavier Bettel, n'a pas exclu de devenir Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères aux côtés d'un ministre d'Etat qui serait Claude Wiseler. «Qu'en est-il de vous?» l'a questionné le journaliste de RTL. La réponse de Felix Braz: «Je vous fais la même réponse». Ajoutant dans le même souffle, «nous voulons que Les Verts soient renforcés le soir des élections».

«En clair, vous n'excluez pas une coalition entre le CSV et Les Verts?» demande l'interviewer. «Nous ne l'avons encore jamais fait!» s'est presque offusqué Felix Braz en rappelant que Les Verts «travaillent de concert dans plusieurs communes avec le CSV». Et il rajoute comme en jouant un atout oublié dans le jeu par tous les autres: «Nous sommes les seuls à ne jamais avoir fait de coalition avec le CSV».

Comme chat échaudé craint la douche froide, Claude Wiseler, souriant, résume et pose le décor: «Ce qui ressort clairement de ce qu'a dit Felix Braz est que si cette majorité garde une majorité de 31 ou 32 sièges, ils continueront à former un gouvernement. C'est clair et net pour moi. Et c'est ce qui ressort des déclarations de tous les partis: cette majorité veut poursuivre en tant que majorité».

Sensible à l'ouverture de son interlocuteur des Verts, le candidat du CSV note que «sur différents points nous sommes sur une même ligne mais il y a une série de points sur lesquels il y a de grandes différences entre Les Verts et le CSV». Et il cite en vrac la simplification administrative, l'Environnement, l'Agriculture, la loi sur le divorce, l'ordre d'expulsion, la construction de routes, etc. «Si une coalition devenait envisageable cela donnera lieu à des discussions substantielles où il faudra voir si on trouve des solutions ou pas», ne se précipite pas Claude Wiseler.

Fait est que «nous n'excluons aucune coalition avec un des trois partenaires de l'actuelle coalition» c'est-à-dire le DP, le LSAP et Les Verts. Il n'y a guère qu'avec l'ADR que le parti chrétien-social exclut formellement toute coalition a rappelé Claude Wiseler.

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