Flambeaux et parapluies
Un 23 juin frais et bien arrosé! La fête a tout de même séduit quelques courageux, même si on était loin de la foule habituelle. Mais grâce à eux, une ambiance a pu naître. Revivez le feu d'artifice en vidéo et la retraite aux flambeaux en photos.
(AF) - Que d'eau, que d'eau! Pas de chance pour ce cru 2015 de la Fête nationale luxembourgeoise. Au moment de la sortie des bureaux, vers 18h, la ville s'est vidée petit à petit. Sac plastique sur la tête, parapluie retourné par le vent, capuche, journal… Tous les moyens étaient les bienvenus pour se protéger de la pluie.
Et du froid! Les thermomètres indiquaient 11°C. Vers 18h30, je traverse la place d'Armes, quasi déserte, pour me diriger par hasard en direction du théâtre des Capucins. Là, on chauffe l'ambiance avec un DJ et un appétissant fumet de Mettwurst grillée. Je poursuis mon chemin en passant devant des stands déserts.
19h. Toujours rien. Les commerçants attendent le client en plaisantant derrière leurs stands de boisson ou plats cuisinés. L'odeur de saucisse grillée se fait un peu plus présente. La pluie tombe toujours à verse. Vers 19h30, des badauds commencent à arriver, en petit nombre. La bière coule dans le gosier des jeunes comme la pluie dans les gouttières.
Retour place d'Armes. L'humidité est persistante. L'Harmonie municipale joue pour quelques courageux abrités sous les parasols des terrasses. Je suis bien contente d'en avoir trouvé une chauffée. Mais personne n'assiste vraiment au concert. Quelques applaudissements encouragent les musiciens. «Normalement à cette heure-là, on ne peut même plus passer tellement il y a de monde!» déplore le cafetier.
Du côté du Plateau du Saint-Esprit, la musique est plus hip hop, les gens se trémoussent sous les parapluies, les musiciens y mettent du leur aussi. Les spectateurs restent peu nombreux, mais du coup, cette promiscuité crée des liens, comme une solidarité: mauvais temps mais bonne humeur! «C'est sympa quand même et du coup il n'y a pas trop de monde non plus», commente Mike entre deux sursauts devant la scène.
20h30 et des poussières: Nomfusi ensoleille la place Guillaume avec une belle énergie en faisant face aux gouttes (à vrai dire, les musiciens et leurs instruments sont à l'abri en jouant… pas les spectateurs). Le ciel, justement, a pris une drôle de couleur. Il a viré au jaunâtre ce qui donne à la ville une luminosité particulière.
Marcher pour se réchauffer. Filer du côté du quartier Gare pour voir si ce qui s'y passe est très différent du centre ville. La retraite aux flambeaux se prépare. Les gens sont rassemblés pour entamer le défilé. Les majorettes sont patientes dans leur mini-jupes. Tout le monde est prêt pour la procession, avec le sourire. Dans la rue, les badauds se réchauffent avec un bon café ou un thé acheté au bar du coin.
21h25, la retraite aux flambeaux (et parapluies) démarre doucement, précédée par deux motards de la police. Petit à petit, un peu plus de curieux se joignent aux spectateurs pour assister au feu d'artifice qui sera tiré à 23h... pétantes.